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LE PRÉSIDENT MARTELLY TERMINERA-T-IL SON MANDAT?

          Cet article a pour objet d´analyser la conjoncture politique actuelle qui plonge M. Martelly dans un véritable pétrin. Nous aimérions en profiter pour cerner trois idées principales: la considération succincte sur les dérives antécédents de M. Martelly qui l´ont amené à ce carrefour où il n´a presqu´aucun choix, la liquidation forcée de son Premier ministre M. Lamothe: M. Martelly s´est amputé un bras, enfin, les mobilisations populaires et les protestations continues de l´opposition démocratique afin de voir si réellement elles pourront renverser ce régime.

Résumé des dérives antécédents

          M. Martelly, depuis ses campagnes électorales et dans les différents débats pré-électoraux télévisés, il a été, on ne peut plus, arrogant et ultra hostile aux classes politiques traditionalistes qu´il qualifiait de médiocres et d´incapables. Très moins humble, il n´arrêtait pas de mentionner leur échec. À son arrivée au pouvoir, il a commencé par se moquer des leaders politiques, des partis politiques y compris ses prédécesseurs. ''Je ne faisais pas de la politique, j´étais dans le social'' ne cessait-il de répéter. Mais, M. Martelly a, semble-t-il, oublié que la politique se fait de différentes manières, et, par ses talents de musicien, il faisait une politique musicale et, comme tout bon citoyen, il n´avait pas caché ses indignations sur la marche du pays dans ses chansons jusqu´au jour où il s´est décidé à se joindre au mouvement GNbiste entre 2003 et 2004 pour réclamer le départ du président Aristide. Il n´arrêtait pas d´insulter, de nuire, d´intoxiquer pas seulement ses prédécesseurs, mais aussi le pays en entier par le slogan: ''C´est pour la première fois, c´est pour la première fois...'' Dans la tête de M. Martelly, il a pris le pouvoir dans une Haiti vide, vierge ou délabrée, donc, tout ce qu´il fera portera la marque de son invention.

          Ses insultes devenaient de plus en plus insupportables et n´ont pas arrêté d´enfflamer la colère des classes politiques traditionnelles. Chacune des interventions médiatiques de M. Martelly a été une bombe. Il s´est noyé dans une polémique avec les parlementaires en les traitant de tous les péchés du monde jusqu´à même oser ordonner l´arrestation d´un député en fonction répondant au nom de Arnel Bélizaire sans compter ses multiples altercations au palais national avec des parlementaires. Dans ses dérives, M. Martelly a passé trois premiers ministres avant de s´arrêter sur le choix de M. Lamothe. Les journalistes n´ont pas pu échapper aux dérives de M. Martelly, ils les cupent, les humilient,  les considèrent comme des voyous, les regardent de travers, esquivent leurs questions et les traitent de tous les mots du monde. M. Maretlly n´écoute pas les radios, ne lit pas les journaux, ne regarde pas les journaux télévisés pour se renseigner de la situation du pays, pas la peine de parler d´un livre d´histoire, d´analyse politique, sociologique et économique. Sa source d´information c´est le peuple avec lequel il prétend être constamment en contact, n´a-t-il jamais cessé de marteler. Le président Martelly n´arrêtait pas de se fourvoyer, de se mentir, de se foutre le doigt dans l´oeil en se croyant être mieux informé que quiconque des problèmes et des besoins profonds de ce peuple. Ainsi, vainement et inutilement M. Martelly s´est fait des ennemis partout dans tous les secteurs, même là où il n´avait pas besoin d´en créer. Tous ces dérives ont fait de lui l´un des présidents le plus controversé de l´histoire contemporaine d´Haiti. Même s´il avait de bonnes intentions, mais sa manière de procéder a tout contredit.

          Le plus grand problème avec M. Martelly, ce n´est pas la manière dont il est arrivé au pouvoir, c´est-à-dire le fait qu´il a été dictatorialement intallé par les États-Unis, d´ailleurs, presque tous les chefs d´états haitiens qui l´ont précédé ont passé par là, mais ses mépris de la réalité politique du pays, son irrespect à l´égard de la presse, sa banalisation des diverses manifestations populaires, son amateurisme politique, son immaturité à pouvoir gérer et vivre dans l´opposition et sa prétention de penser à gérer le pays à la manière de Sweet Micky. Il a minimisé le système. M. Martelly, président du compas, le champion des champions et le roi des carnavals sur le béton, s´est octroyé une autre couronne de gloire étant président en organisant six carnavals. Six carnavals à son actif, mais pas une seule élection des collectivités territoriales pour renouveller les cartels des mairies, les asecs et les casecs, pas une seule élection pour renouveller le tiers du sénat depuis trois ans. Six carnavals, pas un seul plan pour bien garantir le fonctionnement des institutions.
          Les relations entre M. Martelly avec le parlement et les classes politiques se sont détériorées à partir de ces dérives suivis de nombreuses altercations entre lui, d´autres parlementaires tels que Moise Jean-Charles, Steven Bénoit et la presse. Le président Martelly a lui-même créé son propre monstre qui se déchaîne à l´éliminer, à savoir, l´opposition démocratique.

