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lundi 3 décembre 2018

HAITI: ENTRE L´ENTÊTEMENT DES UNS ET LE RADICALISME DES AUTRES, LE PEUPLE EN ÉTAU

Réumé

L´idée de ce texte est de critiquer la triture politico-sociale caractérisée par l´entêtement et le radicalisme, deux types de comportement qui mènent à l´irritation et à la ruine. En 2004, le premier a donné naissance aux rat pa kaka et le second à grenn nan bouda, deux expressions qui traduisent notre faible niveau dialéctique. Il est né de l´observation et de l´analyse de la conjoncture sociale et politique présente d´Haïti, dominée, d´un côté, par un radicalisme de rache manyòk, vle vle pa vle fòk li ale de la part de l´opposition, par un certain entêtement de l´administration en place de ne pas changer de stratégie, de technique et de méthode quand cela ne va pas. Ainsi, l´obectif consiste à faire comprendre que dans cette conjoncture la seule principale victime est le peuple pris dans l´étau de l´entêtement des uns et du radicalisme des autres.

Mots-clé: Entêtement. Radicalisme. Peuple. Opposition. État

Introduction: Le peuple, la bête à queue

Haïti se trouve une fois de plus à quelque mètre du gouffre voye ale, rache manyòk politique, de l´ultime malédiction vle pa vle fòk li ale qui, semble-t-il, devient depuis un certain temps l´unique manière d´une classe d´hommes récalcitrante et pleurnicharde de faire de la politique, d´occuper malsainement l´espace public, d´abuser de la bonne foi des honnêtes gens, de manipuler les masses, de tromper les faibles d´esprit, d´induire en erreur la population haïtienne, enfin, de rendre le pays encore plus instable, ingouvernable et indirigible. Jusqu´à quand le peuple haïtien comprendra que cette dernière le manipule, ne cherche que sa ruine, son malheur et, en revanche, ne se soucie que de son intérêt personnel? Il est temps qu´il comprenne que le proverbe créole qui dit que: "bèt ki gen ke pa ka janbe dife" s´applique à lui et à lui seul, car, ce dife dont il s´agit ici ce sont toutes les conséquences néfastes des actes de déchoucage, de barbarie, de violence, d´incendie, de cassure et de coup d´état (classique ou brutal) qui retomberont sur lui, et ce sera toujours sur lui dans la mesure où dans les maillons de la chaine sociale, il est le plus vulnérable et fragile.

En tant que bête à queue - voire à longue queue -, il ne peut pas prendre le risque de traverser le feu de cette barbarie collective qui s´annonce, c´est-à-dire être directement ou indirectement impliqué dans ces actes ou s´en faire complice, sinon il se brûle, alors que, eux, ces manipulateurs - si on suit bien leur regard et on décortique leur discours -, ils n´ont aucun sentiment d´appartenance à ce pays, donc, rien à laisser en retour (même pas pour les ingrats), ce sont des bêtes sans queue dont la progéniture, la racine familiale et l´intérêt économique se trouvent ailleurs. En ce sens, ils peuvent créer le chaos et inventer tout prétexte pour faire d´Haïti une terre d´enfer en ravageant tout ce qu´ils auront trouvé sur leur passage. Ils font le grand semblant de vouloir obstinément un balayage politique total et radical pour le progrès du pays et le bien-être du peuple. Et c´est dans le radicalisme de ce déblayage que se trouve même le piège du chaos et de la souffrance qui attend le peuple.

