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lundi 3 décembre 2018

HAITI: ENTRE L´ENTÊTEMENT DES UNS ET LE RADICALISME DES AUTRES, LE PEUPLE EN ÉTAU

Réumé

L´idée de ce texte est de critiquer la triture politico-sociale caractérisée par l´entêtement et le radicalisme, deux types de comportement qui mènent à l´irritation et à la ruine. En 2004, le premier a donné naissance aux rat pa kaka et le second à grenn nan bouda, deux expressions qui traduisent notre faible niveau dialéctique. Il est né de l´observation et de l´analyse de la conjoncture sociale et politique présente d´Haïti, dominée, d´un côté, par un radicalisme de rache manyòk, vle vle pa vle fòk li ale de la part de l´opposition, par un certain entêtement de l´administration en place de ne pas changer de stratégie, de technique et de méthode quand cela ne va pas. Ainsi, l´obectif consiste à faire comprendre que dans cette conjoncture la seule principale victime est le peuple pris dans l´étau de l´entêtement des uns et du radicalisme des autres.

Mots-clé: Entêtement. Radicalisme. Peuple. Opposition. État

Introduction: Le peuple, la bête à queue

Haïti se trouve une fois de plus à quelque mètre du gouffre voye ale, rache manyòk politique, de l´ultime malédiction vle pa vle fòk li ale qui, semble-t-il, devient depuis un certain temps l´unique manière d´une classe d´hommes récalcitrante et pleurnicharde de faire de la politique, d´occuper malsainement l´espace public, d´abuser de la bonne foi des honnêtes gens, de manipuler les masses, de tromper les faibles d´esprit, d´induire en erreur la population haïtienne, enfin, de rendre le pays encore plus instable, ingouvernable et indirigible. Jusqu´à quand le peuple haïtien comprendra que cette dernière le manipule, ne cherche que sa ruine, son malheur et, en revanche, ne se soucie que de son intérêt personnel? Il est temps qu´il comprenne que le proverbe créole qui dit que: "bèt ki gen ke pa ka janbe dife" s´applique à lui et à lui seul, car, ce dife dont il s´agit ici ce sont toutes les conséquences néfastes des actes de déchoucage, de barbarie, de violence, d´incendie, de cassure et de coup d´état (classique ou brutal) qui retomberont sur lui, et ce sera toujours sur lui dans la mesure où dans les maillons de la chaine sociale, il est le plus vulnérable et fragile.

En tant que bête à queue - voire à longue queue -, il ne peut pas prendre le risque de traverser le feu de cette barbarie collective qui s´annonce, c´est-à-dire être directement ou indirectement impliqué dans ces actes ou s´en faire complice, sinon il se brûle, alors que, eux, ces manipulateurs - si on suit bien leur regard et on décortique leur discours -, ils n´ont aucun sentiment d´appartenance à ce pays, donc, rien à laisser en retour (même pas pour les ingrats), ce sont des bêtes sans queue dont la progéniture, la racine familiale et l´intérêt économique se trouvent ailleurs. En ce sens, ils peuvent créer le chaos et inventer tout prétexte pour faire d´Haïti une terre d´enfer en ravageant tout ce qu´ils auront trouvé sur leur passage. Ils font le grand semblant de vouloir obstinément un balayage politique total et radical pour le progrès du pays et le bien-être du peuple. Et c´est dans le radicalisme de ce déblayage que se trouve même le piège du chaos et de la souffrance qui attend le peuple.

1. La triture de l´entêtement et du radicalisme

Certains réclament la réforme des institutions, d´autres la révolution sociale, comme si  l´une et l´autre pouvaient se faire dans ce climat de désordre, de radicalisme et de violence psychologique tels qu´ils s´aperçoivent dans les discours de l´opposition actuelle. Ceci n´est moins pas impossible non plus avec une administration centrale de l´État amorphe et têtue parce qu´il continue à utiliser des formules qui ne fonctionnent pas. C´est donc l´entêtement des uns et le radicalisme des autres qui apportent la souffrance atroce à ce peuple, le coincent dans un étau pour qu´il vide de tout son jus, mais, malheureusement, il aime le plus souvent suivre ceux et celles qui se plaîsent à le faire le plus souffrir. L´intelligence, la raison et le dicernement doivent permettre à chacun d´apprécier la position des différents camps pour comprendre que l´entêtement du gouvernement d´une part, l´intransigeance et le radicalisme de l´opposition de l´autre exposent le pays à une guerre civile, si laquelle guerre civile n´a déjà lieu dans la mesure où une frange de la population (les bandes armées et les gangs) détient une quantité plus imposante d´armes à feu que la police nationale elle-même. Dans ce cas, on n´écarte pas la possibilité que le pays tombe dans une situation irreversible où pour vivre en Haïti il faudra être armé pour ne pas dire lourdement armé.

J´avais fini par comprendre que, en 2004, le fondement du vle pa vle fòk li ale des groupes de l´opposition contre le régime d´alors, ce qui nous a conduit à la boucherie d´un mercenaire, était de se débarrasser d´un homme - estimé embarrassant pour certains, dérangeant et menaçant pour d´autres, trop ambitieux selon une autre catégorie - et non d´un système social qui, depuis plus d´un siècle, est inefficace et inéfficient. Jeune étudiant que j´étais dans cette période, j´avais le flaire que ce  grenn nan bouda fòk li ale n´allait pas apporter la solution que le peuple - les plus démunis, pauvres, miséreux et vulnérables - espérait sans savoir moi-même qu´elle en était la bonne ou la vraie. Je me suis même disputé avec plusieurs amis sur le fait que le départ de M. Aristide n´était pas à l´époque la vraie porte de sortie de crise, car j´avais la conviction que l´homme était détesté pour son origine sociale même s´il a commis beaucoup d´erreurs parmi lesquelles le fait de ne s´être pas montré à la hauteur de l´étoffe d´un chef d´État, d´avoir succombé aux caprices des masses populaires, aux bassesses de l´opposition et aux indélicatesses de ses entourages politiques, et de n´avoir pas su exploiter au bon moment et à bon escient les faiblesses de l´opposition qui se trouvaient dans sa radicalisation elle-même. Lorsqu´on parvient à cette position suprême de l´État, on gouverne pour tous et non pour un groupe ou une classe sociale, politique ou économique particulière, même pas pour les supporters, partisans et sympartisans qui vous ont hissé à ce sommet.

De fait, il faut comprendre que le départ de M. Aristide a été précipité par son propre entêtement à poursuivre dans la voix de l´erreur (des erreurs même gravissimes) d´une part, mais d´autre part il a également été causé par la radicalisation et l´obsesssion d´une opposition qui laissait visiblement apparaître sa haine viscérale contre l´homme: le problème était l´homme et non les actes et les actions qu´il posait, encore moins le système social dont il est le produit. Aujourd´hui, le problème demeure entier, c´est toujours contre tel homme que l´opposition lutte, contre tel qu´elle se radicalise, encore avec tel homme qu´elle a un problème, quel problème? personne ne sait. Ce qui signifie que la société haïtienne a un sérieux problème avec elle-même parce qu´elle gère et organise mal ses ressources humaines. Ce problème avec tel l´homme ce n´est pas dans le sens d´un manquement de compétences humaines, de fuite de cerveaux, de panne d´hommes avec probité, honnêteté et dignité (bien que très peu nombreux) qu´il faut le cerner, mais dans le sens du respect de l´autre et du minimum de confiance qu´il doit mériter.

En 2018, 14 ans plus tard, c´est le tour de M. Moïse de goûter au sirop fiel de ce vle pa vle fòk li ale, et, s´il s´entête et ne fait pas bien attention au radicalisme de ses opposants, le bâton qui a frappé le chien noir, sera retourné contre lui. Alors, on doit poser la question suivante: démission pourquoi faire? Bien sûr pour retomber dans les mêmes bêtises et calamités d´hier, pour ressusciter les vieux démons racistes et coloristes qui défendent une suprématie noire dans un pays dont le peuple est presque 100 % noir, n´est-ce pas un non sens? Tout est le fruit du radicalisme aveugle. Car, dans ce pays, il existe une classe d´hommes qui s´adonne mordicus à cette pratique, croient au chaos, se complaisent dans la misérabilité et l´appauvrissement de ce peuple, sont maladifs du pouvoir et se déterminent à le conquérir par le coup d´état, en manipulant le peuple, en marchant sur son cadavre et en riant de son sang qui gît. Et, le peuple comme innocent, sombrera et perdra tout. Cela ne veut nullement dire que les hommes au pouvoir sont différents des opposants qui cherchent à tout prix leur chute. Bien au contraire, les deux ne se soucient guère du bien-être du peuple et n´ont, par conséquent, qu´un but commun: coincer le peuple et le mettre dans un étau pour le pétrir. Voilà pourquoi, il doit se surveiller de ces deux belligérants quand ils s´affrontent, car, de toutes les façons sa place inamovible se trouve au milieu de ces deux extrêmes dont, quelque fois, l´un s´entête et l´autre se radicalise.

S´il n´est pas un impératif social ou politique que M. Moïse termine son mandat dans la mesure où il s´avoue incapable et incompétent de diriger le pays, il n´est pas non plus obligatoire qu´il parte et abandonne l´administration de l´État à des gens qui sont pires que lui en matière du respect des règles démocratiques et des droits individuels, de la protection des vies et des biens, de la gestion des choses publiques. Si toutefois il veut bien y rester, il doit cesser d´être l´image incarnée d´un démagogue et d´un populiste dont le pays n´a pas besoin pour le moment, corriger certaines erreurs comme le mensonge sur l´électrification du pays en 24 mois (alorsqu´il en reste moins que 12, je crois, pas une lueur de perspective rationnelle), dire la vérité et toute la vérité à ce peuple sur le système social, politique et économique actuel du pays, sur l´état financier du trésor public, sur son incapacité à résoudre certains problèmes et sur sa capacité et ses moyens à en résoudre d´autres, éviter de s´entêter dans la voie de l´ignorance et de commettre les mêmes erreurs grossières que quelques-uns de ses prédecesseurs, être flexible et ouvert aux discussions tout en évitant l´hypocrisie et en cultivant la franchise, chercher à reprendre son autorité. Tout cela pourra, peut-être, porter la population à entrevoir au lieu de son incapacité présumée à diriger le pays, l´obstination et l´obsession d´un coup d´état classique que mijote cette opposition sans vision. Mieux vaut périr avec la vérité - si cela s´avère inévitable - que de patoger dans un mensonge dégoûtant, irritant et ruinant,

2.  Ce que l´opposition radicale devrait faire

Il faut rappeler que l´une des principales préoccupations de l´opposition est qu´elle est profondément convaincue qu´un procès Pétrocaribe ne saurait être possible sous la présidence de M. Moïse, avec lui à la tête de l´État, il faut craindre l´impartialité et la faisabilité d´un procès de ce genre, telle est l´expression la plus entendue et citée, l´argumentation soutenue par les membres de ladite opposition. Or, ce procès n´est pas pour aujourd´hui et ne le sera pas non plus pour demain, c´est un long et même un très long procès qui s´annonce, et même l´opposition admet que le procès va au-delà de M. Moïse et de son mandat, "c´est un procès national, dit-elle". Donc, le procès transcende ce gouvernement et relance le débat sur la réforme de l´État, de la justice en particulier. Alors, dans un pareil cas, pourquoi s´acharner sur le mandat de M. Moïse? Pourquoi vouloir qu´il parte? Pourquoi se radicaliser sur la démission d´un élément dont on connaît l´insignifiance dans le cadre d´un problème hautement national? La véritable question est de savoir ce que cherchent réellement ces agglomérats politiques réunis sous une bannière d´opposition.