La liquidation forcée de son ami-Premier Ministre Laurent Lamothe

          Nous faisons un bond en laissant de côté nombreux aspects des malversations et tergiversions de Martelly et de son administration pour tomber dans la liquidation forcée de Laurent Lamothe qui en est le principal résultat. Rappelons rapidement les faits.

          Gargoteur par excellence, M. Lamothe, malgré les diverses oppositions de la part de la famille présidentielle et des opposants politiques, a su quand bien même se tirer d´affaires. M. Lamothe, de l´avis de plus d´uns, est arrivé à la Primature par la petite porte en payant des pots de vin à des parlementaires corrompus. C´est regrettable! On se rappelle l´irruption d´un groupe parlementaire à la Primature pour se plaindre de ce que le PM ne leur a pas donné des subventions pour développer certains projets bidons dans leur département ou leur commune. M. Lamothe a réussi à gagner la confiance d´un certain nombre de parlementaires que se peuvent être tout simplement qualifiés de caméléons.  Ce qui a fait de lui un gentleman qui répond quand il veut aux correspondances du Parlement et à ses invitations dans le but de fournir des explications sur la marche de son gouvenement et les activités gouvernementales en cours. On se souvient de l´affaire des cyclônes, M. Lamothe est parti sans en avoir donné les comptes rendus.
          Par ailleurs, se croyant peut-être trop fort et trop influent en étant l´homme de confiance du président, M. Lamothe prenait un mâlin plaisir de rabaisser la valeur de ses ministres après s´être débarrassé d´un des hommes forts au côté de Martelly, nous voulons parler de Thierry Mayard Paul. Mais, le poids lourd, c´est la main mise de la première dame sur certains ministères (par exemple les ministères des affaires sociales et de la condition féminine) échappés d´ailleurs au contrôle de Lamothe. Des animosités se créent, se renforcent et se multiplient autour de Lamothe. Mais, le président Martelly n´a-t-il pas au préalable contribué à affaiblir Lamothe en ayant des ministres soumis directement à lui et d´autres à sa femme? Néanmoins, une chose est sûre, c´est qu´à la Primature, il existait un certain groupe de ministres férocement et sauvement hostiles à Lamothe dont les ordres venaient directement du palais national.
          M. Lamothe est l´ami personnel et l´on dirait même l´ami fidèle du président sur le plan des affaires, mais pas celui de la famille de M. Martelly devenue la famille présidentielle dans laquelle il n´est pas du tout la bienvenue. M. Lamothe était parvenu à un carrefour où il était pratiquement dépourvu de pouvoir, plusieurs ministères, paraît-il, n´étaient pas sous son contrôle à cause de l´ingérence de la première dame et le fait que certains ministres étaient soumis directement à la volonté du président, comme cela s´est passé avec M. Conille à la chute duquel ce Lamothe a grandement lui-même contribué. Mais le comble c´est qu´il a préfèré y rester pour voir dans quelle mesure il pourra se restituer et se rembourser soit une partie ou la totalité des fortes sommes investies dans les campagnes présidentielles de Martelly. Voici toute la force de M. Lamothe et tout ce qui justifie ces 31 mois passés à la Primature.

