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mardi 12 janvier 2016

''TÉMOIGNAGES VIVANTS'' (Cinquième Partie): LA FOI INDÉFECTIBLE D´UN PEUPLE EN AGONIE

Introduction

     Cet article s´inscrit dans la série Témoignages Vivants consacrée à la mémoire des morts et survivants du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les deux premières parties ont fait ressortir la façon dont nous avons vécu personnellement cette expérience et mis l´accent sur des propos mémoriels dans le but de saluer dignement le départ et la traversée de nos frères et soeurs. Les deux dernières ont été consacrées à des réflexions critiques sur certains comportements, attitudes et agissements sociaux observés au milieu des Haitiens. Cette cinquième partie, étant donc une continuation de celles-ci, poursuit le même objectif, celui de souligner les attitudes les plus importantes et marquantes à caractère collectif qui ont grandement attiré notre attention peu de temps après ce drame. Elle s´intéresse ainsi à mettre l´accent sur cette manifestation de la foi religieuse des Haitiens en plein milieu d´une tragédie afin de, en premier lieu, comprendre le fondement et la dimension de cette foi, en second lieu, voir la façon dont elle résulte de l´augmentation et de la fréquentation des églises, enfin, montrer le changement opéré par le séisme dans le paysage socio-religieux haitien.

La croyance indéfectible d´un peuple en agonie

     La foi - s´il faut la définir - consiste à croire en un être que l´on ne voit pas ou à espérer quelque chose dont il est impossible de prédire l´arrivée et d´entrevoir les chemins à parcourir avant de se concrétiser. Donc la foi transcende tout principe de causalité et de logique cartésienne. Or, elle se doit de fonder sur un exercice intellectuel et rationnel. Néanmoins, le débat ne se penche pas sur la discussion philosophique et théologique de la foi. Par la foi, les Haitiens ont surpris le monde pour n´avoir pas maudit, injurié, dénigré et renié Dieu à cause du séisme. Alorsque beaucoup espéraient d´eux une telle attitude, c´est-à-dire qu´ils abandonnent la foi, comme les amis et la femme de Job le lui eurent suggéré dans ses afflictions, comme Pierre le fit lui-même contre Jésus dans sa lâcheté, eux, ils s´étaient accrochés à une foi indéfectible. Bien au contraire, mis à part les imbéciles et ignorants dérapages de ceux qui pratiquent un fanatisme religieux obsessionnel et aveugle, leur foi s´est accrue. Ils ont prouvé en ce jour-là la fermeté et la grandeur de leur foi religieuse soit en Allah, Jésus Marie pour certains, soit en Ogou ou d´autres êtres spirituels pour d´autres. En d´autres termes, le séisme du 12 janvier a été une sorte de mise à l´épreuve de cette foi et le moment opportun aux Haitiens pour l´expérimenter et l´exposer aux yeux de l´humanité enitière tout en montrant que, en dépit de ces moments durs, amers et affreux, ils louent, bénissent et glorifient leur Dieu à eux. Une telle expression de foi ne peut être passée sous silence.

     En effet, quelques heures après le séisme, c´était l´émotion totale. Un choc moral et psychologique épouvantable atteint toute la société, même les plus pessimistes et incrédules en ce qui concerne les questions de phénomènes naturels et de croyance en une divinité ou spiritualité quelconque, savaient prier et invoquer les esprits en ce jour-là. Beaucoup tombaient sur leurs genoux et, sous le coup de la peur, se précipitaient, les mains tendues vers le ciel, à implorer la protection divine suite aux diverses repliques sismiques ressenties ça et là. C´était l´effervescence collective généralisée qui a envahi les esprits, les temples, les églises et les maisons de prières quelques semaines plus tard. Sur ce, rien ne pouvait retenir et empêcher les élans émotifs de la foi de ce peuple de se manifester. Personne ne pouvait comprendre qu´une telle attitude religieuse pouvait redonner l´espoir à un peuple agonisant qui, malgré sa douleur et ses afflictions, criait à Dieu, implorait son pardon et sa miséricorde, le priait, le chantait, poussait des cris de délivrance et entonnait des chansons de louange, d´espérance et de réconfort peu de temps après le drame. Ces larmes, au lieu d´avoir été un motif d´abandon de la foi, ont été de préférence pour elle un torrent de purification, de sanctification et de fortification. La souffrance et l´agonie du peuple se sont donc mêlées à cette foi inébranlable.