En fait, si l´on tient compte de ces points de vue, il n´y a aucune logique rationnelle entre le procès à long terme de Pétrocaribe et la démission forcée de M. Moïse, puisqu´il ne peut ni l´empêcher, ni l´initier voire le terminer. Si l´opposition croit honnêtement qu´avec M. Moïse ce procès est impossible, alors il serait mieux qu´elle mène un combat politique dans le but de porter au pouvoir dans les prochaines élections un président et un gouvernement, d´y rester pendant au moins 10 ans pour s´assurer de la matérialisation de ce procès. Toutefois, ce procès ne pourra se débuter qu´après avoir mis sur pied une réforme judiciaire à fond. Sinon, le peuple saura une fois pour toutes que le réel problème de l´opposition radicale est l´homme et non le système judiciaire auquel ce procès devra être confié, car, il faut admettre que le système de justice haïtien tel qu´il est présentement pourri et corrompu n´est pas en mesure de faire un procès de si grande envergure, qui est à la fois national et international, à moins que l´on veuille faire de la démagogie et qu´on se serve de ce dossier comme alibi.

Du reste, le Pétrocaribe est l´affaire du peuple haïtien, des trois pouvoirs politiques, de l´opposition, de l´international, des classes politiques, des organisations, de la société civile, enfin, de chaque haïtien pris séparément. La principale victime est le peuple haïtien qui doit se faire représenter, impérativement, par l´État haïtien pour défendre ses droits et ses intérêts, et, en la matière, la constitution de la république ne confère qu´à la Direction Générale des Impôts, en tant que personne morale, le droit de représenter l´État haïtien par devant les tribunaux et cours nationaux et internationaux. Donc, que l´opposition ne vienne pas embrouiller les gens en faisant exclusivement sienne cette affaire de Pétrocaribe se servant d´elle comme prétexte pour exiger le départ de M. Moïse. Que l´intelligence lumineuse du peuple haïtien lui permette de comprendre aussi que cela ne doit pas marcher, que si le président doit partir, ce ne sera pas en tout cas à cause de ce brûlant dossier dont il sait pertinemment les dangers qui l´entourent.

Or, l´honnêteté intellectuelle voudrait que l´on attaque cette affaire en amont, c´est-à-dire d´adord par la réforme judiciaire qui va bien au-delà d´un simple mandat présidentiel de cinq ans. Bien qu´elle le le saches très bien, l´opposition ne l´entend pas de cette façon. Sa méthode consiste à avoir la tête de M. Moïse d´abord, ensuite le procès. Une méthode qui nous semble inadéquate, car il ne suffit pas d´avoir une méthode, il est important qu´elle quadre avec les objectifs, et, bien que toute question de méthode soit relative, mais elle doit correspondre à la finalité. En fait, l´opposition est sans objectifs (pas d´objectif principal encore moins des objectifs secondaires), elle n´a qu´une seule obsession qui la traverse. Dans cette allure,  on comprend que l´opposition ne veut pas du pouvoir politique sinon elle lutterait pour des élections de moins en moins frauduleuses, mais elle est traversée par un sentiment de haine et de destruction qui rappelle le comportement du ravet. Elle se sert ainsi de ce dossier pour porter un coup au pays, pour préparer un putch en prenant les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Cependant, avec un Jovenel Moïse impuissant et sans autorité, le pays est stagné et plonge dans l´immobilisme, il faut donc impérativement un changement de stratégie pour le bien-être du pays, avec une opposition gloutonne et affamée de pouvoir c´est encore pir, on ne peut rien espérer de la transition qu´elle prône. Il faut donc cesser cette attitude obsessionnelle de vle pa vle fòk li ale. 

3. Le peuple étau et le peuple violent

S´il y a au moins une chose sur laquelle on est tous d´accord c´est qu´il faut coincer l´État pour ne pas dire la présidence qui l´incarne, l´amener à assumer ses responsabilités, exiger de lui même l´impossible ou le miracle, car le proverbe créole dit ceci: siw pa pwason ou pa rantre nan nas, cela veut dire que ce n´est ni la folie ni l´envie de diriger ou de gouverner qui devrait piquer un individu, mais il a identifié sciemment et consciemment quelques problèmes prioritaires et compte s´y attaquer en apportant des solutions concrètes et même rapides s´il le faut. Mais, le problème c´est que l´accumulation et la multiplication des problèmes rendent tout prioritaire dans cette société.

Sur ce, les manifestations pacifiques pour réclamer un mieux être et forcer les autorités gouvernementales à améliorer la situation sociale et économique de la population ne sauraient ne pas être encouragées. Le peuple doit rester dans les rues jusqu´à ce que lui-même soit convaincu qu´une certaine amélioration a été apportée à son niveau de vie. Et, quand je dis que le peuple doit rester dans les rues, pas dans le sens rectiligne ou radical, mais de façon systématique et continue à chaque fois que ses droits les plus élémentaires ne sont pas accomplis. Par ailleurs, l´État haïtien doit cesser d´irriter le peuple et de le porter à la violence, pour ce faire, il doit entendre ses larmes, ses pleurs et ses cris dès les premiers instants même qu´il crie sans attendre qu´il tombe dans le désordre, le brûlage des pneus, les casses de véhicules, les incendies des pompes à essence, enfin, dans toute action douée d´une certaine violence dévastatrice. Ce nouveau cénario social rattrape M. Moïse qui, s´il aime effectivement le pays et souhaite terminer son mandat, doit entendre la voix de la raison, changer son fusil d´épaule sans toutefois tomber dans la démagogie et céder aux chantages de l´opposition, fuir l´entêtement aux erreurs commises, se revêtir l´étoffe d´un vrai chef d´État en gouvernant le pays avec et pour les haïtiens. 

Même s´il faut admettre que tout ne se résout pas par la violence, il y a des problèmes que le dialogue à lui seul ne saurait résoudre, surtout quand il est sourd et a l´allure d´un verbiage délirant. Par conséquent, on doit éviter de diaboliser, sataniser, démoniser ou lucifériser la violence parce qu´il existe de la bonne violence pour la bonne cause. Il y a tellement d´exemples à choisir pour illustrer cette bonté de la violence que, pour éviter d´être abondant, je ne me contente que de souligner un seul: la violence des esclaves contre les colons qui a abouti à une révolution, laquelle révolution a créé un peuple noir libre. Sans cette violence révolutionnaire et réparatrice on n´entendrait jamais parler d´une terre, symbole de liberté, d´humanité et des droits de l´homme, appelée Haïti. L´État s´octroie le monopole de la violence légitime sans laquelle il n´y aurait pas régulation et équilibre des rapports sociaux, réduction des fossés entre riches et pauvres, gestion des dissensions sociales, établissement d´un minimum de justice et de justice sociale. Donc, il est absurde de dire que la violence ne mène nulle part, elle mène quelque part, mais c´est ce quelque part qu´il faut redefinir et viser d´abord avant de commettre la bonne violence pour la bonne cause qui aboutira au bon résultat. Le peuple doit être violent, mais d´une violence modérée, car, s´il ne l´est pas, il se fera indéfiniment piétiner et restera dans cet étau. Mais je le repète, qu´il le soit en usant d´une violence positive, bonne, réparatrice, constructrice et progressiste qui amène à la bonne solution.

Considération finale

En résumé, ce n´est pas un appel à la violence (destrutrice ou réparatrice; dévastatrice ou révolutionnaire), mais un support à la violence positive, bonne et classique pour changer quelque chose dans ce pays. Tout changement marche de pair avec la violence, qu´elle soit douce ou amère. Quand on veut changer son régime alimentaire, on violente le corps, toujours hostile au changement, pour qu´il s´y remette. Si les États peuvent utiliser la faim - la plus cruelle et mortelle des violences humaines - pour décimer leur propre population sans jamais lever le petit doigt, de même, le peuple peut forcer les autorités à améliorer sa situation économique et sociale sans jamais briser un vitre, incendier une seule pompe à essence, lancer des pierres contre des policiers, priver l´autre de son droit d´entreprendre ses activités, ce, en violentant le système et non l´homme, en occupant l´espace public. À l´instar d´un auteur qui a dit: Craignez un chef qui a peur", je dirais qu´il faut craindre un peuple dont la situation sociale, économique et financière se dégrade de jour en jour.

Campinas, 4 décembre 2018

vendredi 23 novembre 2018

HAITI, OTAGE DU DESSALINISME ET DU PÉTIONNISME?

Résumé

Depuis un certain temps dans ce pays, il se développe une volonté acharnée - accompagnée d´une violence (verbale, psychologique et langagière) démesurée - de défendre Dessalines, de récupérer son drapeau et de démoniser Pétion. Les dessalinistes se seraient réveillés contre les pétionnistes, s´enragent, s´enflamment, se débordent et seraient prêts à tout prix à restituter à Dessalines le pays ou le rêve dérobé. Pourtant, plus d´uns ne s´imaginent guère que cette prétention divise plus le pays qu´il l´organise et l´expose à un désastre social. Le 18 novembre 2018, une action a donné une autre portée à cette tendance: le brandissement du bicolore noir et rouge en coexistence sur le sol national avec le bleu et rouge  - pour ne pas dire en remplacement de celui-ci. L´idée ici consiste à proposer une réflexion autour de cette action sous deux angles: historique et social, ce, en inscrivant notre démarche dans une approche sociologique qui s´attelera à montrer qu´il s´agit d´une action sociale ancrée à une visée de dessalinisation de la société haitienne, laquelle poussée étant elle-même contraire et opposable à ce que les historiens appelent l´idéal dessalinien, annoncerait un nouvel ordre social dans un désordre social. Il s´agit de comprendre si Haiti pourrait supporter d´être l´otage d´un dessalinisme aveugle ou d´un pétionnisme insoutenable.

Introduction

En effet, c´est dans le but de matérialiser leur intention que la première action, obscène et souillante, que les dessalinistes posent à la veille d´un 18 novembre 2018, hautement historique et significatif pas seulement pour nous autres Haitiens, mais aussi pour notre exploît de peuple créateur de liberté et d´humanité, c´était, dans le vrai sens du terme, non pas de remplacer un drapeau bleu et rouge par le noir et rouge à Vertières, au Cap-Haitien ou autres endroits, mais de déclencher un désordre qui, pour eux, sera le nouvel ordre social et politique dessalinien pendant que celui-ci suscitera lui-même d´autres désordres sociaux. Il faut dire aussi que, par cette action, il y a un zèle de leur part à déifier un héros au détriment des autres, plus particulièrement Pétion et ses partisans à qui ils ne cessent de faire porter le fardeau du crime du 17 octobre 1806. Ainsi, ils prônent un ordre social dessalinien qui est en lui-même l´annonce d´ores et déjà à un désordre social généralisé dans la mesure on ne résout pas un mal par un autre mal: Pétion et Dessalines - en terme d´idéologie et de fanatisme - sont deux maux historiques d´Haiti. En agissant de la sorte, ils ne sont pas conscients qu´ils sont entrain d´assassiner le noble esprit avec lequel nos ancêtres ont lutté pour matérialiser ce projet social et politique de liberté, d´égalité et de justice dont ils étaient porteurs.