          La situation se dégrade. M. Martelly et M. Lamothe sont de plus en plus objet de critiques virulentes à cause de leur mauvaise gouvernance. Sur ce, la démission de Lamothe et du président Martelly sont les principales révendications du Mouvement démocratique de l´opposition connu sous le sigle MOPOD. La tête de Lamothe est, plus particulièrement, réclamée comme celle de Jean-Baptiste sur le plat royal. Le dernier coup de marteau qui vient enfoncer le clou, c´est le rapport de la commission présidentielle consultative néée de l´impuissance de M. Martelly à résoudre la crise et de son manque de courage à demander directement à M. Lamothe de démissionner. La création de cette commission est, à mon sens, un premier coup de maître de M. Martelly pour pouvoir mieux se débarrasser de M. Lamothe à qui il doit beaucoup pour avoir été l´un des potentiels investisseurs qui ont grandement financé ses campagnes En agissant de la sorte, il se serait lavé les mains. En fait, l´une des principales recommandations de cette commission c´est la démission du PM. Pourquoi la commission a demandé au président de la République de révoquer son PM? Cette demande vient-elle de la commission elle-même ou a-t-elle été téléguidée ou commanditée par M. Martelly qui n´a pas eu le courage de le faire lui-même? Pourquoi M. Martelly était-il d´accord avec tout le contenu du rapport de la commission?
          En effet, en créant cette commission, M. Martelly savait bien ce qu´il faisait et honnêtement il ne voulait pas volontairement se séparer de son PM, son ami en plus, car il lui doit quelque chose. La création de cette commission par lui-même lui a permis, comme le ponce Pilate, de se laver les mains dans la condamnation préméditée de Lamothe. Il voudrait se montrer innocent alorsqu´en réalité il a bien voulu sauver sa peau en sacrifiant Lamothe. ''Aux grands maux les grands remèdes''. Martelly et Lamothe sont, de l´avis de l´opposition, les maux de ce pays, mais Lamothe en est le plus grand et le plus grand remède c´est son sacrifice. Le président Martelly ne pouvait ne pas se mettre d´accord avec tout les propositions du rapport parce que lui étant très avantageuses, beaucouc de dossiers qui forment le contenu devenaient très encombrants pour lui. Il fallait s´en débarrasser. Cette commission vient comme une sorte de soulagement et de libération pour M. Martelly pour lui permettre de respirer un peu. Ainsi, M. Martelly a été contraint de liquider son PM et n´avait d´autre choix que de signer, pas  l´arrêt de mort, mais l´arrêt de démission de son PM en choisissant de confier cette tâche à une commission qu´il a lui-même mise sur pied. Cela nous aide à comprendre que M. Martelly ne fait pas toujours preuve d´un crétinisme politique. Pour avoir bien préparé ce coup à son compère et ami, il faut reconnaître qu´il est doué d´une certaine intelligence politique. En politique, il n´y a que les intérêts qui comptent. Dans ce contexte, l´on ne sait où placer l´amitié et la reconnaissance. Par ailleurs, cette commission est une preuve que le président Martelly a refusé d´assumer sa responsabilité. Ce faisant, M. Martelly a, paraît-il, tué le rêve prématuré de M. Lamothe qui avait, dès l´aube, crétinement, laissé entrevoir son intention politique de se porter candidat aux prochaines présidentielles même s´il l´ignorait.

          Il est vrai que c´est M. Martelly qui s´est amené lui-même à ce carrefour où il est contraint de faire plusieurs concessions dont la liquidation forcée de son PM en s´arrachant toutes ses dents, et, il paraît que l´opposition ne veut même pas lui laisser la molaire en lui exigeant le sacrifice de sa propre tête. Est-ce trop demander de sa part? Certains le pensent. D´autres disent que M. Martelly est prêt à tout concéder, mais en ce qui concerne son mandat, il y tient fortement, c´est pourquoi d´ailleurs M. Lamothe a éte offert en holocauste. D´autres pensent qu´il en a déjà trop donné. Cela se comprend. Affaibli et édenté, après la laiquidtion de Lamothe, tout n´est pas fini pour lui, il lui reste, par contre, une dernière carte à jouer. Sa tête?Il est difficile, après avoir obtenu, le sacrifice, le sacrifiant et même les objets du sacrifice, d´exiger la tête du sacrificateur. Alors, une trêve peut-il faire l´affaire? L´opposition n´entend pas aller dans cette démarche. Comme on argue à le dire, c´est une opposition divisée en plusieurs branches, l´une radicale dite ''Zo blòd'' et l´autre modérée dite ''Kalalou'' ou encore ''Aganman''. Qu´est-ce qui nous attend en 2015? Tous les yeux sont fixés sur le 12 janvier 2015 comme s´il s´agissait d´une datte fatidique. Qu´est-ce qui va réellement se passer?