1. La triture de l´entêtement et du radicalisme

Certains réclament la réforme des institutions, d´autres la révolution sociale, comme si  l´une et l´autre pouvaient se faire dans ce climat de désordre, de radicalisme et de violence psychologique tels qu´ils s´aperçoivent dans les discours de l´opposition actuelle. Ceci n´est moins pas impossible non plus avec une administration centrale de l´État amorphe et têtue parce qu´il continue à utiliser des formules qui ne fonctionnent pas. C´est donc l´entêtement des uns et le radicalisme des autres qui apportent la souffrance atroce à ce peuple, le coincent dans un étau pour qu´il vide de tout son jus, mais, malheureusement, il aime le plus souvent suivre ceux et celles qui se plaîsent à le faire le plus souffrir. L´intelligence, la raison et le dicernement doivent permettre à chacun d´apprécier la position des différents camps pour comprendre que l´entêtement du gouvernement d´une part, l´intransigeance et le radicalisme de l´opposition de l´autre exposent le pays à une guerre civile, si laquelle guerre civile n´a déjà lieu dans la mesure où une frange de la population (les bandes armées et les gangs) détient une quantité plus imposante d´armes à feu que la police nationale elle-même. Dans ce cas, on n´écarte pas la possibilité que le pays tombe dans une situation irreversible où pour vivre en Haïti il faudra être armé pour ne pas dire lourdement armé.

J´avais fini par comprendre que, en 2004, le fondement du vle pa vle fòk li ale des groupes de l´opposition contre le régime d´alors, ce qui nous a conduit à la boucherie d´un mercenaire, était de se débarrasser d´un homme - estimé embarrassant pour certains, dérangeant et menaçant pour d´autres, trop ambitieux selon une autre catégorie - et non d´un système social qui, depuis plus d´un siècle, est inefficace et inéfficient. Jeune étudiant que j´étais dans cette période, j´avais le flaire que ce  grenn nan bouda fòk li ale n´allait pas apporter la solution que le peuple - les plus démunis, pauvres, miséreux et vulnérables - espérait sans savoir moi-même qu´elle en était la bonne ou la vraie. Je me suis même disputé avec plusieurs amis sur le fait que le départ de M. Aristide n´était pas à l´époque la vraie porte de sortie de crise, car j´avais la conviction que l´homme était détesté pour son origine sociale même s´il a commis beaucoup d´erreurs parmi lesquelles le fait de ne s´être pas montré à la hauteur de l´étoffe d´un chef d´État, d´avoir succombé aux caprices des masses populaires, aux bassesses de l´opposition et aux indélicatesses de ses entourages politiques, et de n´avoir pas su exploiter au bon moment et à bon escient les faiblesses de l´opposition qui se trouvaient dans sa radicalisation elle-même. Lorsqu´on parvient à cette position suprême de l´État, on gouverne pour tous et non pour un groupe ou une classe sociale, politique ou économique particulière, même pas pour les supporters, partisans et sympartisans qui vous ont hissé à ce sommet.

De fait, il faut comprendre que le départ de M. Aristide a été précipité par son propre entêtement à poursuivre dans la voix de l´erreur (des erreurs même gravissimes) d´une part, mais d´autre part il a également été causé par la radicalisation et l´obsesssion d´une opposition qui laissait visiblement apparaître sa haine viscérale contre l´homme: le problème était l´homme et non les actes et les actions qu´il posait, encore moins le système social dont il est le produit. Aujourd´hui, le problème demeure entier, c´est toujours contre tel homme que l´opposition lutte, contre tel qu´elle se radicalise, encore avec tel homme qu´elle a un problème, quel problème? personne ne sait. Ce qui signifie que la société haïtienne a un sérieux problème avec elle-même parce qu´elle gère et organise mal ses ressources humaines. Ce problème avec tel l´homme ce n´est pas dans le sens d´un manquement de compétences humaines, de fuite de cerveaux, de panne d´hommes avec probité, honnêteté et dignité (bien que très peu nombreux) qu´il faut le cerner, mais dans le sens du respect de l´autre et du minimum de confiance qu´il doit mériter.