Prétendre renverser non pas un ordre social pétionniste préétabli vu que, en fait, cela n´avait jamais existé auparavant, soutenu ou défendu par une couche sociale, mais entamer une chasse aux pétionnistes dans l´esprit de venger Dessalines et lui rendre justice, c´est de la pure folie humaine, c´est comme allumer une cigarette aux deux extremités, dirait l´autre. Aujourd´hui, c´est par une guerre de drapeaux qui met la société haitienne face à une espèce de dessalinisme aveugle et radical que cela se symbolise. Celle-ci est profitable à la division, au discorde, à l´exclusion plutôt qu´à la cohésion sociale dont elle nécessite plus que jamais urgemment afin qu´elle puisse avancer. À la fois nouvel ordre et désordre social, guerre et soulagement, cette opposition entre un dessalinisme vengeur et justicier et un pétionnisme silencieux voire insoutenable ou intenable c´est la pire rivalité qui puisse arriver à ce pays et le dévaster par la haine, la trahison et l´hypocrisie, car, depuis que nous pratiquons entre nous autres Haitiens cette  culture de "bay kou bliye pote mak sonje", le pays est pris en otage.

On pourrait se demander qu´arrive-t-il aux Haitiens qui, dans les manifestations pour réclamer des comptes sur les fonds Pétrocaribe, brandissent en même temps un drapeau noir et rouge au profit duquel s´est effacé le bleu et rouge? Quelle rapport entre hisser ce bicolore à Vertières et Pétrocaribe? Toutefois, que l´on veuille ou pas, l´affaire Pétrocaribe est devenue l´espaçe de la nouvelle étape franchie dans la haine implacable entre dessalinistes et pétionnsites, car depuis après 1806, jamais deux bicolores ne flottent en Haiti, sur les édifices publics ou privés, ce, en dépit du fait que les dessalinistes n´ont cessé de revendiquer leur allégeance à ce drapeau, de manifester leur volonté de détroner les pétionnistes, disent-ils, au pouvoir depuis qu´ils ont eux-mêmes assassiné l´empereur, enfin, de laisser apparaître une obsession dessalinique à mettre le pays à feu et à sang s´il n´est pas dessalinisé tout en attribuant uniquement à Dessalines l´héritage ancestral légitime de cette terre, ce, à l´oubli de tous les autres héros qui ont combattu au côté de cet homme magnanime. Ainsi, nous allons essayer de faire ressortir que, produite en plein coeur du dossier Pétrocaribe, cette action a fini par faire de lui une espèce de fourre-tout pour ne pas dire une véritable occasion pour que chaque secteur règle son compte  à sa propre manière (point 1), loin d´être une volonté réelle de bien gouverner le pays, elle est un véritable scandale social (point 2), que l´assassinat de Dessalines a laissé advenir (point 3) et qui laisse entrevoir clairement que le pays est bel et bien plongé dans le désordre social total et la guerre fratricide couverts par la couche de peinture Pétrocaribe (point 4), ce qui, enfin, ne nous laisse jamais le choix de ne pas nous plonger dans un éternel hier (point 5) .

1. Le dossier Pétrocaribe, un fourre-tout

Depuis le jour où l´espaçe social et politique en Haiti est dominé par le déclenchement de l´affaire Pétrocaribe, la pensée haitienne n´est polluée que par ça, la pensée critique trouve donc peu d´espaçe. En même temps d´autres sujets se règlent, on en profite pour tout vider et faire ressortir toute notre violence par le biais de nos attitudes et comportements sociaux désastreux et dévastateurs qui ne font qu´enfoncer le pays dans l´abime. Bien que ce soit un autre sujet, mais il y a lieu de souligner que les manifestations en Haiti sont et ont toujours été purement et simplement de la manifestation de la violence collective. C´est un fait de constater que, paralèllement à ce dossier, d´autres questions gagnent de l´ampleur: de la demande de démission du président par l´opposition radicale à la substitution du bicolore bleu et rouge par le noir et rouge en passant par l´amplification de l´insécurité infernale accompagnée d´une débilité des trois pouvoirs de l´État (l´exécutif, le parlement et la justice). C´est ce qui transforme le Pétrocaribe en une espèce d´égout où tout cela est jeté, une sorte de  fourre-tout où tout cela se règle. De nos jours, La Saline, Cité de Dieu, Fontamara, Grand Ravines sont les grand centres des violences urbaines et des rivalités entre groupes armés à un point tel qu´autorités étatiques (parlementaires et judiciaires) cherchent à fuir le Bicentenaire - à proximité duquel se trouvent La Saline et Cité de Dieu - en abandonnant ces zones entre les mains de civils lourdement armés et en fuyant leur responsabilité d´établir l´ordre, la sécurité et le droit de circulation de tout le monde.

Or, si les autorités craignent pour leur propre sécurité, si elles n´arrivent pas à contenir et neutraliser ces groupes, si elles cherchent à fuir la violence comme n´importe quel citoyen, que feraient alors ces pauvres habitants, véritables otages des groupes armés? Doit-on fuir ou résoudre la violence? En agissant de la sorte, les gouvernants ne pensent pas qu´ils créent eux-mêmes la méfiance entre eux et ses gouvernés dans les communautés où surgissent des sujets armés qui les terrorisent, justitifent leur force, ouvrent par conséquent la voie à ce que j´appelerais une complicité involontaire ou encore une collaboration contraignante puisque la vie de ces individus, tout ce qu´ils sont et ont dépendent en grande partie de la bonne grâce de ces malfrats, enfin, facilitent ce que j´appelerais aussi la délocalisation du phénomène de la violence en ce sens que prétendre fuir la violence, elle te poursuivra - te pourchasseras même - où que tu te rendes. Les sujets armés - véritables promoteurs de la violence criminelle - n´ont pas besoin d´attendre qu´il ne leur reste plus rien à piller dans les zones défavorisées où ils habitent pour aller chercher ailleurs.

D´ailleurs, beaucoup d´entre eux finissent par se rendre compte que, pour échapper au controle policier, il est intelligent de protéger leurs voisins, d´où la problématique d´une collaboration police et communauté. Voyons, à titre d´exemple, ce qui se passe actuellement à Pétion-ville où à Canaan (le nouveau bidonville surgi sauvagement après le séisme de 2010). Beaucoup de criminels se sont transportés dans ces zones qui, aujourd´hui, deviennent invivables comme ce fut le cas de Cité Soleil il y a deux ans. On oublie complètement que la faim chasse le loup hors du bois. La violence est partout, c´est de la pure illusion de s´imaginer à la fuir. On ne fuit pas un tel phénomène social, mais on le résout avec de vrais projets sociaux consistants, non pas avec des coups de peinture de Ti mamman cheri, panye solidarite, kantin popilè, et puis tout s´arrête là. Il est vrai qu´on ne peut évoquer ou penser Haiti sans que ces phénomènes n´exercent sur notre pensée une violence psychologique, mais pour l´instant c´est plus particulièrement l´élément drapeau accompagnant en quelque sorte la trajectoire et l´évolution du dossier Pétrocaribe, qui doit guider nos points de vue. 

De l´avis de certaines personnes, exhiber le drapeau noir et rouge en plein jour en présence de centaines de personnes est une action politique dans la mesure où elle s´inscrit dans la démarche d´un acteur politique, chef de parti, qui croit dans un passé historique et défend une idéologie politique liée voire inséparable de ce passé, d´autres l´entendent comme une action subversive constituant une véritable provocation au pouvoir central, un irrespect à l´ordre établi, aux lois et à la constitution de 1987, défiant l´autorité de l´État. D´autres encore l´acclament comme un geste héroïque et patriotique de ceux et celles qui se réclament fils et filles légitimes de Dessalines et cherchent à transformer le pays à son image. Toutes ces opinions ont leur valeur et sont intéressantes, néanmoins, nous aimerions aller un peu plus loin d´elles en soutenant que, compte tenu de cette tenacité du parti Pitit Desalin à défendre le drapeau noir et rouge ainsi que la vision de l´État pronée par Dessalines, un tel acte fait appel à un dessalinisme sans Dessalines, fait renaître cette lutte inutile et gratuite de classe et de race entre nèg anwo ak nèg anba, moun rich ak moun pòv, moun nwa ak moun po klè, laquelle lutte est loin d´être terminée, rappelle, en conséquence, que le contentieux social et historique entre dessalinistes et pétionnistes vient à peine de commencer.

Nous disons qu´il s´agit, d´un côté, d´une lutte inutile parce que celle-ci ne rend aucunement service à nos ancêtres dont nous avons hérité ce coin de terre dans l´espoir d´en faire un paradis terrestre, y compris à Dessalines lui-même - l´accomplisseur du rêve de la liberté dont ils étaient assoiffés - encore moins à la société dont la tête est chargée comme Legba, dirait notre cher Languichatte Debordus. D´un autre côté, gratuite parce que, au lieu de valoriser nos points forts: histoire, culture, art et litterature elle les vilipende et donne de plus en plus raison aux autres nations (anciennement ou nouvellement libres et indépendantes) qui doutent de notre capacité à nous autogouverner, nous autodiscipliner et de surpasser nos égos en résolvant entre nous nos conflits, qui croient enfin que seule la verge puisse nous faire bouger et que seule la chaine liant nos mains et pieds nous ressemble. C´est ce qui me pousse à demander si Dessalines était lui-même dessaliniste, de la même manière que des sociologues cherchent à comprendre si Marx était marxiste, Durkheim durkheimiste ou Weber webériste.

En fait, si on oserait procéder par un peu de la psychologie de Dessalines lui-même à travers ses propres mots - faisant en sorte qu´il était vivant et que l´on interrogerait son intention, sa vision et son plan pour ce pays, on serait étonnés de constater qu´il serait en désaccord avec ce que nous sommes entrain de produire et reproduire aujourd´hui en son nom, car, il nous a legués un pays pour faire mieux que lui et non pir que lui, pour l´améliorer et non le rendre invivable, le transformer et le construire, non le détruire et le paralyser, donc, nulle part dans son intention ne se rencontre l´idée - avant de mourir - de dessaliniser le pays, c´est-à-dire le restreindre à sa petite personne ou à sa stricte vision. Si tel était le cas, une pétionisation ou une christophisation - pour ne faire référence qu´à ces deux héros qui, comme tant d´autres, ont sacrifié leur vie à la liberté et à l´indépendance - non seulement serait tout aussi légitime qu´une dessalinisation du pays, mais précipiterait surtout le pays dans un historicisme assombrissant et encombrant, puisque dans une pareille circonstance notre histoire serait une sorte de condamnation. Et, si l´on appliquait cette même méthode à chacun de nos héros, ou du moins, si chaque groupe dans la société se choisissait son petit héros à lui et entendait le magnifier, dans ce cas le pays ne finirait jamais d´être partagé en miettes. Or, telle est la croix qu´il traine depuis deux ans d´histoire, mais ce n´était pas, bien sûr, le voeu de Dessalines quand il avait prononcé cette phrase: " Et les pauvres noirs dont les pères sont en Afrique n´auront-ils donc rien"? Celle-ci résume toute la vision sociale et politique qu´il avait pour ce pays. 

2. Le symbolisme du drapeau haitien scandalisé

Un petit rappel historique succinct sur le symbolisme de notre drapeau devrait nous aider à mieux cerner ce qui s´est produit au Cap Haitien, plus précisément, à Vertières, à la veille du 18 novembre 2018. D´entrée de jeu, le noir et rouge ou encore le bleu et rouge seraient le symbole de la célébration de l´union et l´unité de deux groupes sociaux distincts: les noirs et les gens de couleurs qui, après avoir survécu aux guerres indépendantistes, ont choisi de vivre ensemble en partageant le même espaçe territorial. Le nouveau gouvernement dirigé par Dessalines aurait pu aussi faire le choix du bleu, et de fait à l´Arcahaie en 1803 c´était le bleu et rouge qui flottait, mais, sous son influence il a opté pour le noir. Pourquoi? 

