Introduction
À chaque fois qu´il nous est offerte l´opportunité de parler de la situation politique d´Haiti, nous devons faire attention pour ne pas tomber dans un exercice répétitivement lassant en reprenant les mêmes propos, surtout ceux se rapportant à l´ingérence et à la domination étrangère voulue par une minorité minoritaire de la classe dirigeante haitienne. Pourtant, à l´attitude amorphe, passive et endormie du peuple haitien face à ce phénomène et aux situations déconcertantes qui l´enfoncent dans la misère, on ne s´intéresse guère. Or, elle joue un rôle essentiel dans l´état critique d´Haiti -, cela depuis longtemps -, et, plus particulièrement dans cette impasse électoraliste actuelle qui guète en ce moment la population entière. Car, si cela n´était vrai, il serait inconcevable et incompréhensible tout cet archarnement, ce zèle, ce désir, ce dévouement à l´aveuglette pour organiser des ''élections'' qui, en réalité, n´en sont pas unes. Donc, la situation politique qui prévaut présentement dans le pays est dominée par ce qu´on appelle très improprement ''élections''.
C´est un mot que nous ne cessons de sacrifier, vilipender, galvauder, avilir et employer vainement. Je ne vais pas m´attarder là-dessus, car, à maintes occasions dans plusieurs articles, je me suis évertué à montrer que, tant qu´Haiti ne s´érige pas en un vrai État libre, autonome, indépendant et souverain, il faut banir du vocabulaire politique haitien ce mot. Or, fort heureusement pour nous autres Haitiens, il n´existe pas encore un tribunal national ou international correctionel qui chargerait de juger et condamner - si la culpabilité en a été établie - les peuples ou les ressortissants de ces pays qui font un usage malveillant, méchant, abusif et déshonorant des expressions telles que démocratie, élection, souveraineté, indépendance pour ne absolument rien dire. Voilà pourquoi, quand nous sommes entrain de parler d´Haiti et que vient le moment d´employer le mot élection, pas des moindres bien entendu, il faut le mettre entre mille et mille guillemets. L´objectif de cet article est donc de montrer que l´endormissement du peuple est l´une des causes principales de l´entêtement du CEP à l´organisation des ''élections'' prévues pour le 24 janvier. Mais, bien avant d´analyser le sens et la logique de cette passivité du peuple haitien afin d´essayer d´en dégager une certaine compréhension des raisons de cet entêtement, il convient de rappeler le contexte socio-politique.
C´est un mot que nous ne cessons de sacrifier, vilipender, galvauder, avilir et employer vainement. Je ne vais pas m´attarder là-dessus, car, à maintes occasions dans plusieurs articles, je me suis évertué à montrer que, tant qu´Haiti ne s´érige pas en un vrai État libre, autonome, indépendant et souverain, il faut banir du vocabulaire politique haitien ce mot. Or, fort heureusement pour nous autres Haitiens, il n´existe pas encore un tribunal national ou international correctionel qui chargerait de juger et condamner - si la culpabilité en a été établie - les peuples ou les ressortissants de ces pays qui font un usage malveillant, méchant, abusif et déshonorant des expressions telles que démocratie, élection, souveraineté, indépendance pour ne absolument rien dire. Voilà pourquoi, quand nous sommes entrain de parler d´Haiti et que vient le moment d´employer le mot élection, pas des moindres bien entendu, il faut le mettre entre mille et mille guillemets. L´objectif de cet article est donc de montrer que l´endormissement du peuple est l´une des causes principales de l´entêtement du CEP à l´organisation des ''élections'' prévues pour le 24 janvier. Mais, bien avant d´analyser le sens et la logique de cette passivité du peuple haitien afin d´essayer d´en dégager une certaine compréhension des raisons de cet entêtement, il convient de rappeler le contexte socio-politique.