En 2018, 14 ans plus tard, c´est le tour de M. Moïse de goûter au sirop fiel de ce vle pa vle fòk li ale, et, s´il s´entête et ne fait pas bien attention au radicalisme de ses opposants, le bâton qui a frappé le chien noir, sera retourné contre lui. Alors, on doit poser la question suivante: démission pourquoi faire? Bien sûr pour retomber dans les mêmes bêtises et calamités d´hier, pour ressusciter les vieux démons racistes et coloristes qui défendent une suprématie noire dans un pays dont le peuple est presque 100 % noir, n´est-ce pas un non sens? Tout est le fruit du radicalisme aveugle. Car, dans ce pays, il existe une classe d´hommes qui s´adonne mordicus à cette pratique, croient au chaos, se complaisent dans la misérabilité et l´appauvrissement de ce peuple, sont maladifs du pouvoir et se déterminent à le conquérir par le coup d´état, en manipulant le peuple, en marchant sur son cadavre et en riant de son sang qui gît. Et, le peuple comme innocent, sombrera et perdra tout. Cela ne veut nullement dire que les hommes au pouvoir sont différents des opposants qui cherchent à tout prix leur chute. Bien au contraire, les deux ne se soucient guère du bien-être du peuple et n´ont, par conséquent, qu´un but commun: coincer le peuple et le mettre dans un étau pour le pétrir. Voilà pourquoi, il doit se surveiller de ces deux belligérants quand ils s´affrontent, car, de toutes les façons sa place inamovible se trouve au milieu de ces deux extrêmes dont, quelque fois, l´un s´entête et l´autre se radicalise.

S´il n´est pas un impératif social ou politique que M. Moïse termine son mandat dans la mesure où il s´avoue incapable et incompétent de diriger le pays, il n´est pas non plus obligatoire qu´il parte et abandonne l´administration de l´État à des gens qui sont pires que lui en matière du respect des règles démocratiques et des droits individuels, de la protection des vies et des biens, de la gestion des choses publiques. Si toutefois il veut bien y rester, il doit cesser d´être l´image incarnée d´un démagogue et d´un populiste dont le pays n´a pas besoin pour le moment, corriger certaines erreurs comme le mensonge sur l´électrification du pays en 24 mois (alorsqu´il en reste moins que 12, je crois, pas une lueur de perspective rationnelle), dire la vérité et toute la vérité à ce peuple sur le système social, politique et économique actuel du pays, sur l´état financier du trésor public, sur son incapacité à résoudre certains problèmes et sur sa capacité et ses moyens à en résoudre d´autres, éviter de s´entêter dans la voie de l´ignorance et de commettre les mêmes erreurs grossières que quelques-uns de ses prédecesseurs, être flexible et ouvert aux discussions tout en évitant l´hypocrisie et en cultivant la franchise, chercher à reprendre son autorité. Tout cela pourra, peut-être, porter la population à entrevoir au lieu de son incapacité présumée à diriger le pays, l´obstination et l´obsession d´un coup d´état classique que mijote cette opposition sans vision. Mieux vaut périr avec la vérité - si cela s´avère inévitable - que de patoger dans un mensonge dégoûtant, irritant et ruinant,

2.  Ce que l´opposition radicale devrait faire

Il faut rappeler que l´une des principales préoccupations de l´opposition est qu´elle est profondément convaincue qu´un procès Pétrocaribe ne saurait être possible sous la présidence de M. Moïse, avec lui à la tête de l´État, il faut craindre l´impartialité et la faisabilité d´un procès de ce genre, telle est l´expression la plus entendue et citée, l´argumentation soutenue par les membres de ladite opposition. Or, ce procès n´est pas pour aujourd´hui et ne le sera pas non plus pour demain, c´est un long et même un très long procès qui s´annonce, et même l´opposition admet que le procès va au-delà de M. Moïse et de son mandat, "c´est un procès national, dit-elle". Donc, le procès transcende ce gouvernement et relance le débat sur la réforme de l´État, de la justice en particulier. Alors, dans un pareil cas, pourquoi s´acharner sur le mandat de M. Moïse? Pourquoi vouloir qu´il parte? Pourquoi se radicaliser sur la démission d´un élément dont on connaît l´insignifiance dans le cadre d´un problème hautement national? La véritable question est de savoir ce que cherchent réellement ces agglomérats politiques réunis sous une bannière d´opposition.