Certains historiens soutiennent la thèse que ce choix rentrait dans le cadre de la volonté du nouvel État libre et indépendant de marquer une rupture totale et radicale avec le drapeau français (bleu, blanc, rouge) et le tout symbolisme français: le bleu et rouge ressembleraient trop au drapeau français. Si cette thèse peut accuser une certaine vérité historique, dans une certaine mesure elle comprend néanmoins deux défauts d´ordre méthodologique. D´une part, le rouge conservé faisait aussi partie du drapeau français qui était tricolore, donc il ne fallait pas non plus le garder, on devait le remplacer par une autre couleur, de plus, symbolisant la race métissée qui, selon Vertus Saint-Louis, est le fruit du viol d´un colon sur une esclave, le rouge est à mon sens l´image parfaite de l´esclave souillée, violée et violentée par les spermes du colon blanc. Toutefois, dans l´Haiti indépendante le sens du rouge se rapportait également au sang des esclaves coulé pour se libérer des chaines esclavagistes. De plus, nous étions tellement attachés à cette couleur si vrai que tous les changements apportés au drapeau haitien ont laissé le rouge intouchable. D´autre part, si sur le plan politique Haiti avait réellement et brutalement rompu avec la France en ce sens qu´elle n´est plus sa colonie et que désormais elle ne dépend pas de ses aides économiques et financières, cependant, sur le plan social, culturel, administratif, judiciaire, législatif, littéraire, le pays demeurait dans l´âme une France d´outre mer autant que nous n´arrêtions pas de copier et d´imiter les Français.

Mais, ce qu´il faut comprendre c´est dans la logique du nouvel État qui a surgi, le noir par rapport au bleu paraît symboliser et caractériser plus directement la race noire, alors que le bleu projeterait une image ambigüe et floue de cette classe sociale, le noir est indiscutablement le symbole clair et simple du peuple noir. En fait, sur le plan historique ou anthropologique le bleu ferait référence à une intersection entre nouveaux libres et anciens libres qui, tous deux, appartiennent à la même catégorie sociale: les esclaves, à la seule différence que les premiers ont conquis leur liberté plus tardivement que les seconds. De plus, contrairement à ceux-ci, ceux-là peuvent se rejouir, se vanter et même s´enorgueillir de l´avoir acquise au prix de leur sang, de durs combats et de luttes continues, que leur liberté n´avait pas été un privilège du maître blanc et, enfin, qu´elle n´est pas un bien mercantile, mais un acquis. Le bleu créerait dans les esprits de réels confusion et doute parce qu´il serait cette espèce de mélange de noirs et mulâtres qui ne l´est pas en fait. Donc, cette ambigüité n´ayant pas été résolue a tenu lieu d´une facilitation au choix d´une autre couleur plus symbolique de la réalité socioraciale de la société indépendante que l´empereur cherchait à représenter, tel est, selon un premier raisonnement, le sens du choix du noir. Le second point de vue, c´est qu´il était clair dans la tête de Dessalines lui-même que, dans la nouvelle société indépendante, il fallait résoudre définitivement le problème racial. Sur ce, il a fait inscrire dans la constitution de 1805 que tous les Haitiens soient reconnus comme étant appartenus à la race noire sans aucune distinction. Et, étant donné qu´il ne faisait aucune différence entre noirs et mulâtres, anciens libres et nouveaux libres, alors, pour symboliser cette décision le noir était la couleur la mieux appropriée que le bleu.

C´était une décision prise en dehors de toute prétention raciste ou coloriste, en d´autres termes, le choix du noir et rouge ne s´ancrait nullement à une démarche de primauté de race ou de couleur, et, bien que le racisme ait fait rage à l´époque et ait été un des handicapes cruciaux dont a hérité Haiti, la disposition verticale du premier bicolore national où les deux étoffes se regardent face à face signifierait l´égalité entre tous et le droit de tous de se tenir débout pour jouir le fruit de l´indépendance. L´objectif était d´unir et de réunir tout le monde ensemble sous une seule couleur afin de prouver au monde entier notre cohésion, alors on comprend qu´une telle vision ne saurait ne pas faire des jaloux tant internes qu´externes. Les Français nous ont légués le pir de leur mal, le racisme, et, ajouté aux questions foncières, tout ceci allait être, d´une part, l´épine mortelle au talon de l´administration de Dessalines jusqu´à son élimination physique, un petit os de poisson à la gorge d´Haiti jusqu´à aujourd´hui, de l´autre. Voilà pourquoi, après s´est débarassé de Dessalines pour toutes les raisons que l´on sait et que l´histoire a mentionnées, il était tout à fait prévisible que tout ce qui symbolisait son administration soit détruit, et, plus particulièrement, le drapeau qui a été changé en bleu et rouge. Celui-ci aura un autre sens: la discrimination raciale entre deux couches sociales (noirs et mulâtres) antagoniques depuis le temps colonial dont une cause historico-circonstancielle a réussi à mettre sous une même bannière; par ceci il est clairement remarquable de façon systématique et catégorielle la distinction sociale entre elles dans la jouissance des choses publiques même si cela doit découdre le tissus social en phase initiale de couture.

Ainsi, les bourreaux qui ont liquidé Dessalines et ceux qui croyaient en sa vision se sont attaqué à ses biens, à ses proches et entourages, et, bien que sa veuve Claire Heureuse ait été en quelque sorte épargnée, elle a vécu dans le silence, la peur, la clandestinité et le chagrin.  Comme le font aujourd´hui les sujets armés impitoyables dans les zones populaires, qui enlèvent aux familles le droit de pleurer leur mort voire de l´enterrer, tout le droit pour cette femme de pleurer son mari voire de lui offrir un enterrement digne de quelqu´un qui a combattu pour son pays a été interdit. Les dessalinistes trouvent dans tout cela une certaine raison de s´attaquer aux pétionnistes. Or, Dessalines, Pétion et les autres héros serions plus fiers de nous si nous reussissions à accomplir ce dont ils étaient empêchés de faire à cause de l´isolement international, à réussir là où ils ont trébuché, c´est-à-dire, construire une société axée sur l´intérêt collectif. Donc, ils ne nous ont pas transmis cet héritage pour accumuler entre nous des haines sociales insensibles et insupportables entre dessalinistes, pétionniste et autres, les quelles inimitiés sont traduites aujourd´hui par cette guerre de drapeaux.

3. Ce qui est advenu après cette élimination

Dans un premier temps, depuis cette élimination, il y a une tendance qui veut faire passer le bicolore bleu et rouge comme représentant le symbole des assassins de Dessalines. Ceci est peut-être vrai, mais ce langage ne se tient pas moins d´un extremisme que  l´action de hisser le noir et rouge pour faire croire à une renaissance non pas de l´idéal dessalinien, mais pour promovoir un certain dessalinisme féroce, sauvage, aveugle, creux, radical, contraire et opposé à l´essence même de cet idéal selon lequel, en résumé, l´empereur se déterminait à mettre tout le monde ensemble autour d´une cause commune: Haiti, construire une nation, établir un État fort et reconcilier les Haitiens avec eux-mêmes. L´action de fouler au pied l´actuel bicolore c´est faire croire que Dessalines avait un problème personnel avec le bleu ou qu´il lui exprimait une haine démesurée comme on tend à le véhiculer au sein de la société. Or, tout cela ne repose sur aucun fait objectif, mais appartient de préférence à nos préjugés, nos subjectivités, nos émotions, nos pulsions passionnelles, nos étroitesses d´esprit, nos limitations intellectuelles et rationnelles, car il est à noter que le choix du noir fut un acte intelligent, objectif et rationnel susceptible d´éviter toute confusion sur son projet de société qui, bien sûr, déplaisait à toute personne qui aspirait à une jouissance personnelle et à un accaparement individualiste des biens publics.

En second lieu, depuis cet assassinat, la société haitienne ne s´est plus reconciliée avec elle-même, elle est déchiréé et cette haine implacable entre héritiers et descendants auxquels on identifie seulement les pétionnistes et dessalinistes est loin d´être une simple affaire de race et de couleur, elle cache de grands intérêts sociaux, politiques, culturels et économiques. Ce qui nous fait tomber dans un troisième type de considérarion selon laquelle les dessalinistes nostalgiques cherchent éperdument à rétablir le noir et rouge puisque, d´une part, selon eux ce bleu et rouge symboliserait le règne de Pétion, le présumé assassin de Dessalines, alors qu´ils oublient que Christophe a lui aussi utilisé ce bleu et rouge à son sens, en pensant d´autre part que par cette démarche ils feront les premiers pas vers une justice rendue à Dessalines, une restitution de son projet de société. Or, tout ceci est une perte d´énergie et une fausse bataille qui ne mèneront qu´à la ruine, et, si ni pétionnistes ni dessalinistes ne sont pas prêts à lâcher prise, alors on se dirige tout droit vers une descente aux enfers. Pour l´instant, nous faisons face à une décomposition du tissus social, où plus rien ne va entre les Haitiens comme un malade allergique à tout type de médicament qu´on lui administrerait. Enfin, l´exemple de Duvalier qui avait rétabli le bicolore dessalinien - si on peut l´appeler ainsi - n´a rien apporté de renaissant de l´idéal dessalinien, bien au contraire il l´avait bien souillé. C´est donc dans un tel esprit de division, de discorde, de haine , d´animosité et d´inimitié qu´il faut placer cette volonté de revenir, dans l´irrespect total du choix du peuple haitien, sur le bicolore noir et rouge. Mais, pourquoi devrait-on accorder une certaine importance à cette action?

4. Une action d´ordre et de désordre 

Pour deux raisons fondamentales, l´on ne saurait commettre l´erreur grotesque de prendre à la légère ou de minimiser une telle action. La première chose c´est qu´elle provient d´un meneur d´hommes qui, ayant sous son influence une multitude de gens qui l´écoute et adhère à son idéologie, annonce un nouvel ordre social qui sera régi par un certain dessalinisme. Dans toute société, un meneur d´hommes peut constituer à la fois un avantage et un danger. Le plus souvent, dans les sociétés pauvres, inégalitaires et injustes comme la nôtre, donc sociétés fragiles et vulnérables tant sur le plan politique et systémique qu´idéologique, le meneur d´hommes est perçu comme un danger socia, un dérangeur de l´ordre social qui risque de tout basculer en manipulant les consciences, en provocant le désordre social. Mais, en fait, ce que les autres voient comme désordre, pour lui c´est un ordre, un nouvel ordre. Deuxièmement, c´est une action éminemment politique survenue dans un contexte d´agitation sociale et politique où Haiti est déchiré par l´esprit du déchoucage, de la violence, du coup d´état et du "ôte-toi de là que je m´y mette", où le pays est ingouverné. Elle en a belle et bien profité de la conjoncture sociopolitique pour sémer le doute, le chaos et la discorde.