     Jamais je n´ai vu une telle manifestation infaillible de foi chez un peuple meurtri. Cette attitude du peuple haitien n´est pas faite pour être comprise, mais vécue et expérimentée, c´est comme l´amour, dit-on, ''il ne s´explique ni ne s´exprime, mais se vit''. Autrement dit, il faudrait se mettre dans la peau des Haitiens pour comprendre les raisons d´une si grande foi, pourquoi la souffrance et les douleurs n´ont pas pu avoir raison d´elle, pourquoi les cicatrices du 12 janvier étaient incapables de l´anéantir. De fait, la foi religieuse en elle-même trouve son expression et son expérimentation les plus sublimes dans les souffrances que les croyants endurent. Ainsi donc, cette foi était trop étonnante, faite d´un matériau trop précieux et a rendu maintes gens stupéfaites pour ne pas s´y arrêter un peu tout en la distinguant de celle du peuple d´Israel et d´y entrevoir quelque chose qui va au-delà d´une foi simpliste et opportuniste.
     On se le rappelle, la Bible nous enseigne que tant en Égypte que dans le désert du Sinai, les Israélites n´arrêtaient pas de maudire et d´injurier leur Dieu, celui dont ils ont hérité de leurs ancêtres, savoir, Abraham, Jacob, Joseph, Moise pour ne citer que ceux-là. Confrontés à la faim, à la soif, aux doutes religieux, les Israéllites s´égaraient, se rebellaient constamment contre Dieu et, dans leurs différents instants de déboires et de souffrances, dans leur pays d´origine, en Égypte comme dans le désert, la langue ce peuple, que l´on croyait être le plus fidèle de la terre, ne cessait pas de renier leur Dieu. Dès lors, la fidélité, la foi et la conviction de ce peuple à servir Dieu sont de plus en plus remises en questions. Marquée par des hauts et des bas; par des moments d´égarement et  de lucidité, de chute et de repentance; par des instants de foi et d´incrédutilité, par des attitudes d´optimisme et de pessimisme, l´histoire des Israélites a des points analogues à celle du peuple haitien, toutefois, elle s´en diffère en ce que lors du tremblement de terre, non seulement les Haitiens ont préféré louer Dieu et démeuré dans la foi, mais surtout celle-ci s´est raffermie considérablement, c´est-à-dire ils sont devenus passionnément plus croyants qu´ils ne l´étaient auparavant. Leur langue a été l´instrument le plus pur pour glorifier leur Dieu. Ainsi, cet état de fait a eu, bien évidemment, pour conséquence l´augmentation du nombre des croyants. Pour mieux le comprendre, il conviendrait de regarder, d´une part, - malgré les faiblesses de statistiques -, à travers la cause de l´augmentation du nombre des églises, l´afflux de leurs fréquentations d´autre part.

Pour comprendre comment les églises se seraient multipliées en Haiti avant et après le séisme