En fait, si l´on tient compte de ces points de vue, il n´y a aucune logique rationnelle entre le procès à long terme de Pétrocaribe et la démission forcée de M. Moïse, puisqu´il ne peut ni l´empêcher, ni l´initier voire le terminer. Si l´opposition croit honnêtement qu´avec M. Moïse ce procès est impossible, alors il serait mieux qu´elle mène un combat politique dans le but de porter au pouvoir dans les prochaines élections un président et un gouvernement, d´y rester pendant au moins 10 ans pour s´assurer de la matérialisation de ce procès. Toutefois, ce procès ne pourra se débuter qu´après avoir mis sur pied une réforme judiciaire à fond. Sinon, le peuple saura une fois pour toutes que le réel problème de l´opposition radicale est l´homme et non le système judiciaire auquel ce procès devra être confié, car, il faut admettre que le système de justice haïtien tel qu´il est présentement pourri et corrompu n´est pas en mesure de faire un procès de si grande envergure, qui est à la fois national et international, à moins que l´on veuille faire de la démagogie et qu´on se serve de ce dossier comme alibi.

Du reste, le Pétrocaribe est l´affaire du peuple haïtien, des trois pouvoirs politiques, de l´opposition, de l´international, des classes politiques, des organisations, de la société civile, enfin, de chaque haïtien pris séparément. La principale victime est le peuple haïtien qui doit se faire représenter, impérativement, par l´État haïtien pour défendre ses droits et ses intérêts, et, en la matière, la constitution de la république ne confère qu´à la Direction Générale des Impôts, en tant que personne morale, le droit de représenter l´État haïtien par devant les tribunaux et cours nationaux et internationaux. Donc, que l´opposition ne vienne pas embrouiller les gens en faisant exclusivement sienne cette affaire de Pétrocaribe se servant d´elle comme prétexte pour exiger le départ de M. Moïse. Que l´intelligence lumineuse du peuple haïtien lui permette de comprendre aussi que cela ne doit pas marcher, que si le président doit partir, ce ne sera pas en tout cas à cause de ce brûlant dossier dont il sait pertinemment les dangers qui l´entourent.

Or, l´honnêteté intellectuelle voudrait que l´on attaque cette affaire en amont, c´est-à-dire d´adord par la réforme judiciaire qui va bien au-delà d´un simple mandat présidentiel de cinq ans. Bien qu´elle le le saches très bien, l´opposition ne l´entend pas de cette façon. Sa méthode consiste à avoir la tête de M. Moïse d´abord, ensuite le procès. Une méthode qui nous semble inadéquate, car il ne suffit pas d´avoir une méthode, il est important qu´elle quadre avec les objectifs, et, bien que toute question de méthode soit relative, mais elle doit correspondre à la finalité. En fait, l´opposition est sans objectifs (pas d´objectif principal encore moins des objectifs secondaires), elle n´a qu´une seule obsession qui la traverse. Dans cette allure,  on comprend que l´opposition ne veut pas du pouvoir politique sinon elle lutterait pour des élections de moins en moins frauduleuses, mais elle est traversée par un sentiment de haine et de destruction qui rappelle le comportement du ravet. Elle se sert ainsi de ce dossier pour porter un coup au pays, pour préparer un putch en prenant les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Cependant, avec un Jovenel Moïse impuissant et sans autorité, le pays est stagné et plonge dans l´immobilisme, il faut donc impérativement un changement de stratégie pour le bien-être du pays, avec une opposition gloutonne et affamée de pouvoir c´est encore pir, on ne peut rien espérer de la transition qu´elle prône. Il faut donc cesser cette attitude obsessionnelle de vle pa vle fòk li ale. 

3. Le peuple étau et le peuple violent

S´il y a au moins une chose sur laquelle on est tous d´accord c´est qu´il faut coincer l´État pour ne pas dire la présidence qui l´incarne, l´amener à assumer ses responsabilités, exiger de lui même l´impossible ou le miracle, car le proverbe créole dit ceci: siw pa pwason ou pa rantre nan nas, cela veut dire que ce n´est ni la folie ni l´envie de diriger ou de gouverner qui devrait piquer un individu, mais il a identifié sciemment et consciemment quelques problèmes prioritaires et compte s´y attaquer en apportant des solutions concrètes et même rapides s´il le faut. Mais, le problème c´est que l´accumulation et la multiplication des problèmes rendent tout prioritaire dans cette société.