Sans besoin de s´attaquer au côté du fondement juridico-légal et constitutionnel de l´action, il y a lieu de souligner que, sur le plan de la sociologie politique, elle reflète d´un côté la justification de l´éffondrement de l´autorité de l´État et la décomposition sociale de cette société, traduit d´autre part un autoritarisme politique puisque, jusqu´à preuve du contraire, le choix n´a été l´objet d´aucun débat social et politique. Tel es le signe de toute dictature et de tout facisme. Or, pour doter le pays du bicolore noir et rouge, Dessalines s´est réuni à l´Arcahaie avec les généraux de l´armée et, d´un commun accord, ils ont choisi ce drapeau. C´est encore l´une des raisons qui nous pousse à dire que cette action écarte nettement l´idéal dessalinien dans la mesure où il s´inscrit dans le désordre et l´irrespect des monuments historiques et du symbolisme social. Cette action tend à renverser l´ordre actuel pour le remplacer par un autre projeté d´une dessalinité arrogante, elle est sur le point  de faire ressortir l´aspect dilémique de l´État populiste qui, par essence, est un État affaibli, faible et failli, intéressé et vilipendé, pourri et corrompu.

Elle prouve, en outre, que nous ne vivons pas dans un État de droit dans lequel c´est le respect des coutumes, des normes, de la constitution, des lois et des jurisprudences qui prévaut et vaut à tout un chacun, un État où les sanctions aux actions sociales déviantes de telle nature sont prévues et s´appliquent quoiqu´ils adviennent des conséquences pourvu que l´on soit dans la légalité et non le politisme, dans la justice et non dans l´injustice. Grâce à cette action, le monde entier est entrain de constater que l´État haitien fait face à une déliquecence et laisse entrevoir sa peur ou sa faiblesse de ramener à l´ordre tout individu qui serait allé à l´encontre des normes républicaines et s´est cru tout permis. Enfin, l´action en elle-même démontre également que nous avons réellement affaire à une société à double vitesse, deux poids deux mesures, une société dévoyée, un État voyou, une société haitienne plus que jamais déchirée et en pleine décomposition sociale.

5. L´éternel hier

Certains n´aiment pas Jean-Claude Duvalier à cause, bien sûr, du système oppresseur et dictatorial dont il a hérité de son père alors qu´il n´était qu´un gamin de 19 ans. Lorsqu´il est rentré au pays en 2011, 25 ans plus tard, il a eu le culot de demander aux dirigeants haitiens ce qu´ils ont fait à son pays après tout ce temps d´exil. Plus d´uns - même moi - s´en prenaient à lui estimant que c´était une impertinence, une ruse, une arrogance voire même une indécence de sa part de parler de la sorte considérant que lui aussi a fait partie des artisans et constructeurs de cet État destructuré, désarticulé, gangtériste, banditiste, affairiste, enfin, de ce système étatique érigé contre la société. Cependant, par ailleurs, il n´avait pas tout à fait tort vu que ses successeurs, depuis son départ, ont passé tout leur temps à se foutre de ce pays, ils n´ont pas fait mieux que lui à tel enseigne que beaucoup d´Haitiens se rejouissent encore du temps de son règne et de celui de son père, se rappellent encore le bon vieux temps duvaliérien où l´ordre et le respect régnaient dans presque tous les compartiments sociaux: de la famille à l´école en passant par les clubs sociaux fréquentés.

On l´a vu et on l´a même senti sous le visage de ces derniers à l´aéroport Toussaint Louverture où ils se sont rendus ce jour-là pour accueillir celui qui était chassé comme dictateur, ils vont jusqu´à extérioriser les nostalgies du temps duvaliérien. Trouver un pays dans une pareille déconfiture sociale, une saleté environnementale sans pareille, de telle sorte que tout ce qui reste à faire est de l´abandonner et ne plus y revenir, ne saurait ne pas foueter l´orgueil et augmenter la fierté des duvaliéristes. Il y a ici suffisamment de quoi à comprendre que c´était Duvalier ou Aristide et leur place que l´on enviait, mais non pas ce qu´il faisait dans le système puisque tous ceux et toutes celles qui viennent après ont inscrit leurs actions dans la même continuité. C´est pourquoi nous sommes perdus dans un éternel hier, nous ne voyons point le présent et nous ignorons complètement que l´avenir existe.

Cette même démarche s´inscrirait également dans ce que diraient et penseraient de nous nos ancêtres qui ont tout fait, donné et abandonné pour transformer cette terre coloniale et esclavagiste en terre de liberté et de jouissance de la liberté, de l´égalité et de la justice, biens précieux à l´humanité que nul ne saurait détruire, pour rendre ce pays vivable, agréable, accueillant, hospitalier du point de vue du respect des droits des humains et de la démocratie. Que diraient-ils donc de nos comportements, nos atittudes et nos habitudes qui, à l´inverse des exploits auxquels ils se sont sacrifiés, ne cessent de réduire ce coin de terre en un enfer pour ses propres fils? Seraient-ils contents et fiers de nous? Accepteraient-ils cette division gratuite à laquelle nous nous sommes livré entre entre dessalinistes et pétionnistes alors que eux-mêmes n´etaient ni l´´un ni l´autre? Tout ceci a un prix, c´est qu´il continue, une fois de plus, à donner raison à ceux et celles qui croient que nous sommes anormaux. Certes, nos héros n´étaient pas toujours d´accord sur certaines questions realtives à la liberté et à l´indépendance, mais, en mettant de côté leurs animosités et haines personnelles, ils ont réussi à faire ce qui aurait été impossible à un groupe distinctif. Cette terre d´Haiti dont nous héritons de nos ancêtres africains - qui n´est toujours pas construite - ce n´est pas pour l´habiter et y vivre comme des hypopotames, de vulgaires paresseux et parasites, mais pour le construire, l´embélir, l´organiser et l´enlever à la dignité de leurs exploîts. C´est ainsi que nous les honorerons dans des actes concrets et réalistes, non pas dans des maquillages célébrationistes insipides et honteux.

Conclusion

En résumé, tout ce qui se passe actuellement dans le pays est découlé des événements de 1806 qui ne font que ranimer les haines sociales entre nous et faire ressurgir une guerre raciale couverte par le drapeau noir et rouge ou bleu et rouge. Les questions de couleur et de race, les accusations ça et là sur les véritables assassins de Dessalines, les discussions sur ce qui devrait être notre drapeau national, en revenant sur le devant de la scène, se faufilent dans le dossier Pétrocaribe où tous les comptes se règlent en même temps. En fait, les Haitiens ont un contentieux historique, social, racial et coloriste avec eux-mêmes et veulent le régler au sein de ce grand et brûlant dossier. Ce torchon qui brûle entre dessalinistes et pétionnistes sent mauvais et très mauvais, son odeur est cancérigène et contagieuse, donc nous contamine tous, il est donc urgent de l´éteindre. C´est une situation qui, en devant interpeler tout être humain, traduit notre incompréhension de notre propre histoire, ce qui fait que nous sommes condamnés à la revivre constamment en commentant les mêmes erreurs, en s´enfonçant dans un immobilisme et amateurisme atroce, en crachant sur les cadavres de nos ancêtres, en oubliant que nous avons un pays à construire, un État à bâtir, une société à unir, une nation à créer. Sur ce, puisqu´Haiti ne peut, sous aucun prétexte, être l´otage de ce dessalinisme aveugle et de ce pétionnisme intenable, alors il serait temps et grand temps d´arrêter ces idioties et travailler à ce qu´aucun haitien ne se prenne pour un miraculé, mais un construit et un produit de la société dont il sera fier de servir.

Campinas, 23 novembre 2018

jeudi 1 novembre 2018

CARACTERIZAÇÃO DO UNIVERSO SÓCIO-RELIGIOSO HAITIANO: HÁ CONFLITO E VIOLÊNCIA OU NÃO HÁ?

CARACTERIZAÇÃO DO UNIVERSO SÓCIO-RELIGIOSO HAITIANO: HÁ CONFLITO E VIOLÊNCIA OU NÃO HÁ?

RESUMO

Acredita-se que a sociedade haitiana, diferentemente das outras sociedades muito religiosamente conservadoras, não tem a tradição de conflito religioso e mesmo violência religiosa. Esta ideia recebida é verdade? Com efeito, a coabitação de três religiões dominantes, neste caso, catolicismo, protestantismo e vodu, no mesmo espaço social não pode ocorrer sem conflito e violência de uma contra outra. Quando uma busca dominar a outra, isso também não é possível sem violência. Pluralismo religioso, liberdade religiosa, liberdade de exercer seu culto sem temer nada são temas muito problemáticos no Haiti. Este artigo, partindo dos autores como Hurbon e Métraux, pretende mostrar que, mesmo se não fossem tão desastrosos como alhures, sempre houve conflito e violência entre religiões no Haiti.

Palavras-chave: Haiti. Catolicismo. Protestantismo. Vodu. Conflito. Violência.

ABSTRACT

It is believed that Haitian society, unlike other very religiously conservative societies, does not have the tradition of religious conflict even religious violence. Is this received idea true? In fact, the cohabitation of three dominant religions, in this case, Catholicism, Protestantism and Voodoo, in the same social space can not take place without conflict and violence against one another. When one search dominates the other, this is also not possible without violence. Religious pluralism, religious freedom, freedom to worship without fearing anything are very problematic issues in Haiti. This article, starting with the authors like Hurbon and Métraux, intends to show that, even if they were not as disastrous as elsewhere, there was always conflict and violence between religions in Haiti.

Keywords: Haiti. Catholicism. Protestantism. Voodoo. Conflict. Violence.


INTRODUÇÃO

Apesar do decrescimento que sofreu nos últimos 30 anos, o catolicismo permanece ainda hoje a religião predominante no Haiti onde, segundo as últimas estimações de IHSI (2015), 55 % dos indivíduos se declaram praticantes desta religião. O protestantismo – uma religião em rápida ascensão – reagrupa as confissões como Batista, Metodista, Adventista, Pentecostal e Igreja Episcopal representando 28 % dos crentes. Os sem religião não ultrapassam 10 % enquanto o vodu ganha em total só 2,1 % de declarantes. As outras confissões religiosas como Franco-Maçonaria, Testemunhos de Jeová, Islão e Mórmon representariam em total ao menos 3 %.  Todavia, embora oficiais precisamos tomar essas estatísticas com cuidado por causa das relações confusas em termos de ritos que existem entre Franco-Maçonaria, vodu e catolicismo. Assim, cada uma dessas três religiões principais que fazem parte do sistema religioso haitiano tem sua caracterização social peculiar que precisa ser, sucintamente, entendida não na ideia de fazer uma historicização completa delas, mas no objetivo de apresentar ao leitor um conhecimento básico sobre a constituição do meio sócio-religioso haitiano.

1.1. O catolicismo

A religião católica tem uma longa tradição histórica no Haiti. Infelizmente, ela começou com a colonização espanhola em 1492 e tem, nas suas raízes sócio-históricas, a característica de uma religião escravizadora, violenta e intolerante transportada de uma civilização a outra por um sistema de dominação. O Código Negro publicado pela França em 1685 proibiu todo outro culto que não seja católico e fiz do clérigo católico a principal administradora do pretendido processo de humanização e de civilização dos escravos, tal processo deveria passar, inevitavelmente, pelo catolicismo erigido como religião da colônia francesa de Santo Domingo. E, mesmo se tivesse um conflito entre o clérigo e os proprietários dos escravos por causa do ensino religioso e das práticas religiosas, na colônia francesa de Santo Domingo, a igreja católica tinha a prerrogativa cultural de educar, batizar e converter os escravos oriundos da África a fim de que estes se tornem muito gentis aceitando a escravidão como uma generosidade de Deus e o catolicismo como uma marca civilizadora. Portanto, as relações entre a administração colonial e a igreja católica não eram sempre harmoniosas, ocorreram alguns conflitos porque para os proprietários dos escravos a evangelização, o ensino religioso, os batismos, as predicações, tudo isso despertou na mente do escravo um sentimento de liberdade que poderia levar à rebelião, tal sentimento é muito perigoso pela sobrevivência da colônia (PRESSOIR, 1945, p. 13-14). É por isso que:

Peu de planteurs admettaient des religieux sur leurs terres: les uns par crainte de voir leur cruauté et leurs moeurs dissolues dénoncées du haut de la chaire, les autres par une méfiance plus ou moins consciente de l´esprit révolutionnaire contenu dans les principes évangéliques (MÉTRAUX, 1958, p. 27).

