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LA REVERSIBILITÉ DU ''MÉTIER'' DE KIDNAPPING

En Haiti tout ce qui sert de train de gagne pain et de débrouillardise est arbitrairement qualifié de métier sans besoin de passer par une école ou un  centre de formation, une pratique quotidienne et routinière suffit. Comme dit l´expression ''il n´y a pas de sot métier'', le kidnapping en est un, mais ce n´est pas un sot métier, c´est un métier de lettré à en coire son extension de nos jours. Ce n´est non plus un gagne pain ni pour les pauvres ni pour les bourgeois puis q´il génère tellement de fortes sommes d´argent qu´il érige un point commun entre ces deux couches extrêmes de la société qui l´exécute chacun suivant ses propres moyens. Si avant le kidnapping était une étiquette accolée aux bandits de Cité Soleil, de Bel-Air, de Raboto, aujourd´hui, il a gravi un échellon de promotion en parvenant au niveau de Pétion-Ville, Montagne-Noir, Peguy-Ville, Laboule, etc. Il est devenu l´une des sources enrichissantes économiques de certaines familles les plus aisées en Haiti.  La flambée de la pauvreté en Haiti a créé de nouveaux métiers auto-dicdates comme laveur de voiture, cireur de bottes,etc. dont le kidnapping qui depuis ces derniers temps s´organise au plus haut niveau des familles vues dans le passé comme modèle de moral et d´éthique au sein de la société. En effet, le dossier de M. Clifford Brandt appartenu à l´une des familles les plus riches haitiennes accusé d´être l´un des chefs d´un réseau de kidnapping qui opère en Haiti depuis un bon nombre d´années, est une preuve éminente de l´inexistence de la morale et de l´éthique déontologique au sein de la société haitienne. Haiti est confrontée réellement à une panne de modèle. Le kidnapping n´est plus l´affaire des gens marginalisés de Cité Soleil, de Raboto, de Bel-Air, il est une affaire de la petite bourgeoisie haitienne où la famille présidentielle actuellement au pouvoir occupe une place prépondérante. Donc, cela semble infirmer les révélations des anciens chefs de gangs comme Amaral Duclona, Dread Wilmen (décédé) avant sa mort, qu´ils travaillaient pour des secteurs très importants de la vie sociale et économique du pays. 

Le kidnapping a été identifié pendant longtemps à des groupes d´individus qui se trouvent dans des zones dites de non droit, telles que Cité Soleil, Bel-Air, Raboto, entre autres. Généralement les zones dites non droit sont abandonnés par les forces de l´ordre, et se trouvent, de ce fait, sous le contrôle des bandits. Le kidnapping se veut paradoxalement un métier très enrichissant dont ils vivent, ainsi que leur famille, leurs enfants et leurs proches à qui ils prêtent une assistance particulière. Ayant connu une augmentation galoppante durant ces dernières decennies, le kidnapping nous porte à nous interroger irroniquement: Comment s´appelle cette excellente université ou école qui forment ces kidnappeurs? Qui sont-ils les professeurs qui y enseignent? Et quel est le secteur économique qui embauche ces diplômés kidnappeurs? A ces questions trop compliquées, je ne peux que me référer à l´éminent criminologue Lombroso pour tenter de dire que la société en générant ses propres crimes crée par la suite ses propres crimes, selon ce criminologue, l´homme est né criminel, ajouter à cela la fameuse thèse rousseauriste selon laquelle c´est la société qui corrompt la bonté de l´homme avce laquelle il est né. En ce sens, la société en vertu de toutes ses exigences crée ses propres criminels. Donc, en grosso modo, la société haitienne représente cette complexe machine qui produit ses criminels.

''Le kidnapping rapporte trop pour le laisser entre les mains de ces marginalisés des zones de non droit, faisons en sorte qu´ils travaillent pour nous pendant que nous les contrôlons et administrons les fonds qu´ils auront ramassés'', interprêterait-on irroniquement à travers l´attitude du secteur bourgeios. Il est vrai que cela n´implique jamais que tout ce secteur soit un réseau de kidnappeurs, mais il s´avère un coup très dur pour lui particulièrement, et pour le pays en général. Ce n´est plus une occasion de déclencher une lutte de classe qui ne résoudra aucun problème, mais plutôt de se lamenter et de se révolter de l´état de déliquescence dans lequel le pays est plongé. Il parait qu´il ne nous reste pas de société, qu´Haiti est vraiment un pays privé de toute part de modèles et de dirigeants. Zokiki, Fè wana mache, After school, sont entre autres, les nouveaux phénomènes sociaux qui lancent un appel d´une descente aux enfers de la culture en Haiti, même quelques-uns de nos jeunes écoliers et écolières qui s´efforcent de s´en priver ne sont pas épargnés. Nous avons une société complètement malade et risque de s´éteindre.

L´affaire de M. Brandt évincée de ces importantes révélations implicant le fils ainé du président de la République, Olivier Martelly, nous montre l´ampleur de ce grand abcès dont souffre Haiti. M. Brandt a donné une liste provisoire de 5 grandes personalités de la classe bourgeoise haitienne qui seraient membres de son réseau dont le numéro 1 est Stanley Handal, ce dernier a été l´auteur du kidnapping de sa propre mère. La famille présidentielle a bel bien sa part du gâteau avec Kiko Saint-Rémy, le beau-frère du président Martelly et son fils ainé Olivier Martelly, respectivement numéro 2 et 6 de ce réseau. D´autres hommes d´affaires riches comme Dimitry Vorbes  numéro 3 et Reynold Deeb numéro 4, seraient de mêche avec M. Brandt dans ce grand réseau dans lequel il est le numéro 5. Selon le journal Haiti-Observateur, ce groupe de gangsters avait réclamé une rançon de 2,5 millions de dollars américains à la famille Moscosso dont les enfants ont été libérés lors des opérations menées par la Police. M. Brandt aurait fait d´autres pertinentes révélations sur lesquelles nous n´allons pas incister, mais bientôt cette liste pourra s´allonger.

Enfin, l´affaire de M. Brandt prouve que la bourgeiosie s´est acquis le kidnapping en catimini comme métier corolaire aux autres affaires extrêmement lucratives afin de devenir plus bourgeoisement riche. Cette reversibilité est susceptible de créer une situation de rivalité entre les bourgeios et les pauvres qui se sont simultanément lancés dans cette industrie tant rentable sur le plan économique en s´étendant sur tout le territoire national. Mais, les pauvres ne pourront pas résister à la puissance économique des bourgeois qui détiennent les 80% de la richesse du pays provenant également des sources illicites. Donc, voilà ce quil faut entendre par la reversibilité du métier dramatique de kidnapping.

Campinas, 10/11/2012

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