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mercredi 5 octobre 2016

LE RACISME SUBTIL

Résumé

Au-delà du racisme visible qui gagne de l´ampleur à travers le monde, nous côtoyons quotidiennement une sorte de racisme subtil sans s´en rendre compte. Ce type de racisme fragilise la véracité des relations sociales, endommage la qualité de vie sociétale et l´individu qui le ressent et le vit est affecté dans ses dimensions spirituelle, morale, mentale et psychologique. Il est donc aussi dangereux que le racisme visible qui, en dépit des dérives, est quand bien combattu par les dispositions légales à caractère national et international, par les mouvements sociaux antiracistes et dans les médias. L´existence et la rigidité théoriques des lois s´imposent certes, mais les racistes endoctrinés et avérés parviennent quand bien même à les contourner par cette technique de subtilité qu´ils emploient. L´article poursuit donc un double objectif; d´un côté, identifier et comprendre comment se manifeste ce racisme subtil, proposer, en s´appuyant sur l´exemple du cas des étudiants haitiens à l´Unicamp, quelques formules réalistes plutôt que magiques pouvant aider à le démasquer, le surmonter et le surpasser de l´autre.

Introduction

Le racisme s´exerce sous plusieurs formes, qu´il soit visible ou invisible, manifeste ou subtil, perceptible ou imperceptible, direct ou indirect, expressif ou inexpressif, institutionnel ou structurel, c´est un phénomène humain qui nous entoure et avec lequel nous sommes contraints de vivre. La façon dont il est entrain de s´augmenter et de s´empirer dans les sociétés, il appert que nous autres êtres humains soyons loin de le déraciner, l´éliminer et l´anéantir dans nos pratiques sociales et interindividuelles. Sur ce, on peut donc même aller jusqu´à se demander si on naît raciste ou si on le devient, autrement dit, si être raciste est une construction sociale, une culture ou quelque chose d´inné. Si l´on en croit, ce n´est pas un fait avec lequel il faut badiner. Et, bien que le racisme radical, qui est manifestement visible et perceptible ait été et soit de plus en plus durement réprimé de nos jours, il se pratique par ailleurs au milieu de nous cette autre forme de racisme que nous oserions appeler un racisme subtil dont l´imperceptibilité et l´inexpressivité rendent difficiles son identification, sa compréhension, sa condamnation voire sa problématisation.

Ce racisme subtil frappe encore plus facilement et fortement de gens aujourd´hui que le racisme visible dont la croissance et la dégénérescence sont aussi déconcertantes que désastreuses. Beaucoup en souffrent, mais le dénoncent rarement si ce n´est que quand ils en détiennent quelques suspicions disparates qu´ils soutiennent maladroitement. D´autres, malgré leurs lamentations, ne peuvent nullement le faire puisque privés de preuves concrètes. C´est exactement l´un des problèmes du racisme subtil dont nous subissons discrètement et silencieusement les impacts et les contre-coups tels que l´exclusion, le rabaissement, le traumatisme, le stress, la peur, l´isolation, la solitude et l´aliénation intellectuelle, ce qui, par conséquent, compromet le développement social humain.

Le racisme subtil rend, en outre, difficile la fiabilité des statistiques sociales sur la dénonciation des cas de racisme, car il y a tellement d´actes, de comportements, d´attitudes et d´expressions racistes qui se subtilisent entre nous, se dissimulent dans les propos, circulent discrètement et se propagent invisiblement au milieu des relations humaines et sociales que nous sommes enclins à dire que le racisme du monde moderne ou post-moderne aujourd´hui est un racisme subtil qui se pratique plus de manière imperceptible que visible. Et, cette invisibilité et subtilité rendent le racisme encore plus problématique. En effet, d´une part, le racisme subtil représente un défi du point de vue théorique, méthodologique et épistémologique pour les sciences sociales, la sociologie en particulier, d´autre part un défi pour les institutions politiques publiques chargées de rendre justice et pour les groupements collectifs de pression qui combattent le racisme. Néanmoins, malgré tous ces obstacles, cela n´empêche de déceler dans le vivre-ensemble quotidien quelques signes qui peuvent prouver que ce racisme subtil dont nous avons l´intention de traiter existe réellement. Sur ce, l´article a pour objectif de comprendre la manifestation de ce racisme subtil et d´en proposer quelques formules afin de le surpasser.

1. Définition du racisme subtil et quelques signes de la preuve de son existence

Par racisme subtil il faudrait entendre des sortes de préjugés et de discriminations à caractère raciste qui se dissimulent et circulent parmi les individus dans le cadre des pratiques et relations sociales. Le racisme subtil est cet infériorisme ou supériorisme basé sur la race, la position sociale, le pouvoir politique, la puissance économique qu´on n´arrive pas à saisir et extraire matériellement ou physiquement dans un environnement interrelationnel; il y a donc une insaisissabilité qui entoure la manifestation du racisme subtil. On peut au moins aborder le racisme subtil de trois manières: soit qu´on le considère comme quelque chose d´ingénieux et d´insignifiant; soit qu´il est subtil par le fait de la difficulté à le saisir et le comprendre; enfin, soit qu´il est subtil à cause de son excessivité à outrance. En somme, le racisme subtil est un culte de la race qui est célébré de manière camouflée, secrète et invisible. Bien qu´il faille faire attention de ne pas trop le politiser et le galvauder, le racisme subtil peut renvoyer à tout type de comportement indésirable d´un individu qui, par de fines et intelligentes astuces, cherche à ravaler l´autre, à l´inférioriser, à le dévaloriser sans même jamais laisser tomber de sa bouche un simple mot ou expression à conotation raciste et discriminante. De même qu´un auteur eut à comparer la politique d´attente à une forme de domination, le racisme subtil peut être également une autre manière d´être raciste sans se faire remarquer.