A implantação do catolicismo no Haiti colonial coincide fortemente com a formação da igreja católica como potencial apoiadora da escravidão sem negar, no entanto, que alguns padres católicos eram contra a escravidão em si e sustentaram os escravos nas suas lutas pela liberdade. Desta maneira, a revolução haitiana não é a obra unilateral e exclusiva do vodu no plano religioso, mas também a do cristianismo e do catolicismo (HURBON, 2004, p. 105-110). Se a administração colonial constituiu o motor que fez virar a maquina política e econômica da colônia, o clérigo católico era responsável pela educação religiosa e cultural dos escravos. Esta educação era por assim dizer uma domesticação mental e uma coisificação dos escravos. Dito de outra maneira, enquanto a instituição colonial se preocupa da parte física do escravo, a igreja católica cuidava da parte espiritual, psicológica e mental. Se, além disso, a administração colonial havia por papel a gerência das coisas materiais da colônia, a igreja católica das coisas imateriais, a saber, o espírito e a alma do escravo pelo catecismo. Enfim, podemos concluir que a igreja católica e a administração colonial se entenderam para compartilhar entre elas o escravo como objeto, o poder político, desde então, a igreja católica nunca parou de influenciar as decisões políticas no Haiti.

É um assunto muito complexo que não pode ser abordado aqui por razões metodológicas. Entretanto, é importante entender que o caráter a-político da religião católica está sempre na teoria porque na prática ela tem sempre um controle sobre o aparato do Estado orientando sua política interna e externa. A história do Haiti nos ensina que a igreja católica exerceu uma pressão de ferro sobre o Estado haitiano para que o catolicismo permaneça durante senta anos a religião oficial e ele combate o vodu como culto demoníaco nideia de que o país seja civilizado e apto a entrar na modernidade ocidental. Esta pressão se cumpre no âmbito da adoção, em 28 de março de 1860, de uma concordata que, ao definir as relações político-religiosas entre Igreja católica e Estado haitiano, tem consagrado à religião católica um poder quase plenipotenciário muito criticado. Segundo Micial Nérestant (1994), uma concordata é um instrumento jurídico concluído, assinado e ratificado entre o Saint-Siège e um Estado soberano e que trata particularmente das questões religiosas. Ela é do mesmo valor que um tratado comum, só que nela o Saint-Siège age como uma instituição espiritual e atemporal que trata com um Estado físico-soberano e temporal. Portanto, a concordata é um tratado de natureza político-religiosa no qual as duas partes se concordam sobre seus direitos e deveres em matéria religiosa. Existem, assim, três eventos maiores na sociedade haitiana de lembrança das relações político-religiosas entre o Estado haitiano e a igreja católica: a assinatura da concordata de 1860 e as duas campanhas anti-supersticiosas contra o vodu em 1898 e 1942.

A concordata era só uma espécie de formalidade da igreja católica para tornar oficiais as relações entre Vaticano e o Estado haitianosenão desde a colonização a igreja católica já tinha na mão o monopólio de educação, cultura, religião e beneficiou de muitas vantagens econômicas. Este monopólio nunca foi alterado, embora tenha sofrido algumas modificações. Além disso, o desenvolvimento das ajudas humanitárias e dos programas sociais torna a igreja católica uma instituição cada vez mais importante que se aproxima mais das camadas sociais esquecidas ou abandonadas pelas políticas públicas do Estado. Com efeito, até o fim dos anos noventa as ações sociais e caritativas da igreja católica se direcionaram às populações desfavorecidas das zonas rurais onde as missões católicas – mais tarde as missões protestantes – têm um acesso mais fácil do que o próprio Estado haitiano. É por isso que, apesar do poder totalitarista de Duvalier, da ferocidade e crueldade do seu regime, era difícil mexer no super controle da igreja católica sobre a educação, a cultura e a religiãoComo bom observador das realidades sociopolíticas, ele sabia que precisava da igreja católica para satisfazer alguns desejos da população, particularmente, em matéria de educação, de registro do nascimento, de saúde etc., sobretudo nas comunidades rurais inalcançáveis para o Estado haitiano. O que faz com que, além das suas implicações frequentes nas questões políticas do país, a igreja católica é uma instituição muito socialmente engajada nas comunidades mais vulneráveis. Isso significa que a igreja católica é um ator muito importante com o qual o regime tem que compor na medida em que ela lhe ajuda a cumprir os papéis que ele mesmo é incapaz de fazer. A fraqueza do Estado haitiano engendrada pela corrupção e pelas rivalidades políticas internas constituiu compensa e aumenta a força e os privilégios da igreja católica. Assim, sem esquecer alguns centros de saúde, as melhores escolares de ensino primário e secundário, centros de alto nível de formação universitária e profissional do país pertencem à igreja católica.

No entanto, algumas modificações ocorreram na religião católica quando, primeiro, o regime duvalierista decidiu usar o catolicismo como arma política, segundo, quando o protestantismo chegou ao Haiti e começou a fazer concorrência com o catolicismo espalhando-se rapidamente nos meios sociais onde o catolicismo já se implantou há muito tempo. Mesmo se não vamos entrar no debate das rivalidades entre protestantes e católicos nem fazer uma sociologia do protestantismo e do catolicismo no Haiti, é importante sublinhar duas particularidades que os diferenciam: uma linguagem de massa e a rápida adaptação do protestantismo às realidades sociais existentes. Embora presente nas zonas populares, a igreja católica nunca conseguiu apagar nas mentalidades a ideia de que o catolicismo é uma religião elitista, burguesa e de classe que, dificilmente, fala as linguagens dos pobres e se coloca ao seu nível educacional e social básico para compreender seus problemas e lhes fazer esquecer seus sofrimentos quotidianos. Em outras palavras, apesar da sua antiguidade, o catolicismo tinha uma enorme dificuldade de trabalhar a integração social dos indivíduos e lhes trazer uma mensagem de esperança. Foi exatamente o que fez o protestantismose a linguagem da religião católica era como metafísica para as massas analfabetas, os protestantes utilizam um linguagem populista muito acessível, compreensível e correspondente ao que elas desejavam. 

A igreja católica nunca escondeu sua hostilidade e intolerância aos cultos vodus. Perseguido e violentado pelos católicos e por uma parte importante da classe política haitiana, o vodu é visto por ela como o fundamento dos problemas de civilização e de modernização da sociedade haitiana e um obstáculo à entrada do Haiti no conselho das nações. Em 1860, sob a base da Concordata, uma série de perseguições começou e as violências contra o vodu eram tão severas como era possível falar de uma guerra de religião, só que as ataques não foram recíprocas. Hurbon que escreveu sobre este problema falou da era de grande cumplicidade entre a Igreja católica e o Estado haitiano contra o vodu (HURBON, 2004, p. 135-158). De acordo com o autor, as violências simbólicas e culturais do catolicismo contra o vodu passaram por diferentes etapas.

Il y a eu, rappelons-le, au moins trois grandes vagues de lutte entreprise par l´Église contre le vaudou: Dans le nord du pays en 1896, une grande croisade pour dénoncer les vaudouisants est organisée dans toutes les paroisses avec l´appui d´une lettre circulaire du président de la République; plus tard, pendant l´occupation américaine vers les années 1920, le clergé composé d´une majorité écrasante de prêtres français, venus de Brétagne, prêtait main forte aux soldats amériains pour sortir le pays de la barbarie que représentait le vaudou; enfin, en 1941, sous la triomphante appelation de «campagne antisuperstitieuse», l´Église pouvait, avec l´aide directe du gouvernement et de la gendamerie, détruire les objets cultuels, arrêter les serviteurs des dieux et exiger d´eux un serment dit des «rejetés», par lequel ils juraient de ne plus participer aux oeuvres du diable que sont les pratiques du vaudou (Idem, p. 244).

Durante o regime de Papa Doc, a situação mudou, mas não no sentido da tolerância inter-religiosa, da aceitação e do respeito do pluralismo religioso, do reconhecimento oficial do culto vodu, da igualdade entre as religiões, mas no sentido denfraquecimento do catolicismo e da perda na sociedade do seu hegemonismo religioso. Teoricamente, a chegada de Duvalier ao poder diminuiu as perseguições e violências contra o vodu, pois ele mesmo era, antes de chegar à presidência, um dos defensores do vodu como parte integrante da nossa haitianidade. No passado, sua posição em favor do vodu desagradava muito a hierarquia da igreja católica. Maso objetivo de Duvalier era fazer do vodu um instrumento supersticioso, colocar na mentalidade popular o medo do personagem místico e maléfico que ele encarnava e forçar a aliar-se a sua causa a igreja católica integrando no clérigo nacional padres total e cegamente submetidos às políticas do regime. A este respeito Hurbon disse o seguinte: 

En orientant son action, dit Hurbon, auprès de l´Église autour du problème de l´indigénisation du clergé et de l´épiscopat, Duvalier ne prétendait par diminuer les pouvoirs et les privilèges de l´Église, il voulait même les renforcer, et l´essentiel demeurait dans la soumission totale de l´Église à ses desseins politiques (Idem, p. 226).

Assim, gostaríamos de concluir dizendo que este estado de dominação não ia permanecer muito tempo na medida em que as primeiras ideias de oposição se circulavam nas imprensas católicas e os movimentos contra o regime emergiram dentro da igreja católica. Por medida de precaução e de prudência, ela jogava a carta de conformismo sem uma real desorganização e desestruturação das suas bases ou ainda da politização da alta hierarquia eclesiástica.

1.2. A chegada do protestantismo ao Haiti

Como o catolicismo, o protestantismo é igualmente uma religião implantada na sociedade haitiana no século XIX e, como toda outra religião, ele foi também proibido pelo Código Negro nas todas as colônias francesas, tal códiginterdisse também toda forma de manifestação religiosa na colônia e os escravos africanos não tinham direito de se reunir qualquer seja a razão nem de praticar sua própria religião de origem, o Islão. Entre as diferentes religiões afro-europeias que chegaram ao país neste período, o protestantismo haitiano, em particular, tem uma história fascinante que começou quando, em 1817, 14 anos após a conquista da independência, o presidente do sul e oeste do Haiti, Alexandre Pétion, aceitou receber uma missão metodista.

