Un peuple sans histoire, est un peuple mort. Un peuple qui veut être grand doit toujours se référer à son histoire en y conservant un lien étroit. Rappelez-vous comment le peuple juif a pu être échappé du génocide que lui préparait Haman, par un seul rappel d´un haut fait de Mardochée inscrit dans les annales historiques du roi. Quel est le pays sur cette terre qui n´ait pas une histoire ? Existe-t-il un pays qui n´aime pas son histoire ? L´histoire n´a pas de sentiment, elle ne peut être bonne ou mauvaise, elle s´appelle Histoire et retrace la passé d´un peuple. Qui peut revenir en arrière et refaire son passé ? Personne. Aucun peuple non plus ne peut le faire. Donc, il faut accpeter l´histoire telle qu´elle s´est construite elle-même. Son rôle est irreversible, on ne peut le nier, le nier c´est se résuire à néant. Il semble que le peuple haitien n´honore pas son histoire, de ce fait voilà ce que devient Haiti aujourd´hui, un laboratoire de misère humaine comme dit Maurice Sixto. Ainsi, dans le but d´honorer notre histoire, nous tenons à rappeler la bataille de Vertières en ce grand jour de la commémoration de son 208ème anniversaire.
La bataille de Vertières fut, en effet, la dernière goutte d´eau pour renverser la vase de toutes les formes de discriminations dont souffraient les esclaves de Saint-Domingue. La bataille de Vertières porte le nom de la ville où elle s´est déroulée, cette ville est située sur une colline dans l´arrondissement de Cap-Haitien. Le département du Nord, et plus précisément Cap-Haitien, a la fulgurante renommée d´être la deuxième grande ville du pays, car il a joué des rôles imminents dans l´histoire de la révolution haitienne. Le 18 novembre 1803, Dessalines, toujours animé des sentiments de liberté voire de vengeance du sang de ses frères impunénment massacrés, donna l´ordre aux généraux d´envahir le fort de Vertières. Une guerre meurtrière alors commenca. Capois intrépide, tomba avec son cheval tué par un boulet de canon, mais il cria plus fort '' EN AVANT ! EN AVANT ! '' Par un troisème assaut, son chapeau fut emporté par un autre boulet de canon, mais il se releva et cria encore plus fort '' EN AVANT ! EN AVANT ! '' Sur cet acte héroique, le général Rochambeau donna l´ordre d´arrêter sur le champ la bataille pour envoyer ses compliments à la bravoure de grand général noir. Par ailleurs, pour renforcer les bataillons de Capois, Dessalines lui envoya des renforts sous les ordres des généraux Gabart, Jean-Philippe Daut et Clerveaux. Gabart prit position sur les butte de Charrier, les combats redoutent, et le soir venu les deux tiers des français étaient morts ou grièvement blessés. Le lendemain, ne pouvant resisiter devant la vigueur, la rancoeur et la soif de liberté de l´armée indigène, Rochambeau envoya vers Capois un officier nommé Duveyrier qui lui apporta un cheval en remplacement de celui qui avait été tué, les discussions avec Dessalines durèrent une journée entière. Avant la tombée de la nuit, un accord fut trouvé entre les deux généraux et Rochambeau obtint un délai de dix jours pour évacuer le fort de Vertières et quiter Saint-Domingue pour ne plus y mettre les pieds. Quelques jours plus tard les anciens esclaves ont crié, VIVE LA LIBERTÉ. VIVE L´INDÉPENDANCE. en proclamant le 1er janvier 1804 aux Gonaives leur indépendance. De même il n´y aurait jamais d´indépendance sans Vertières, dans la croyance chrétienne on dit qu´il n´y a pas de Canaan sans désert. L´humanité n´autrait pas de salut en Jésus s´Il n´avait monté la Croix.
Vertières traduit la croix dont nos ancêtres se sont chargé pour libérer Haiti. Il est aussi le symbole de la croix qu´elle continue de porter pour le seul grand mal qu´il ait commis aux yeux des puissances occidentales, celui de déclarer son indépendance et d´inciter les autres colonies de toute la planète à en faire de même. J´ose comparer Vertières à la croix que Jésus a portée au pied de Jérusalem, plus précisément à Golgotha, parce que j´estime que ce sont deux faits similaires. Il est vrai qu´ils n´ont pas la même authenticité, mais ayant abouti au même résultat, savoir '' LA LIBERTÉ'', cette comparaison en vaudra la peine.