L´avenir du régime du président dans les protestations populaires continues

          Compte tenu de ces dérives qui ont finalement abouti à la liquidation du PM dans la circonstance que nous le savons déjà tous, nombreux sont ceux qui se demandent si M. Martelly terminera son mandat. En parlant de cela, il y a un acteur, le principal d´ailleurs, qu´il ne faut pas ignorer dans cette crise: l´Oncle Sam duquel, le savons-nous très bien, découle tout le jeu politique en Haiti. M. Martelly partira si et seulement si Washington le décide dans la mesure où ses intérêts sont menacés. Il est vrai que c´est lui qui l´a installé, il peut aussi s´en débarrasser s´il advient à être encombran pour ses interêtst. Tout ce qui anime l´Oncle Sam ainsi que les autres acteurs internationaux dans la crise haitienne, ce sont les intérêts. De ce fait, ne croit-on pas que les États-Unis se gênent à échouer à chaque instant en Haiti après avoir imposé un choix moyennant que leurs intérêts soient conservés. Ils peuvent échouer en imposant un homme, mais le système reste et demeure et leurs intérêts sont bien sauvegradés. Qui peut les juger? L´histoire est leur seul et unique juge. Mais ne sont-ce pas eux qui font l´histoire? Mais jusque là, Washington veut encore de Martelly et, pour une fois, il a été clair dans ses propos. L´ambassadrice américaine en Haiti a déclaré ouvertement que les États-Unis n´entendent pas appuyer ce Lamothe, leur soutien s´adresse au président Martelly. Ainsi, toutes ces manoeuvres partant de la mise sur pied d´une commission jusqu´à la nomination d´un ambulant homme politique en passant par la démission de M. Lamothe ne sont que l´oeuvre de l´Oncle Sam préparée d´avance. Cette nomination est un second coup de maître du président qui, à mon humble, est susceptible de le sauver.

          La nomination de Evans Paul à la Primature sera-t-elle avantageuse ou désavantageuse pour Martelly? Pourra-t-elle le remplumer, pour reprendre l´expression du journaliste Frantz Duval de Le Nouvelliste? Cette nomination plaira-t-elle au MOPOD que M. Paul a lâché au cours de route? Répond-t-elle réellement aux principales révendications populaires? Est-elle un moyen pour calmer les tensions et cesser les protestations? Le sénateur Turneb Delpé, un des acteurs très influents de de l´aile radical du mouvement  d´opposition, un des grands amis de M. Paul, se tiendra-t-il comme un titan en face de l´un de ses meilleurs compagnons de combat politique, puisque sa révendication est claire: le départ du président Martelly, alors que M. Paul tend à le sauver? Quelle sera la feuille de route de M. Paul?  Pourquoi M. Paul a-t-il accepté ce poste? Se croit-il être vraiment l´acteur consensuel du moment, comme on ne cesse de le claironner ces derniers temps, à pouvoir apporter un bémol pour calmer les choses? Les questions n´arrêteront pas de pleuvoir sur cette conjoncture qui interpelle chaque haitien en particulier où qu´il se trouve.
          Cependant, il y a lieu de comprendre que M. Paul a été l´un des rares acteurs politiques qui a commencé à sauver M. Martelly à chaque fois qu´il a l´occasion de se prononcer sur la politique du pays. Il faut rappelr, en outre, qu´il est l´un des principaux signataires de l´accord communément appelé l´accord de El Rancho et a toujours affiché le comportement d´un homme priorisant l´équilibre politique entre le pouvoir et l´opposition, plaidant en faveur le respect et la permanence des institutions sans toutefois écarter les contradictions. Il a commencé à sauver Martelly avant même qu´il ne devienne PM. Ses diverses interventions allaient toujours dans le sens du respect du mandat constitutionnel de Martelly sans s´empêcher de dénoncer quelques dérives du pouvoir. Il tenait toujours un langage soigné et conciliateur, mais il est difficile de dire qu´il est martellyste. Donc, ce n´est pas en étant nommé PM que M. Paul sauvera Martelly, en tant qu´acteur politique, sa stratégie pour sauver M. Martelly a commencé il y a belle lurette, donc, sa nomination ne peut être considérée que comme le résultat de sa lutte pour le consensus politique dont il est l´incarnation pour ne pas dire qu´il a recolté le fruit de son dur travail pour permettre que le président puisse terminer son mandat, ce en s´efforçant toujours à faire preuve d´un grand politicien cohérent.
          Sans avoir aucune intention de donner des conseils politiques à un éminent acteur politique de la trempe de Konpè Plim, il lui importe de comprendre la difficulté dans laquelle il s´est fourré en acceptant ce poste, la tâche ne lui sera pas facile. Il est vrai qu´il est l´homme de la situation, mais j´ai comme l´impression que c´est un cadeau de Noel empoisonné qui lui a été offert, donc, il doit faire très attention. Sa présence à la Primature renforcera son rôle plus crucial dans le sauvetage de M. Martelly à une seule et unique condition qu´il ne se conduise pas ni se prenne pas comme un véritable PM, mais comme un politicien sauveur et un redresseur de la conjoncture politique qui vient donner à tous les secteurs l´assurance d´une sortie de crise, ce, sans interférence du chef de l´état. Il y va de son propre intétrêt de laisser la manette à M. Paul pour qu´il puisse réussir ce que lui-même n´a pas pu faire, c´est-à-dire redonner confiance à tout le monde que tout peut aller pour de mieux. Car, que l´on veuille ou non, Konpè Plim se révèle être sa dernière carte à jouer. En outre, la présence de Konpè Plim à la Primature symbolisera la morale et la sagesse politique, et servira à calmer et à tempérer les tensions, car tout le monde sera intéressé à connaître sa feuille de route. En effet, ce n´est pas seulement Martelly qu´il s´atellera à sauver, mais le pays tout entier. Tout dépendra de son plan d´action qui, de mon point de vue, doit avoir comme objectif principal celui de convaincre les groupes et regroupements de l´opposition, plus précisément, le MOPOD.
          M. Paul est un fin politicien qui a une carrière et une expérience politique très enrichissante. Il est vrai que sa nomination n´ait pas fait pas l´unanimité - ce qui, en réalité, n´a existé, n´existe et n´existera jamais -, mais Konpè Plim ne doit pas être à l´erreur, car son échec sera, on n´a pas besoin de discourir là-dessus, l´enterrement de Martelly et l´effondrement du pays. D´autre part, si la solution doit être réellement haitienne, l´opposition doit le prouver en acceptant la main que M. Paul les tendra. Par ailleurs, la nomination directe de M. Paul par arrêté présidentiel sans passer par la ratification du parlement est une preuve que M.  Martelly ne reconnaît plus l´existence de ce parlement. De ce fait, la constitution, le droit et les lois de la République sont, par conséquent, mise en veilleuse et tout  l´avenir du pays dépend des consensus politiques.