Cet accueil chaleureux et les contacts subséquents, nous dit Laënnec Hurbon, déterminent l´attente de Pétion qui espère que les missionnaires protestants pourront desservir, non à des fins sectaires mais par humanisme, les besoins pressants de la nouvelle République dans le domaine de l´éducation. Les missionnaires fondent une école influencée par la méthode Lancastérienne. Ils visitent la population des principaux centres du sud de la péninsule et suscitent un grand intérêt. Ils prêchent et catéchisent en français et en créole devant des foules, atteignant parfois des centaines de personnes, dans les montagnes surplombant Port-au-Prince. Leur message est sévère: on doit abandonner fétiches, amulettes, sortilèges et droit coutumier; «la fornication et l´adultère», ainsi que le travail le dimanche sont dorénavant condamnés. On incite le peuple à changer radicalement sa façon de vivre (HURBON, op. Cit, 2000, p. 96)

Esta citação do sociólogo haitiano apresenta uma ideia suficientemente geral da maneira de que, historicamente, o protestantismo se implantou no Haiti para entender a natureza da sua mensagem e identificar o setor de atividade social no qual ele pretendia investirSua mensagem evangélica já mostrou que, realmente, era um movimento religioso que chegou ao país com muita determinação, energia, perspicácia e estratégia para radicalizar a vida religiosa preconizando uma espécie de metamorfose social total daqueles que são vistos como pecadores. Esta radicalização da vida religiosa vem dos conflitos doutrinais relativos principalmente à autoridade do papa e ao purgatório que, durante a reforma na Europa no século XVI, opuseram católicos e ortodoxos. Ela visava principalmente os adeptos do vodu. Os primeiros missionários protestantes que chegaram ao Haiti eram os Metodistas Britânicos e em seguida vêm os protestantes americanos cuja maioria era imigrante em fuga da segregação racial e da escravidão no sul dos Estados Unidos.

Até a ocupação norte-americana, em 1915, só existiam no Haiti alguns 3 000 protestantes (HURBON, 2000, p. 95). Comparando seus primeiros passos com o avanço do catolicismo no país, podemos considerar que o desenvolvimento do protestantismo haitiano de raízes britânica e americana foi um pouco lento. Esta lentidão não dizia respeito só ao protestantismo haitiano, os avanços de algumas igrejas protestantes americanas como Protestant Episcopal Church foram também afetados. Contudo, após ter superado as dificuldades sociais, culturais, políticas e econômicas, ele começou a se tornar uma religião muito importante na sociedade haitiana e sua expansão nos anos sessenta sob diversas vertentes foi espetacular. O protestantismo em si tem muitas fontes. Da versão alemã – seu berço – até às igrejas reformadas da América passando pelas igrejas reformadas da França e da África, a versão protestante que chegou ao Haiti sofreu algumas alterações (PRESSOIR, 2016, tome 1, p. 38-52). E, apesar da influência do protestantismo francês no plano intelectual e cultural, o protestantismo haitiano se encontra, em geral, marcado pelas fontes inglesas e americanas (Idem, p. 53).

A lentidão do desenvolvimento do protestantismo desde sua aparição até o início do século XX pode ser explicada pelo contexto social e político da época muito agitado pela sucessão de governos ilegítimos e de regimes ditatoriais, pelos golpes militares frequentes, pelas barreiras políticas e pelos conflitos com a igreja católica (HURBON, 2000, p. 97-99). Mas, se o protestantismo e o catolicismo se opuseram do ponto de vista doutrinal e teológico, ambos eram juntamente unidos para combater o vodu. Pois, vimos claramente na citação em cima que, sem nomear explicitamente o vodu, mas alguns elementos a serem achados só no vodu como amuletos e feitiços, as campanhas evangélicas do protestantismo já eram uma ataque implícita e indireta ao vodu, talvez, ele venha para continuar, completar ou acompanhar a missão da religião católica na caça do vodu. Ora, após muitos fracassos, a igreja católica tem abandonado este trabalho e se consagrou a outras tarefas mais intelectuais e científicas. “Depuis le Concile Vatican II, dit Clérismé, cependant il y eut un changement d´attitude, l´Église catholique se montre plus compréhensive, plus tolérante et même cherche à comprendre le Vodou de l´intérieur (CLÉRISMÉ In HURBON, 2000, p. 223)”. Mas, hoje, o protestantismo, em maioria das suas vertentesse mostra mais radical contra o vodu do que a própria igreja católica.

Segundo algumas estimações (não verificadas), os protestantes cresceram muito e representariam hoje 60 % da população haitiana, o que seria, por conseguinte, uma superação do catolicismo pelo protestantismo após vários anos de hegemonia religiosa. É perigoso acreditar neste percentual – embora o protestantismo tenha conhecido um crescimento exponencial nos anos oitenta e, com certeza, as igrejas protestantes sejam quantitativamente maiores que as igrejas católicas – porque inspirado do fanatismo religioso ele não se enquadra nas estatísticas oficiais. Este problema de estatística fiável é devido tanto a uma desordem total na organização estrutural do setor religioso como a uma falta de controle institucional pelo governo do funcionamento dos cultos religiosos no território nacional. Portanto, como não há um controle sistemático da criação, da mudança de nome, da geolocalização e da deslocalização das igrejas, então, elas estão crescendo de qualquer maneira como flores selvagens. O ministério dos cultos que deveria cumprir este papel parece estar ultrapassado por este fenômeno social de pululação das igrejas. Isto engendra um déficit de confiança e de credibilidade para o protestantismo haitiano, cuja principal reclamação desde início é um tratamento igual à igreja católica.

As estatísticas do IHSI segundo as quais 28 % da população haitiana é protestante nós parecem mais confiáveis e razoáveis porque se trata da única instituição nacional especializada neste assunto e capaz de realizar um trabalho de inquéritos mais sério a este respeito. Ela mesma enfatiza que a expansão muito rápida do protestantismo desde 1980 houve por consequência a regressão do catolicismo na sociedade. Com efeito, a progressão do protestantismo foi caracterizado pelas estratégias dinâmicas de evangelização e de proselitismopelo surgimento de novos movimentos religiosos dentro do próprio protestantismo que, ao redor do mundo, é sempre visto como uma religião rebelde às doutrinas do cristianismo. Paradoxalmente, crescimento vertiginoso do protestantismo no Haiti coincidiu muito com o período em que o país estava passando por inúmeras fases de ditadura (civil e militar) até o surgimento da era duvalierista. Em resumo, se o catolicismo era visto como uma religião elitista e socialmente desintegradora pelas massas fazendo-lhes sentir membros de uma outra sociedade, o protestantismo como religião de rebelião social desempenhando um papel mais socializante do que o catolicismo, o vodu, religião de raiz africana, está no centro dessas duas extremidades e simbolizará a resistência social do povo haitiano.

1.3. O vodu Haitiano

 À semelhança do candomblé brasileiro o vodu haitiano é de raízes africanas (Benim e Congo), ou seja, um produto social dos escravos africanos que foram vendidos pelos seus semelhantes africanos e transportados para Santo Domingo. E, mesmo se alguns dentre eles já tenham conhecido o cristianismo e o islamismo, eles permaneceram agarrados à sua cultura africana. A palavra vodu vem do termo beninês vodoun, que significa espírito e divindade. Na existência do vodu tal como criado na colônia de Santo Domingo, há, em particular, dois momentos históricos que marcam mais sua visibilidade como religião. De um lado, além dos encontros ordinários na clandestinidade, temos as associações e reuniões noturnas dos escravos com dimensão sociopolítica e religiosa. A mais importante ocorreu em 14 de agosto de 1791 e foi chamada de Cérémonie du Bois Caïman. Do outro lado, o segundo momento se refere às perseguições da igreja católica e dos protestantes. Paradoxalmente, essas perseguições concederam uma visibilidade maior ao vodu e produziram um resultado contrário ao que foi esperado, ou seja, enquanto eles não param de assimilar o culto do vodu ao fetichismo, satanismodiabolismo e à magia, ele se tornou mais influente.

Com efeito, esta reunião tinha um caráter solene na medida em que ela devia marcar a consagração do vodu como verdadeira religião popular dos negros africanos e levá-los à revolução social tão sonhada. Era um evento social, cultural, político e até místico relevante que não escapa à atenção da maioria dos historiadores haitianos embora as versões se diferenciem. Nele os deuses do vodu eram como uma força coletiva que animava a associação dos escravos e os guiava para o caminho da liberdade (MÉTRAUX, 1958, p. 34-48). Na reflexão do historiador haitiano Beaubrun Ardouin, era uma manifestação coletiva crucial na vida dos escravos para não somente conquistar sua independência, mas sobretudo para formar uma nação, enquanto Madiou viu nesta reunião uma espécie de luta racial que traduz o desejo e a sede de uma banda de negros africanos pela liberdade. Quando os escravos rebeldes se esconderam nas montanhas afastadas era no objetivo de, em primeiro lugar, fugir a escravidão e os tratamentos cruéis e desumanizantes dos cólons, em segundo lugar, de celebrar livremente seus cultos vodus longe dos olhos dos mestres e, por fim, de se reunir clandestinamente para discutir seus planos. É por isso que estreunião constitui um dos sucessos manifestos da prática do quilombola e não é por acaso que ela ocorreu no período noturno que era um tempo fatídico para os escravos. Eles aproveitaram sempre deste momento para se descansar, cometer o ato mais difícil como envenenar seu mestre e compartilhar entre eles as noticias sobre a situação da França.

Certo, esta reunião era perigosa e importante para os escravos, mas ela não era a primeira nem a última que eles concretizaram nos períodos noturnos. Embora interditas pelas autoridades coloniais, as reuniões noturnas entre os escravos eram uma maneira de desafiar a autoridade dos cólons e de permanecer conectados – em perigo da sua própria vida – com os espíritos do vodu. A noite representava o melhor momento em que os escravos contam entre eles o que os transtorna na colônia, conseguem consertar entre eles sobre a melhor maneira de conspirar contra os mestres. Além de ser uma das manifestações raramente públicas do vodu, esta reunião tem uma dimensão extraordinária porque foi nesta noite que os escravos tomaram a decisão mais importante de se rebelar com os brancos e de acabar com a escravidão e de assinar o pacto tácito da sua própria liberdade (SAINT-LOUIS, 2006). Além disso, ela tem um caráter especial porque traduz a manifestação socioreligiosa mais intensa das culturas africanas desde a criação da colônia, a união dos escravos na qual eles se sentiram investidos pelo sentimento da liberdade e pelos espíritos dos ancestrais, enfim, o momento simbólico para valorizar seus cultos vodus. Em resumo, esta cerimônia noturna era um grande momento de efervescência coletiva, pois, não apenas a noite era sempre para os escravos uma expressão de liberdade, mas esta reunião é a prova da força social que os escravos simbolizavam na colônia.

Porém, essas particularidades não impediram que o vodu e toda prática ligada a ele sejam tratados como paganismo e ferozmente caçados pela igreja católicaAntes da chegada do protestantismo para constituir a trilogia da conflitualidade religiosa, podemos dizer que, historicamente, entre o vodu e o catolicismo existia um conflito religioso real. A interdição do vodu não se restringe só ao período colonial, ela se estendeu até depois da independência, sobretudo durante a ocupação norte-americana. Todavia, o vodu devia ser praticado ao redor da colônia, nas montanhas onde se esconderam os escravos quilombos, e se espalhar clandestinamente entre os escravos das plantações e domésticos com, sem dúvida, a cumplicidade dos escravos quilombos. Apesar das interdições, nada impediu que a colônia francesa mais prospera do mundo seja contaminada pelo culto vodu e esta contaminação religiosa era, em grande parte, o fruto das ações dos escravos quilombos. O vodu devia também enfrentar a concepção da igreja católica segundo a qual ele é um problema de desenvolvimento social pelo país lembrando que, após a independência, ela conservou sua hegemonia religiosa com quase 90 % da população haitiana católica até 1980. E, contrariamente ao que se esperava, a proclamação da independência não acabou com a clandestinidade e a marginalização que sofreu, mas o faz entrar numa fase que Fridolin Saint-Louis chama semiclandestinidade quando ele disser:

Aujourd´hui encore, dit-il, il (le vaudou) vit dans une semi-clandestinité, même s´il a reçu une reconnaissance constitutionnelle. Il fait toujours partie du non-dit dans le discours public de la majorité de la population, tout en étant très présent au niveau des représentations et des pratiques. Mais en même temps, on ne peut oublier qu´il a aussi été porteur des résistances contre l´esclavage et contre tout ce que fut, dans l´histoire, le système économique d´exploitation du noir (SAINT-LOUIS, 2000, p. 7).