En effet, Golgotha signifie dans la langue hébraique, lieu du Crâne où Jésus s´est fait crucifier en portant Lui-même Sa croix. La croix de Jésus est l´expression de la manifestation sublime de l´amour de Dieu pour l´humanité, de la libération du péché qui a précipité cette humanité vers la désobéissance et enfin du salut éternel octroyé par Dieu en Jésus à tous ceux qui croient en Son nom. Vertières entant que lieu répresente le Golgotha de tous les haitiens, et les événements dont il accuse répresentent la croix. Dans la tradition juive, maudit soit celui qui est pendu au bois, la croix fut le symbole de la honte, du mépris et de l´humiliation. Mais Jésus l´a transformée en un symbole de gloire, de triomphe, de victoire et de puissance par sa resurrection d´entre les morts. Vertières c´est l´expression du CRUCICENTRISME HISTORIQUE HAITIEN, tout le salut d´Haiti y a été profondément et entièrement consacré. Il est important de se rappeler de Jean qui restait à la croix avec Jésus jusqu´à ce qu´Il en soit descendu pendant que les autres L´abandonnèrent, il était le seul à suivre le parcours agonique du Maître, quelle fidélité ? quelle justesse ? mais surtout quelle admiration ? Aujourd´hui, le peuple haitien doit être le seul JEAN au pied de Vertières pour pleurer, alarmer et gésir sur son sort afin de regagner son orgueil, sa fieré et sa dignité.
La croix n´a pas un sens simpliste, elle revêt un caractère divinement expiatoire, celui qui la porte symbolise le péché. Elle circonscrit et résume, en effet, toutes les souffrances et douleurs de l´humanité. De ce fait, les guerres auxquelles nos ancêtres se sont engagés constituent la croix de Vertières, ils ont porté la croix de Vertières. A la croix de Vertières, les soldats de l´armée indigène se sont oubliés eux-mêmes, oubliant leur famille, leur femme, leurs enfants, leurs proches parents et leurs amis pour enfin se consacrer à la guerre de l´indépendance, ce serait injuste de ne pas considérer ceci comme un sacrifice, le sacrifice expiatoire pour nous ôter du péché esclavagiste de l´occident. Jésus devait laisser Sa mère ainsi que ces disciples qu´Il aimait tant pour aller à la croix, car Sa volonté était d´accomplir la volonté de Son Père. Rappelons-nous que l´Apôtre Pierre a été crucifié à cause de la prédication de l´évangile par les autorités religieuses romaines dans le sens contraire par rapport à Jésus. C´est ainsi que beaucoup d´hommes sont morts dans cette guerre, non seulement dans celle-ci, mais aussi dans d´autres qui l´ont précédé.
Par conséquent, si ce fut de cette façon que nos ancêtres se sont sacrifiés pour doter le pays de cette indépendance, quel est notre rôle aujourd´hui?
En effet, après la résurrection de Jésus, il donna l´ordre aux disciples d´aller faire de toutes les nations des disciples en les baptisant au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit. De même, nos ancêtres en mourrant sur le champ de bataille nous ont légué ce pays en héritage, en nous disant dans un langage métaphorique : '' Prenez soin de ce pays en conservant fortement son Indépendance, sa Souveraineté et sa Liberté dans toute leur crudité afin que vos fils et les fils de vos fils puissent en manger le fruit ''. N´est-ce pas trahir nos ancêtres en faisant le contraire ? N´est-ce pas ne pas observer leur parole ? On sait bien que ne pas observer la parole des aînés voire des ancêtres traduit une désobéissance grave dont on devra payer les conséquence durant toute sa vie.
Ainsi donc, C´est pour cette raison que je compare Vertières à la Croix de Jésus pour montrer d´une part son importance, sa valeur et sa dimension dans la vie du peuple haitien qui semble n´avoir pas encore pénétré cet autre sens crucicentrique de Vertières. D´autre part, de signaler le malheur auquel le pays est exposé en continuant à piétiner les paroles des ancêtres, mais de lui dire aussi qu´il lui reste encore un espoir, à vrai dire une chance, celui de tourner ses yeux vers la croix de Vertières pour se raffermir et se rappeler les paroles de Toussaint, de Dessalines, de Christophe afin de les accomplir.
Cet article poursuit le même objectif, celui d´appeler les fils d´Haiti à prendre conscience de l´état grave dans lequel le pays se trouve et de se mettre ensemble afin qu´il puisse s´en sortir. Mes lecteurs me sont extrêmement chers et le temps qu´ils consacrent à me lire est indéfiniment précieux. Alors, je n´ai pas de mots pour les remercier, mais je dois leur dire que j´apprécie énormément l´honneur qu´ils me font de me lire.
Campinas, 17 novembre 2011
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