           En conclusion, je pense que chaque secteur a son droit le plus entier d´être les uns au côté de Martelly et les autres s´opposer radicalement à tout dialogue avec lui. Chaque groupement a le droit de poursuivre les manifestations et les protestations qu´il se croit être justes. Mais, il faut tout de même éviter les mêmes erreurs commises lors du départ d´Aristide en 2004 dont la politique tendait à l´effondrement du pays. Si la branche de l´opposition radicale se trouve impuissante de renverser le régime de Martelly, elle n´a d´autre choix que de négocier avec lui. Moi aussi, je hâte de sortir de ce cauchemar martellytiste. Si une vraie révolution peut le faire, et que ce que nous appelons les ''blancs, n´auront pas raison de nous, qu´il en soit ainsi même s´il resterait un jour à M. Martelly, dans le cas contraire, il est préférable qu´il termine son mandat pour éviter que le pir arrive. Toutefois, la stratégie politique à mettre sur pied par M. Paul devra permettre au président Martelly de terminer son mandat en épargnant au pays une crise plus grave que celle que nous connaissons actuellement, de calmer les tensions des rues et non pas d´arrêter les manifestations, de redonner l´espoir aux individus sur le plan social. C´est sa mission la plus sublime. Il est offert à M. Paul aujourd´hui l´opportunité d´initier une autre manière de faire de la politique en Haiti et de prouver au monde entier que, nous autres haitiens, nous sommes capables de résoudre nous-mêmes nos différends. C´est bien dommage que ce soit à ce carrefour de grande difficulté et d´une tâche si lourde que l´on a fait appel à M. Paul, mais, les grands hommes le sont toujours dans des moments difficiles, c´est pourquoi, M. Martelly a beau avoir été le président d´Haiti, mais ne sera jamais un grand homme. KP a la chance de confirmer qu´il est réellment un grand homme, et pour qu´il réussisse, l´opposition, elle aussi, devrait se mettre dans la tête que M. Martelly c´est du passé. Même s´il n´a pas démissionné comme elle le souhaitait, elle devrait considérer qu´il a complètement échoué en étant obligé de faire appel à un acteur politique issu de ces classes pour lesquelles il n´avait aucune pitié dans ses maladroites pour venir l´aider à sortir de ce trou. M. Martelly est déjà, à mon humble avis, abattu. Enfin, l´intérêt d´Haiti peut se trouver, paradoxalement, dans le terminus du mandat du président et en même temps dans son départ si la transition sera très bien assurée différemment de ce qui s´est passé sous Aristide. Qu´il termine son mandat ou qu´il parte prématurément, quand bien même justice sera faite.


CAMPINAS, 29/12/2014

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