     Si beaucoup d´entre les églises en Haiti n´ont pas pu physiquement résister au séisme, certaines autres, bien que restées débout, ont reçu de graves fissures et subi de sévères dommages. Toutefois, celles qui ont effondré demeurent spirituellement ancrées dans le coeur et la pensée des croyants pourvu que même sur les ruines les cultes dominicaux et hebdomadaires se donnent sur la cour en plein air, dans l´emplacement du bâtiment effondré. En dépit des faiblesses de statistiques en la matière, paradoxalement, le séisme aurait vu surgir d´autres églises, le nombre des églises aurait considérablement augmenté après le séisme puisque cette augmentation serait proportionnelle au nombre d´individus qui, au lendemain du séisme, se sont convertis à une religion ou ont rejoint un groupe religieux quelconque. Cette augmentation s´accompagne, cependant, du dérèglement juridique, géographique et social préexistant, autrement dit, de nouvelles dénominations religieuses ont apparu, certaines viennent se greffer sur d´autres, de nouvelles églises se sont créées en s´ajouttant à la liste de celles qui existaient déjà, sans respect aux règles de l´aménagement du territoire et aux normes sociales et juridiques qui doivent définir leur existence ainsi que leur fonctionnement. Car, certains endroits où habitaient des personnes se sont transformés en lieux de cultes, d´autres plus ou moins vierges ont subi la même transformation. Même dans les camps des refugiés, il s´y créait des espaces de cultes pour attirer un certain nombre d´adeptes. C´est le cas, par exemple, de ce lieu improprement appelé Canaan, créé dans le cadre des mobilités sociales massives sous les yeux passifs et impuissants d´un État complice, où des petites églises communautaires croîssent comme des champignons.

     Malheureusement, la pratique religieuse qui prévaut en Haiti le veut ainsi et serait également à l´origine de cette double augmentation. Quelle est la nature de cette pratique? Trois cas de figure, à cet effet, méritent de retenir notre attention.

     Tout d´abord, il advient que tout diplomé fraîchement sorti d´une école de théologie s´assigne péremptoirement et librement le droit de fonder une église. Celle-ci portera la marque du fruit de ses efforts, l´empreinte de ses stratégies et le résultat des contacts - nationaux et internationaux - qu´il a, infatigablement, multipliés en vue de l´établissement, l´organisation et le fonctionnement de cette église. Bien qu´entendues certes comme activité non lucrative, les églises ne laissent pourtant pas de générer de fortes sommes d´argent et de gérer des fonds et aides généralement destinés à enrichir les leaders qui s´y adonnent, ce au détriment de ceux dont leur foi dans les miracles, les délivrances et dans toute sorte d´actions extatiques et mystiques trompeuses est incontestable. Autrement dit, d´un côté, il y a le phénomène des diplomés des écoles théologiques, qui considèrent le pastorat comme moyen de se fortuner, d´un autre côté la foi justificative et approbatrice des individus dans ces modes d´illusions, ce qui valorise en quelque sorte l´existence de ces derniers. C´est l´état psychologique actuel d´un peuple oisif, inculte, ténébreux, livré à lui-même, qui n´a d´autre choix que de se fier à ces balivernes.

     Le second aspect se réfère à l´idéologie religieuse unité dans la diversité qui domine la majorité des églises de souche chrétienne. Elle consiste en la possibilité et la capacité d´un leader religieux de créer autant d´églises qu´il faut. Il peut y avoir diverses églises éparpillées dans différents endroits du territoire national ou à l´échelle internationale sous le controle d´un leader en chef qu´on appelle communément Bichop. Ces églises, que nous pouvons appeler églises satellites, restent connectées avec une autre à être dénommée église mère ou église originelle. Celle-ci est le point commun et de rencontre de celles-là. Une grande majorité de ces églises originelles est elle-même connectée avec des églises internationales. C´est pour cela, elles sont des missions et sont alimentées et assistées le plus souvent par des églises internationales dans la concrétisation de leurs projets de grande envergure. Ainsi, en vertu de ce principe universel et commun aux églises de dénominations chrétiennes, dans l´esprit duquel s´inscrit l´unité de tous les membres à l´instar de l´église dite invisible et universelle, il faudrait s´attendre à un chiffre statistiquement incalculable d´églises comme c´est le cas en Haiti.