Mise en contexte
Dans quelques articles que j´ai publiés sur mon blog, je me suis mis, à maintes fois, à montrer que si cette souveraineté d´avoir des processus électoraux fiables pouvant accoucher des élus légitimes, est perdue depuis belle lurette, alors il convient de comprendre que le 9 août aussi bien que le 25 octobre 2015, il n´y a jamais eu à proprement parler d´élections en Haiti. Bien qu´il y ait eu des boycottes populaires généralisés, le CEP a eu l´audace de crier à la réussite totale en entraînant avec lui dans cette voie de contentement d´autres instances tant nationales qu´internationales. Il n´y a pas moyen d´en parler vu que ces dits processus contiennent une main étrangère puissante qui les manipule et, de surcroît, sont toujours truqués et foulés au pied en ce sens que le choix du peuple n´est jamais réellement celui qui s´impose. En effet, cela est dû parce que tous les Conseils Électoraux Provisoires (CEP), passés et présents - ainsi que beaucoup d´autres institutions clés de la république d´ailleurs - sont sous le controle des barons nationaux et internationaux. Ce mot éléction a un autre sens pour nous autres Haitiens, c´est une nomination qui se fait sous le couvert d´une stratégie électoraliste par ceux que j´appelle les barons internationaux d´Haiti, à savoir, États Unis, Union Européenne, France et Canada. Il y en a aussi des nationaux, mais, lâches qu´ils sont et traitres de la patrie qu´ils demeurent, ils se renferment derrière les internationaux pour mieux collaborer avec eux, du genre ni vu ni connu.
Le contexte politique actuel découle directement des journées catastrophiques des 9 août et 25 octobre 2015 et il est souhaitable que ce 24 janvier 2016 annoncé avec entêtement, folie, frénésie et obsession par un CEP apparemment drogué, envoûté ou ensorcellé, n´ait pas lieu, sinon il faudra se préparer au pir. Il paraît que les dirigeants haitiens ont l´expertise de persister et perdurer dans l´erreur, même quand ils voient de loin le malheur venir, ils s´entêtent à tomber dedans. La journée du 24 janvier - s´il viendrait à se produire, ce qui est d´ailleurs en toute vraisemblance impossible - ne changera pas grand'chose ni dans la forme ni dans le fond de ces démagogies produites les 9 août et 25 octobre de l´an dernier. Néanmoins, si le peuple consent à y participer - ce qui ne devrait même pas être imaginable - ou s´en montre passif comme d´habitude, alors il se suicidera lui-même. Alors, si les deux côtés le mal est infini, le temps lui est venu donc de sortir de son endormissement.
En conséquence, avec un parlement tordu, un CEP têtu, une classe politique amorphe, une société civile endormie, une classe économique qui fait acte de mutisme, un environnement presqu´insauvable, sur le plan politique - sans omettre pour autant la décente aux enfers de la vie sociale et économique des masses pauvres - l´année 2016 s´annonce très douloureuse pour notre Haiti chérie et je doute fort que les jours avenirs soient cléments pour elle. En effet, la logique la plus élémentaire au monde veut que si A = B, B = C alors A = C, en d´autres termes, si en 2015 il n´y a pas eu d´élection à proprement parler, il ne peut y avoir d´élus en 2016. S´il y en a, qui sont-ils et d´où viennent-ils? Alors, tous ceux qui, issus de ces journées problématiques et catastrophiques des 9 août et 25 octobre 2015, ont accepté et avalé ce qui s´est produit le dimanche 10 janvier dans la soirée (à la chambre des députés) et le lundi 11 janvier 2016 dans l´après-midi (au sénat), doivent savoir qu´ils portent la lourde et entière responsabilité d´être les potentiels assassins de ce peuple et ont son sang sur la main. Dans le désintérêt total et pour le malheur absolu du peuple, ces différentes journées ont été une insulte, une honte et une déception au plus degré aux yeux de l´humanité. Ainsi, mis à part tous les problèmes endurés au cours de 2015, si l´année 2016 se montre déjà très affreuse et amère pour le peuple haitien c´est bien à cause de ces dates de malheur.
En conséquence, avec un parlement tordu, un CEP têtu, une classe politique amorphe, une société civile endormie, une classe économique qui fait acte de mutisme, un environnement presqu´insauvable, sur le plan politique - sans omettre pour autant la décente aux enfers de la vie sociale et économique des masses pauvres - l´année 2016 s´annonce très douloureuse pour notre Haiti chérie et je doute fort que les jours avenirs soient cléments pour elle. En effet, la logique la plus élémentaire au monde veut que si A = B, B = C alors A = C, en d´autres termes, si en 2015 il n´y a pas eu d´élection à proprement parler, il ne peut y avoir d´élus en 2016. S´il y en a, qui sont-ils et d´où viennent-ils? Alors, tous ceux qui, issus de ces journées problématiques et catastrophiques des 9 août et 25 octobre 2015, ont accepté et avalé ce qui s´est produit le dimanche 10 janvier dans la soirée (à la chambre des députés) et le lundi 11 janvier 2016 dans l´après-midi (au sénat), doivent savoir qu´ils portent la lourde et entière responsabilité d´être les potentiels assassins de ce peuple et ont son sang sur la main. Dans le désintérêt total et pour le malheur absolu du peuple, ces différentes journées ont été une insulte, une honte et une déception au plus degré aux yeux de l´humanité. Ainsi, mis à part tous les problèmes endurés au cours de 2015, si l´année 2016 se montre déjà très affreuse et amère pour le peuple haitien c´est bien à cause de ces dates de malheur.