Sur ce, les manifestations pacifiques pour réclamer un mieux être et forcer les autorités gouvernementales à améliorer la situation sociale et économique de la population ne sauraient ne pas être encouragées. Le peuple doit rester dans les rues jusqu´à ce que lui-même soit convaincu qu´une certaine amélioration a été apportée à son niveau de vie. Et, quand je dis que le peuple doit rester dans les rues, pas dans le sens rectiligne ou radical, mais de façon systématique et continue à chaque fois que ses droits les plus élémentaires ne sont pas accomplis. Par ailleurs, l´État haïtien doit cesser d´irriter le peuple et de le porter à la violence, pour ce faire, il doit entendre ses larmes, ses pleurs et ses cris dès les premiers instants même qu´il crie sans attendre qu´il tombe dans le désordre, le brûlage des pneus, les casses de véhicules, les incendies des pompes à essence, enfin, dans toute action douée d´une certaine violence dévastatrice. Ce nouveau cénario social rattrape M. Moïse qui, s´il aime effectivement le pays et souhaite terminer son mandat, doit entendre la voix de la raison, changer son fusil d´épaule sans toutefois tomber dans la démagogie et céder aux chantages de l´opposition, fuir l´entêtement aux erreurs commises, se revêtir l´étoffe d´un vrai chef d´État en gouvernant le pays avec et pour les haïtiens. 

Même s´il faut admettre que tout ne se résout pas par la violence, il y a des problèmes que le dialogue à lui seul ne saurait résoudre, surtout quand il est sourd et a l´allure d´un verbiage délirant. Par conséquent, on doit éviter de diaboliser, sataniser, démoniser ou lucifériser la violence parce qu´il existe de la bonne violence pour la bonne cause. Il y a tellement d´exemples à choisir pour illustrer cette bonté de la violence que, pour éviter d´être abondant, je ne me contente que de souligner un seul: la violence des esclaves contre les colons qui a abouti à une révolution, laquelle révolution a créé un peuple noir libre. Sans cette violence révolutionnaire et réparatrice on n´entendrait jamais parler d´une terre, symbole de liberté, d´humanité et des droits de l´homme, appelée Haïti. L´État s´octroie le monopole de la violence légitime sans laquelle il n´y aurait pas régulation et équilibre des rapports sociaux, réduction des fossés entre riches et pauvres, gestion des dissensions sociales, établissement d´un minimum de justice et de justice sociale. Donc, il est absurde de dire que la violence ne mène nulle part, elle mène quelque part, mais c´est ce quelque part qu´il faut redefinir et viser d´abord avant de commettre la bonne violence pour la bonne cause qui aboutira au bon résultat. Le peuple doit être violent, mais d´une violence modérée, car, s´il ne l´est pas, il se fera indéfiniment piétiner et restera dans cet étau. Mais je le repète, qu´il le soit en usant d´une violence positive, bonne, réparatrice, constructrice et progressiste qui amène à la bonne solution.

Considération finale

En résumé, ce n´est pas un appel à la violence (destrutrice ou réparatrice; dévastatrice ou révolutionnaire), mais un support à la violence positive, bonne et classique pour changer quelque chose dans ce pays. Tout changement marche de pair avec la violence, qu´elle soit douce ou amère. Quand on veut changer son régime alimentaire, on violente le corps, toujours hostile au changement, pour qu´il s´y remette. Si les États peuvent utiliser la faim - la plus cruelle et mortelle des violences humaines - pour décimer leur propre population sans jamais lever le petit doigt, de même, le peuple peut forcer les autorités à améliorer sa situation économique et sociale sans jamais briser un vitre, incendier une seule pompe à essence, lancer des pierres contre des policiers, priver l´autre de son droit d´entreprendre ses activités, ce, en violentant le système et non l´homme, en occupant l´espace public. À l´instar d´un auteur qui a dit: Craignez un chef qui a peur", je dirais qu´il faut craindre un peuple dont la situation sociale, économique et financière se dégrade de jour en jour.

Campinas, 4 décembre 2018