     Le dernier cas de figure, dont il faut tenir compte, fait appel au phénomène de division qui caractérise, pas seulement les églises, mais presque toute institution sociale, mais, l´église en est la plus victime si ce n´est la première. En effet, ce phénomène est l´un des principaux responsables de cette augmentation champignonnière des églises en Haiti, car, le conflit, étant dans la nature de l´homme, quand il s´éclate parmi les hauts dirigeants religieux, ne peut produire d´autres effets que la création d´une nouvelle église. Par contre, cette dernière n´est pas une église satellite comme on vient de le voir, mais une église rivale. Chaque partie divisée est susceptible de partir avec soi un certain nombre de croyants-partisans. D´où la guerre froide religieuse et la rivalité plus ou moins silencieuse inter-églises. Les églises rivales, ayant été issues de l´église originelle, vont, de manière subséquente, en reproduire d´autres tout en continuant sur le même rythme jusqu´à l´infini, c´est-à-dire une église divisée ne peut donner naissance qu´à une église fragilisée au départ qui, elle-même à son tour, sera tôt ou tard subdivisée et ainsi de suite. Toutefois, il y a lieu de signaler que cette pratique est beaucoup plus courante dans les milieux protestants que dans les milieux catholiques. Et, même dans ces milieux protestants, on y renconre des nuances, par exemple, une telle pratique est rare chez les adventistes qui sont eux-mêmes une des branches du protestantisme. Cela est dû à un problème du respect de la hierarchie et des principes, ce que nous n´allons pas développer ici.

     Il y a lieu de retenir, enfin, que ces trois phénomènes responsables de l´augmentation des églises sont en parfaite corrélation avec, d´une part, la croissance et la maturité de la foi de beaucoup d´Haitiens, une demande religieuse de plus en plus fortement accentuée dans la société haitienne, de l´autre. La création de ces églises, par conséquent, peut être interprétée comme une réponse à cette demande, d´où l´afflux de fréquentation.

Afflux de fréquentation des églises et changement dans le paysage socio-religieux haitien au lendemain du séisme

     Dans le contexte du tremblement de terre, le paysage socio-religieux haitien s´est reconfiguré en ce sens que la consécration à une activité religieuse devient une alliénation pour certains tandis que pour d´autres, elle est une arme de domination voire une source d´enrichissement; un plaisir de louer Dieu pour certains, un fardeau pour d´autres; un acte volontaire pour les uns, une contrainte pour les autres. C´est un phénomène recurrent qui a totalement changé le paysage socio-culturel et religieux haitien en multipliant les fréquentations dans les centres de cultes, en créant dans les églises de nouveaux cultes, en facilitant l´émergence de nouvelles tendances et discours religieux (l´évangile de proximité, la prédication de promesse de prospérité illusionniste) et l´apparition d´une nouvelle génération de jeunes pasteurs leaders sachant faire usage des moyens de communication de masse (radio, Tv), des nouvelles technologies de communication (Internet) et des réseaux sociaux (facebook, twitter) pour propager et répandre l´évangile et séduire le plus de gens possible. Bien évidemment, au lendemain du séisme, les TIC deviennent une arme puissante entre les mains de beaucoup de leaders religieux, même si jusqu´à présent c´est une très faible minorité d´Haitiens qui en a accès. Certaines églises se créent conjointement ou simultanément avec sa propre station de radio ou de télévision. D´autres, dans l´incapacité d´avoir ses moyens plus coûteux, se lançent en avec la création soit d´un blog soit d´une page publicitaire facebook ou twitter, toujours dans la ligne de l´utilisation des TICs. Ce qui veut dire que cette nouvelle génération favorise l´interconexion entre Église et TICs pour ne pas dire entre Église et Internet, et s´assure de l´efficacité et de l´effectivité de celles-ci. Par ailleurs, certaines églises qui, dans le passé, n´avaient l´habitude de célébrer qu´un seul culte dominical par semaine, se voyaient, vu l´augmentation des demandes religieuses, obligées d´en organiser deux ou trois le dimanche à des heures subséquentes sans néanmoins omettre les cultes qui se donnent pendant les jours de la semaine.