Podemos acrescentar à ideia do autor que esta semiclandestinidade tem por consequência a misturação do culto vodu com os outros cultos cristão, católico e protestante e a falsa conversão às religiões de raiz cristã para escapar às sanções e perseguições sociaisDaí a explicação sociológica da percentagem de 2,1 % dos vaudouisants auto-declarados, que poderia ser muito mais se levarmos em conta esta misturação social oriunda de dois fatos sociais: assimilação e imitação que originam-se da época colonial em que o escravo, acordado e submergido num mundo escravagista excessivamente desigualitário, não tinha outra escolha de sobrevivência que assimilar e imitar o modo de vida do colonizadorO ser haitiano era compartilhado então entre uma vida social dominada pela servidão e domesticação e uma vida religiosa cuja existência era agitada tanto pelos preceitos cristãos que pretendiam humanizá-lo e civilizá-lo quanto pelos cultos vodus que o inspiravam um valor diferente: a liberdade humana. As conversões forçadas, as relações conflituosas entre vodu e catolicismo, as opressões, a falta de conhecimento científico, os primeiros contatos dos escravos com o cristianismo desde na África e seus impactos na vida dos escravos africanos e a falha deducação católica autoritária e da conversão forçada dos fies do vodu são dentre os principais fatores que podem explicar como e por que a imitação do cristianismo pelo vodu era inevitável até legítimaEsta assimilação e imitação faz também parte da estratégia de sobrevivência e de fortalecimento do vodu (NÉRESTANT, 1994). Sem perder, no entanto, sua originalidade africana, o vodu imita para resistir e isso significa que a catolicização assim como a protestanticização dos vaudouisants não foi completa.

Uma das razões desta catolicização inacabada era o fator educativo: entre os séculos XIX e XX, o nível de educação dos vaudouisants compelidos a se converter ao catolicismo nunca foi aprimorado, pois, nas zonas rurais, nos Lakou, eles continuam auto-conservando e praticando seus rituais voduícos. Acrescentados a este aspecto a decadência dos padres católicos corruptos, a deterioração do peso da pretensão civilizatória da igreja católica e o afeto dos vaudouisants à cultura africana. As perseguições dos adeptos do vodu por causa do seu pertencimento religioso os levam não a negar voluntariamente o vodu, mas a fingir e fortalecer sua fé religiosa para ressurgir com mais forca e determinação. Como disse Hurbon nas margens do seu célebre livro, Les mystères du vaudou, em parte, as perseguições e repressões serviram ao vodu a ser mais resistente, forte e permanente. A imitação pelo vodu dos cultos cristãos participa também desta resistência. É dizer, em outras palavras, que as represálias eram uma espécie de bênção e de fortificação para o vodu (HURBON, 1993, p. 68; MÉTRAUX, 1958, p. 58).

A migração forçada e involuntária dos vaudouisants para o catolicismo, o protestantismo e seus movimentos corolários participa também deste processo de misturação que não é um abandono das práticas voduícas, mas uma recomposição mista entre ritos vodus e cristãos. Segundo Hurbon, ritos, festas, cerimônias, calendário litúrgico do vodu são uma imitação do cristianismo. A excelente reflexão crítica de Alfred Métraux sobre o natal no vodu haitiano dá conta da imitação e originalidade do vodu ao mesmo tempo (1958, p. 201-216). As campanhas de destruição dos objetos sagrados do vodu nos anos oitenta para impedir a ampliação desta assimilação e imitação eram inúteis na medida em que, no fundo, os santos da igreja católica já tinham migrado para o vodu sob outros nomes. Por exemplo, Legba, chefe dos portões no panteão vodu, é a figura emblemática de Santo Pedro no catolicismo; Saint Jacques le Majeur é encarnado por Ogou Batala ou Ogou Feray e assim por diante. As relações culturais entre vodu e catolicismo são interativas enquanto no plano doutrinal e dogmático eles estão em conflito. Desta forma, parece que existe na sociedade haitiana um vodu católico e um catolicismo voduíco. Contudo, dizendo isso a ideia não é definir um pelo outro, mas mostrar que o vodu, como toda outra religião, sofreu influência e violência de outras religiões com as quais ele estava em contato.

Há duas dimensões sociais na manifestação do vodu que devemos sublinhar. Primeiro, o vodu é considerado como maior parte da cultura popular haitiana e cimento social que tece os Haitianos entre si concedendo-lhes concede uma identidade social imanente às práticas e hábitos sociais. Em segundo lugar, o vodu é uma religião de resistência e a forma de expressão das calamidades, sofrimentos e dores psicológicos e sociais do haitiano e o amarra com sua ancestralidade. O vodu é o culto que o Haitiano canta e ao qual recorre quando estiver em aflição e em busca de dimensão mística, espiritual e mágica para ter sucesso no plano sentimental, social, político ou econômico. O etnólogo, Jean Price-Mars, é um dos famosos intelectuais haitianos – senão o primeiro – que tenha atraído nossa atenção sobre a profundeza social, cultural e religiosa do vodu. Seu famoso livro, Ainsi parla l´oncle (1928), um verdadeiro hino à cultura africana inclusive o vodu e um dos estudos mais completo sobre o vodu, defende a tese segundo a qual o vodu constitui a essência da vida cultural quotidiana dos haitianos e a base da construção social da sociedade haitiana. Para ele, as raízes culturais haitianas são africanas e o vodu é esta cultura que nos liga à África. Assim, é inútil discutir se o vodu é uma religião ou não, Price-Mars já respondeu a esta preocupação sustentando três aspectos racionais suficientes – inspirados das Formas elementares de Emile Durkheim – que explicam por que o vodu é uma religião como todas as outras. Primeiro, o vodu tem seus próprios seres espirituais, seu corpo sacerdotal que administra os cultos, os ritos e as coisas sagradas, segundo, sua própria cosmogonia que relata a fundação do mundo e, terceiro, sua própria teologia que explica as relações entre as loas e os crentes (PRICE-MARS, 1928, p. 44-50). A citação em baixo permite entender mais claramente que o vodu é uma religião completa.

Le Vaudou est une religion parce que tous les adeptes croient à l'existence des êtres spirituels qui vivent quelque part dans l'univers en étroite intimité avec les humains dont ils dominent l'activité. Le Vaudou est une religion parce que le culte dévolu à ses dieux réclame un corps sacerdotal hiérarchisé, une société de fidèles, des temples, des autels, des cérémonies et, enfin, toute une tradition orale qui n'est certes pas parvenue jusqu'à nous sans altération, mais grâce à laquelle se transmettent les partie essentielles de ce culte. Le Vaudou est une religion parce que, à travers le fatras des légendes et la corruption des fables, on peut démêler une théologie, un système de représentation grâce auquel, primitivement, nos ancêtres africains s'expliquaient les phénomènes naturels et qui gisent de façon latente à la base des croyances anarchiques sur lesquelles repose le catholicisme hybride de nos masses populaires (PRICE-MARS, 1928, p. 45).

Seria ininteligível acreditar que o vodu não tem sua própria moral enquanto ele é intrinsecamente amarrado aos costumes, hábitos e tradições – principais fontes da moral – dos haitianos sem esquecer sua ética semelhante a qualquer outra religião do mundo. Ele permanece, portanto, a religião popular enraizada na história social e cultural do país. A respeito da função ilimitada do vodu na sociedade haitiana, é bom retomar esta frase de François Houtart prefaciando o livro de Fridolin Saint-Louis:

Il n´est donc guère facile de distinguer toutes les fonctions exercées par le vodou tout au long de l´histoire haïtienne, car il est, à la fois, protestation et expression festive, exaltation symbolique du monde de la nature et action magique pour en contrecarrer les effets, facteur d´identité et de pouvoir social. C´est dire que toute analyse du vodou est nécessairement un voyage au coeur de la société (SAINT-LOUIS, op. cit., p. 7-8).

Gostaríamos de concluir esta subsecção com uma abordagem sobre fato de o vaudouisant ter medo de declarar sua fé religiosa. Considerando que a percentagem de 2,1 % saiu de uma estatística de 2003 referente aos dados de 2001 a 2002 - período durante o qual o vodu continua sendo perseguido - este medo parecia inevitável e normal. De ordem educacional, este medo afeta o haitiano na sua identidade, faz com que ele tem subestima de si mesmo e está à origem da consequência da exclusão dos vaudouisants destrutura social haitiana. Este problema demonstra que as sequelas das campanhas anti-supersticiosas, da discriminação dvaudouisant por ser um analfabeto que precisa ser civilizado e educado não desapareceram. Muitos deles chamados Les rejetés, sofreram no interior do próprio catolicismo outras formas de discriminação racial e de exclusão social no sentido de que jamais nenhum dentre eles conseguiu alcançar um nível de educação superior uma posição de liderança na igreja católica. Eles foram deixados na escala social mais baixa e tratados como crentes do terceiro estado, porque sua educação religiosa foi muito inacabada e corrompida pelo culto vodu. O que faz com eles nunca conseguiram integrar-se na comunidade católica pela desconfiança da hierarquia católica nas suas capacidades intelectuais de dirigir, pelo medo de ver o catolicismo corrompido pelos cultos vodus e pelo conservadorismo religioso.

O medo dos adeptos do vodu de declarar e exibir sua fé se expressa pelo que chamaríamos um quilombola religioso acompanhado de uma perseguição religiosa silenciosa. Com efeito, o medo de serem criticados, atacados, violentados, perseguidos e de sofrer represálias, obriga muitos vaudouisants a aceitar uma vida religiosa marginal a fim de se auto-proteger. A maioria prefere dizer que é católica acrescentando o sufixo «não praticante». Esta maneira de agir se refere aos sentimentos de inferiorismo que Price-Mars chamou bovarismo coletivo, em lugar do qual usaremos o termo bovarismo individualista para falar de uma atitude individualista que leva o indivíduo não a se ver e a se aceitar como ele é exatamente, mas a se assemelhar com o outro. Desta maneira, muitos vaudouisants se veem como católicos, alguns como cristãos e outros como protestantes, mas não como vaudouisants enquanto, diferentemente do catolicismo, no espírito ancestral, o vodu é uma religião de auto-proteção e de autoconfiança que inspira o haitiano a lutar e a resistir às atrocidades e impiedades do sistema opressor, a não aceitar sua sentença social como acabada.

Considerações finais

Pelo que acabamos de ver, esta secção conclui que, efetivamente, entre catolicismo, protestantismo e vodu houve conflito até violência simbólica que impediram o desenvolvimento e o funcionamento normal de cada um. Católicos estavam em guerra contra o vodu para instaurar na sociedade uma ordem perfecionista. Os ataques dos católicos e protestantes contra o vodu buscaram pressioná-lo e eliminá-lo do universo socioreligioso haitiano. O conflito religioso entre católicos e protestantes era (e é ainda) pela hegemonia religiosa e pelo controle do sistema religioso, dos interesses e privilégios que ele garante. Mas, qual é a situação dessas três religiões nos conflitos armados e violências coletivas em Cité Soleil? A questão da meta-mediação que abordaremos nesta próxima secção será articulada em torno do comportamento e atitude delas.

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