Dans cette circonstance, que peut-on espérer de ce groupe de parlementaires qui, victimes de l´entêtement d´un CEP empétré dans la honte, ont fait l´objet de nombreuses contestations et suspicions? Quel résultat positif ou satisfaisant pourrait-on attendre d´une rentrée parlementaire qui s´est réalisée dans la plus parfaite clandestinité, ce en violant les normes constitutionnelles selon lesquelles la rentrée parlementaire doit se faire le deuxième lundi du mois de janvier? Qu´est-ce qu´un tel parlement pourra-t-il produire de bon quand le processus qui l´a engendré symbolise la crise en lui-même? A noter que cela est dû, conséquemment, à la décrédibilisation en amont du CEP, institution mère qui serait chargée de garantir la fiabilité et la légitimité des élus. Sur ce, on peut dire rien et absolument rien puisque ceux-là qui se prennent pour des ''parlementaires'' n´ont pas aidé le CEP à se ressaisir de ses gaffes incalculables, mais se voyaient déjà au petit mont des affaires. Je ne remets pas, toutefois, ni en doute ni en cause leur éventuelle bonne volonté et bonne foi de jeter une goutte d´eau dans cet océan de résolution de crises de toute nature qui nous tiennent prisoniers en Haiti depuis des décennies, mais les conditions dans lesquelles ils sont parvenus. Car, si le processus est vicié en amont à cause de l´état démoralisant et dévergondé de l´institution qui l´organise, en l´occurrence le CEP, il est normal que ses effets le soient pareils, de ce fait, pouvoir, oui, ces derniers en auront, mais dans la honte, le mépris et l´absence totale d´autorité, de légitimité et de respect de leur statut de parlementaire. Ceci est valable pour n´importe quel poste électif vilipendé. Ainsi, contesté, rejeté et problématique, il faut déjà entrevoir dans le 24 janvier - s´il a lieu - le véritable règne de l´ingouvernabilité en Haiti.
Mais, en dépit de tout cela, nous devons nous poser la question de savoir pourquoi ce CEP, malgré les protestations, les contestations et les graves accusations portées contre certains de ses membres, bien qu´il soit complètement dépouillé de toute honnêteté, intégrité et crédibilité et que ses membres s´égrainent ainsi, s´entête-t-il à maintenir la date du 24 janvier? Pourquoi enfin un CEP tant décrié et avili veut-il à tout prix organiser ce qu´il appellera malsainement ''élections''? Dans la tentative de répondre à cette question, l´article propose de réflechir autour de l´hypothèse suivante: il paraît que le peuple haitien soit plongé dans un endormissement continu.
Les Haitiens dorment et s´endorment encore
Il y a une faim atroce en Haiti et quand on a faim, nous dit le philosophe indien Amartya Sen, on est complètement dépourvu de toute force de lutter et de combattre contre l´oppression et la domination violente bourgeoise. Voilà pourquoi, poursuit-il, les peuples les plus soumis de la terre sont ceux qui souffrent le plus de la faim chronique. Donc, la faim pour le prix Nobel de l´économie, est une arme puissante utilisée par la classe dominante pour maintenir voire enterrer violemment les pauvres en les zombifiant. C´est cette zombification que j´assimile à une action d´endormissement. Car, n´était-ce pas un tel endormissement ou une telle zombification imposés par la faim, comment le peuple pourrait-il accepter si passivement et docilement qu´un président exige 45 millions de gourdes pour le renforcement de sa sécurité, que les per diem des Hauts dignitaires de l´État, à commencer par le président, soient triplé de valeur, que le salaire des soi-disant conseillers électoraux, sans compter les frais de service, passe de 124 milles gourdes à 240 milles gourdes sans aucune loi au préalable que, enfin, que ses dirigeants vivent dans un luxe agaçant, provocateur et s´offrent les plus belles choses du monde au détriment des pauvres qui crèvent de faim? Toutefois, il ne s´agit ici que d´une infime partie des multitudes de malversation de ses dirigeants, passés et présents, que le peuple a daigné accepter de consommer sans piper mot.