     C´est à croire, en fréquentant ces établisssements ecclésiastiques, que l´on serait entrain de pénétrer dans des écoles professionnelles ou classiques qui se flanquent un horaire de fonctionnement à plusieurs vacations (matin-midi-soir). Nous nous trouvons donc face à un phénomène pas trop nouveau puisqu´il existait dans le passé, mais intéressant par le fait du nouveau dynamisme de fonctionnement, d´organisation et de structuration qui l´accompagne. Les églises d´aujourd´hui se le sont imposées et se l´imposent encore afin d´être aptes et capables à répondre à ces demandes. Par la multiplication et la variation des horaires de cultes dans les églises, ce dynamisme, consistant à faire des individus de véritables esclaves et consommateurs d´une évangélisation par les miracles et les guérisons, est applicable à n´importe quelle autre institution sociale dont la mission est de former et susciter des forces collectives. Dans une pareille situation, comment ne pas s´attendre à une augmentaion et à une multiplication à outrance des masses de croyants, en particulier, dans les grands bidonvilles tels que Delmas, Carrefour, Cité Soleil, qui se remettent éperduement et désespéremment à la foi religieuse pour un changement de vie et une amélioration de conditions sociale et économique, car, abandonnés à eux-mêmes, aucune autorité étatique ne souvient de leur existence ni ne se soucie à leur sort.

     De fait, - nous ne pouvons pas le nier - le séisme n´a pas fragilisé la foi religieuse des Haitiens, bien au contraire, il l´a augmentée, renforcée et affermie. La religion est devenue de plus en plus une grande force collective en Haiti et les églises représentent le champ de prédilection où se travaille, se prépare, s´organise, s´exerce, se manifeste, se fortifie et se concrétise cette force collective. Voilà pourquoi les nouvelles églises qui ont surgi après le séisme ont profité et profitent encore de cet état naif, analphabète, inexpérimenté, aveugle, miséreux, acculturé et ignorant des masses incultes pour faire de ce phénomène naturel qu´est le séisme l´élément central des prédications qui ne se différencient guère de celles qui renvoient souvent à la résignation et à l´obéissance aveugle. Il n´y a que la forme qui a changé, mais le fond reste tel quel.

     Cependant, en dépit de tout cela, il faut démarquer la vraie foi, la foi réelle des Haitiens en soi des techniques de domination et de marginalisation des leaders religieux à partir desquels ils les trompent de bonne foi en refusant de les instruire et les éduquer. Le peuple haitien est très croyant, s´accroche fidèlement à ses êtres spirituels et reconnaît leur puissance dans les adversités. Le séisme du 12 janvier n´avait fait que le prouver une fois de plus.

Conclusion

     Enfin de compte, c´est un mardi, comme ce mardi 12 janvier 2016, aux environs de 17h36, qui a plongé la société haitienne dans le deuil. Dans ses souffrances et afflictions comme dans sa joie et son contentement, le peuple haitien, en ayant exposé au monde entier sa foi religieuse indéfectible, a consolidé et approfondi ses relations et son obéissance avec Dieu. Il a montré qu´il n´est pas un peuple à croyance infidèle et fragilisante. Un tremblement de terre aussi effrayant, calamitant et catastrophique qu´il puisse être en tant que phénomène naturel, avec lequel il nous est un impératif de nous habituer à vivre,  ne peut, en aucun cas, parvenir à éteindre en ce peuple cette foi indéfectible, car, n´étant pas une fatalité, ce tremblement de terre a été l´occasion de comprendre, contrairement aux autres interprétations, que ce n´est pas seulement une simple question de pauvreté, de misère et de chômage qui plonge les Haitiens dans une vie religieuse ascétique dans laquelle ils s´oublient. Mais, ils s´y abandonnent surtout par conviction et par contrainte sociale vu que les autres opportunités leur sont constamment fermées. Comme aspect fondamental, il y a lieu de souligner que, six ans plus tard, le séisme du 12 janvier 2010 a montré que les Haitiens sont plus spirituels que matérialistes, plus ascétiques que contemplatifs, très religieux et croyants, moins pessimistes de leur avenir, et plus confiants en eux-mêmes, car ils voient en ce Dieu un réhabilitateur et un restaurateur. Ainsi donc, la religion, telle qu´elle se pratique depuis le séisme, a provoqué un certain changement de mentalité chez les Haitiens. Mais qu´est-ce qui explique que les Haitiens soient si fortement attachés à la culture religieuse? C´est ce qui nous tenterons de voir dans la prochaine série.



Campinas, 12 janvier 2016

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