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vendredi 11 juillet 2014

ET SI ON NE VIVAIT PAS DANS UN MINIMUM DE DÉMOCRATIE, QU´ARRIVERAIT-IL À CE MALHEUREUX INGÉNIEUR?

C´est quoi cette histoire? Dans quel pays vivons-nous? Dans quelle société sommes-nous? L´ingénieur est un n´importe qui et M. Martelly est un individu au-dessus de tout, un super homme? Comment un président peut-il ordonner l´arrestation d´un ciyoyen à un Commissaire? Est-il juge? Est-ce une des attributions que lui reconnaît la constitution? Sans flagrant délit, sans mandat, même un juge ne peut autoriser l´arrestation d´un citoyen. Mais, Hélas, Haiti est une savane où tout est possible! Il n´y a rien qui puisse nous surprendre! Si un Honorable Député de la république a pu passer par là, qu´en est-il d´un simple citoyen? Cela me rappelle mon père qui me racontait un jour que François Duvalier a fait fusiller un ingénieur à cause d´un fait, presque de la même nature que celui réproché à cet ingénieur anonyme. 

Nous ne sommes plus au temps de la dictature M. le Président. Dans une république ça ne se passe pas ainsi mon Excellence. Pour tout le respect que je vous dois, vous avez outrepassé vos droits en défendant les honneurs et les mérites auxquels vous avez réellement droit et en ordonnant carrément l´arrestation d´un citoyen comme vous. Toutefois, mes propos sont loin d´être une défense à l´endroit de l´ingénieur qui a commis les erreurs professionnelles relatives à la construction du stand, il revient au code de l´éthique professionnelle d´en juger et à la justice d´en apprécier si le fait commis est une infraction, un délit ou un crime. Et, il est également anormal que le Président soit reçu comme n´importe qui, n´importe comment, n´importe où. 

Mais, quand un Président se déplace, n´y a-t-il pas quelqu´un qui aille vérifier si tout est correct avant que l´Excellence n´investisse le lieu? Erreur monumentale de protocole! Le président n´aurait même pas dû essuyer cette honte! C´est terrible! Son service protocolaire aurait assumer sa responsabilité. Un tel service est à blamer aussi M. le Président.

Par ailleurs, il y a une autre question, d´un point de vue éthique et moral, il n´est pas de la compétence du Président d´apprécier ou pas le travail fait par un ingénieur professionnel, en dehors des salubrités dont il a lui-même fait mention. Ce qui est inadmissible! 

L´attitude du Président (non pas la Présidence et encore moins l´Exécutif) montre, d´une part, qu´il contrôle tout l´appareil judiciaire, d´autre part, qu´il y a une absence d´un code d´éthique qui rend malade notre système juridique. En dépit des erreurs et des faits réprochés, il faut respecter, M. le Président, les professionnels du pays qui mettent leur compétence au service de la nation. Nous n´en avons pas beaucoup. Le peu que nous ayons, évitez-leur ce genre de comportement. Sinon, vos dérives, vos extravagances, vos excès de zèle, votre tempérament de dictateur, continueront à les contraindre à fuir le pays comme c´est la réalité de chez nous. 

Cela ne vous dit rien, M. le Président, que plus de 80% des ressources intellectuelles et professionnelles du pays, vivant à l´extérieur, prêtent leur compétence, leur savoir et leur service aux nations étrangères? Quand à cet ingénieur, l´Ordre des Porfessionnels en Génie Civil, si une telle structure existe, doit se pencher sur son cas pour éviter de ternir l´image de la profession et prendre les sanctions que de droit.

Enfin, Dieu seul sait ce qui aurait pu arriver à cet ingénieur s´il ne nous restait pas un minimum de démocratie. Il doit, malgré tous ces gachis, s´estimer heureux de ce qu´il était l´objet d´un ordre d´arrestation. Un tel ordre ne saurait ne pas être exécuté puisqu´il était venu d´un tout-puissant président de la république.

Jean FABIEN
Normalien-Juriste

CAMPINAS, 11/07/2013