Si nous dormons ou nous nous laissons endormir c´est que nous avons été zombifiés du plus profond de notre âme, de notre être et de notre intelligence, car la zombification est le fait de la faim. Comprenez bien que notre faim est loin d´être naturelle ou voulue par un dieu, elle nous a été violemment imposée par ceux qui veulent nous dominer économiquement. Cette faim nous exige à laisser passer, à accepter voire consommer le pir. Ce qui veut dire que l´entêtement du CEP à conduire le peuple haitien à la boucherie, ce 24 janvier 2016, n´est rien devant les multiples cas de corruptions à répétition qui proviennent de l´intérieur des structures étatiques. Puisque nous avons faim, nous n´avons plus la force physique pour combattre encore moins la force morale pour réflechir et comprendre. Parce que nous avons faim, en plein crise, pendant que les pauvres malheureux du programme insipide EDE PÈP, travaillant dans le secteur des cantines populaires, réclament les 13 mois d´arriérées de salaires, ce CEP aux vices kleptomaniques, s´est lui-même arrogé le droit de doubler le salaire de ses employés, ce en absence d´une loi définissant les motifs et les justificatifs d´un tel ajustement. Parce que nous avons faim, donc endormis et zombifiés, il nous est impossible de voir que notre avenir ainsi que celui de nos fils et petits fils sont complètement hypothéqués. Car, n´était-ce pas cet état, la révolution sociale, la seule qui soit libératrice pour le peuple, devrait déjà avoir lieu. Néanmoins, il n´est pas trop tard pour que le peuple se réveille, car il en reste encore quelques-uns qui gardent encore la vigueur et la force.
En réalité, le peuple ne s´est pas endormi de son plein gré, il a été contraint d´y être plongé à cause des conditions sociales et économiques qui lui sont imposées. La faim dont il souffre porte la marque d´une puissance dominatrice. Voilà pourquoi, pour sortir de cet endormissement, il a besoin de briser ce spectre de la faim. Mais, on oublie assez souvent une autre facette de la faim, celle qui suscite la violence du peuple et engendre un peuple violent. Cette violence du peuple consiste à mettre un terme à sa faim en se donnant lui-même à manger. Elle est légitime dans la mesure où seul ce moyen lui est favorable pour parvenir à cet objectif. La faim tue au même titre que la guerre et les conflits sociaux violents. Elle est même plus meurtrière que ces conflits puisqu´elle tue chaque année des millions d´être humains, en particuliers, des enfants étant les plus vulnérables. Les deux Guerres mondiales mises ensemble ne peuvent égaler le nombre de morts causé annuellement par la faim dans le monde. En tout de cause, il vaudrait mieux mourir en luttant contre la faim que de vivoter en portant la croix d´une faim de honte et d´humiliation. Car, de toutes les manières, le peuple est pris entre deux situations meurtrières: la faim (s´il accepte de mourir de faim) et la violence (s´il choisit d´en sortir). Il est vrai que le plaidoyer n´est pas expplicitement sur la faim, mais, puisque c´est elle qui endormit le peuple, c´est par elle qu´il a été domestiqué, c´est elle, en tant qu´arme puissante, qu´utilise la bourgeoisie économique pour le faire gémir, supplier et baver en même temps, alors c´est par elle qu´il faut passer pour comprendre la gentillesse, la passivitié et la docilité du peuple haitien.
De plus, à cause de cet état passif de grand dormeur, le peuple continue de souffrir les conséquences de l´impunité et s´en fait complice. Si nous restons toujours dans des cas concernant le CEP, rappelons-nous de l´ex-président du CEP Gaillot Dorsainville qui circule tranquilement dans les rues haitiennes après avoir lui-même déclaré qu´en 2010 les résultats ayant porté ce M. Martelly à la présidende d´Haiti étaient loin d´être celles qui ont été officielement admises au sein du conseil. En d´autres termes, pour mieux comprendre, M. Dorsainville s´est fait tirer les oreilles par ses patrons internationaux, qui nomment les gens qu´ils veulent à l´intérieur de l´État, afin de nommer celui que le peuple n´a point choisi. C´est ainsi que cela fonctionne en Haiti, ce territoire peuplé d´individus. Si, depuis lors, la justice, à travers le commissaire du gouvernement, s´affirme impuissante de le poursuivre, alors il est aussi normal que ce M. Opont accouche de tels résultats aujourd´hui, car il sait pertinemment que c´est le même sort qui l´attend. Un peuple qui dort et se laisse endormir oublie facilement.
Tout ce qui est entrain de se passer aujourd´hui au sein de la société est voulu par le peuple haitien qui se perd dans cet endormissement. Si ce CEP se croit invincible parce qu´il compterait sur un quelconque appui des quatre barons, c´est bien à cause de la passivité et de l´amorphisme de la société haitienne. Ainsi, si j´avais à blâmer, ce serait moins le CEP dans son entêtement que le peuple dans son endormissement, car, je le répète, c´est parce qu´il dors que le CEP est ainsi têtu comme un âne. C´est parce qu´il dort que ce CEP veut en finir avec lui, l´étrangler et l´anéantir définitivement en le précipitant dans cet abîme du 24 janvier. En effet, au-delà de tout soupçon, le 24 janvier confirmera ou infirmera si réellement le peuple haitien accepte de démeurer mauribond, passif, amorphe, endormi ou mort. Dans les vraies sociétés démocratiques où le pouvoir découle réellement du peuple, non pas en discours, mais en acte, un CEP si dévoyé et dénudé, où les intérêts économiques exhorbitants l´emportent sur l´intégrité, n´a pas sa place. Le jour où il ne le voudra plus, il ne s´endormira pas, il ne se laissera plus jamais zombifier, mais prendra de préférence la voie de la révolution, car, comme l´a si bien dit Thomas Sankara, seule la lutte libère.
À cause de cet endormissement, enfin, il se laisse entraîner dans le jeu mafieux ''élection-nomination'' de l´international sans avoir le discernement de comprendre qu´il est un pion que celui-ci utilise à chaque fois qu´il a besoin de lui, puis, après l´avoir exploité, il ne le jette pas, le conserve en lieu sûr: la misère, la faim et la pauvreté afin de le rendre de plus en plus indébile et incapable de toute initiative de résistance et de révolution, car il est un pion pas trop précieux, mais quand bien même important vu qu´il aide à faire le jeu. Au reste, il est complice de ses propres situations puisque, en dépit de tout, d´une façon ou d´une autre, cet endormissement, qui est aussi une forme de domination, il l´accepte, le reconnaît et le confirme. Dans la culture haitienne, l´endormissement survient généralement comme une fausse solution à l´appaisement de la faim, pourtant, causé lui-même et imposé par la faim, il est notre plus grand ennemi. La faim est une violence symbolique consistant à maintenir le peuple dans une attitude de soumission zombificatrice.
Considérations finales
En résumé, l´entêtement du CEP provient du fait que le peuple refuse de prendre son destin en main par la révolution . À cause de la faim, on le fait passer pour de véritables clowns en l´exposant à toute sorte d´imbécilités, d´idioties et de grimasseries. Or, avec un minimum d´intélligence, de connaissance et de lucidité, même s´il a faim, le peuple a besoin d´avoir la capacité de comprendre que quand il accepte ces genres de situations telles que celles dans lesquelles le CEP l´avait entrainé les 9 août et 25 octobre et celles auxquelles il veut l´astreindre, le 24 janvier prochain, il se fait complice de son propre sort, par conséquent, personne n´aura pitié de lui. Il faut qu´il comprenne en effet dans quelle merde il se fourre en choisissant de participer à ces genres de niaiseries et de conneries dont il devrait s´abstenir. Ce n´est pas parce qu´il a faim, pauvre et misérable, qu´il doit accepter n´importe quoi. Pour redefinir un autre contrat social, la révolution sociale par les luttes durables et continues du peuple est la seule et unique option. Donc, il est temps que le peuple sorte de cet endormissement dominateur, de ce sommeil à la fois importé et local, car si sommes-nous arrivés à ce stade de pourriture des dérives pas seulement au niveau du CEP, mais également au niveau de toutes les autres structures de l´État qui travaillent contre le peuple, c´est bien à cause du fait d´accepter de rester à genoux, et même dans cette position d´assouplissement envouteur, ils nous frappent. Autrement dit, le CEP aurait déjà renoncé à ce rêve enchanteur du 24 janvier si le peuple n´était pas plongé dans un tel état endormisseur. Enfin, je voudrais terminer l´article avec cette phrase d´un philosophe français, Étienne de la Boétie (1547): ''Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux''. En d´autres termes, nous pouvons dire: Périsse le peuple qui dors et se laisse endormir!
Campinas, 18 janvier 2016