Des gestes grotesques, soit en public ou en privé, pourraient aider à comprendre un peu la manifestation de ce racisme. En effet, le refus d´un joueur d´échanger son maillot avec un autre sur un terrain de sport; le marronnage à ne pas intégrer un étudiant dans un groupe de travail ou d´étude; l´évitement à ne pas s´asseoir à côté d´une personne, à ne pas commenter ses opinions, à ne pas répondre à ses questionnements dans le cadre d´un débat; la stratégie de faire attendre une personne plus qu´une autre, etc., autant de gestes, peut-être insignifiants, mais capables d´être entre autres quelques signes surnois, indiscrets, invisibles et subtils d´un racisme. Le racisme visible est féroce, ravageur, humiliant et destructeur. Le racisme subtil, ne concernant pas seulement une catégorie d´individus entant que victimes au profit d´une autre entant qu´agresseurs, est, par contre, rongeur, trompeur, et se présente comme une épée à double tranchant qui transperse l´âme. Personne n´assume ni l´un ni l´autre. En somme, pir idiot que puisse être un individu, il ne va jamais se réclamer être raciste ou admettre avoir des idées, des comportements, des attitudes, des visions, des prétentions, des perceptions, des conceptions, des appréciations à allures racistes qu´il dissimule lui-même. Il y va de soi, parce que le racisme de nos jours, surtout le racisme subtil, est un phénomène impersonnel et impersonnifié, autrement dit, la personne individuelle qui en est l´auteur, se faisant invisible, n´y apparaît presque plus.

Cela voudrait-il dire que nous sommes tous racistes ou avons en nous des germes racistes qui dorment ou sommeillent en nous et peuvent, par conséquent, se réveiller à n´importe quel instant? Peut-être ou pas...! En tout cas, même si notre but ici n´est pas de théoriser sur le racisme entant que tel, mais d´attirer l´attention de certains sur l´existence d´un racisme subtil et la façon dont nous croyons qu´il s´opère, il est important de comprendre que si le racisme est un concept qui ne se refère  pas uniquement à la race et à la racialisation, alors tout langage ou toute expression ou toute intention tendant à la supériorisation ou à l´infériorisation d´une personne - une autre forme de déshumanisation et d´inhumanité à l´égard de l´être humain - est par essence raciste. Or, même si le racisme subtil est inexpressif et se manifeste dans l´obscurité et l´invisibilité, il n´est pas sans effet pour autant. Ses effets, aussi néfastes que ceux provoqués par le racisme visible lui-même que les instruments juridiques nationaux et internationaux cherchent à combattre et condamner, nous atteignent à un rythme comme à un autre. On peut dire que le racisme subtil, par sa manière imperceptible d´agir, est à la fois un non-racisme et un racisme. Sur ce, le racisme subtil est celui qu´on ne voit pas alors qu´il est là. On pourrait même le comparer à l´air qui est présent mais non pesant; au vent qu´on ne voit pas alors qu´on le ressent constamment, enfin, à la réalité qui est invisible pourtant réelle. 

2. Les instruments juridiques contre le racisme: une avancée significative mais insuffisante

Le système de racisme européen de l´époque coloniale qui a pendant longtemps aliéné l´esprit humain lui ayant forcé à croire à la suprématie et la supériorité d´une race qui a conquis et détient encore la puissance économique dans le monde. Le racisme, ne pouvant être réduit à sa simple notion de race, ne s´arrête pas là; il s´étend également, selon Larousse, à toute forme d´hostilité et de discrimination systématique à l´égard d´un groupe d´individus déterminé. Depuis les révolutions des peuples colonisés, esclavagisés, déshumanisés et opprimés - Haiti en fut la pionnière dans cette série et allait être suivie par beaucoup d´autres pays - qui ont abouti à la décolonisation, le système raciste occidentalo-européen qui s´est, délibérément, octroyé un droit de chosifier des êtres humains en les transformant en moins que rien, a été vivement ébranlé et combattu, et continue de l´être. Ce combat contre le racisme - il doit en fait le rester de façon plus vive et pragmatique - se fait avec des instruments juridiques nationaux et internationaux qui le classent parmi l´un des crimes les plus terribles.

En effet, sur le plan national, beaucoup de pays ont déjà fait des efforts pour se doter d´une législation contre le racisme dont l´efficacité dépend de la rigueur dans l´application stricte et du succès obtenu à partir des procès et des sanctions qui en résultent. En règle générale, toute législation nationale en la matière vise d´une part à protéger la démocratie, prévenir les violences que peuvent causer les propos racistes, de l´autre. Sans vouloir reprendre une chronologie systématique de ces législations, il s´avère qu´à Haiti - en dépit de tout ce qu´elle endure aujourd´hui sur le plan social, politique et économique - a été le premier dans tout le continent américain depuis 1803, pour ne pas dire sur la planète entière, a avoir donné le signal de cette lutte contre le racisme féroce et déshumanisant des colonisateurs européens. Au lendemain des guerres révolutionnaires non seulement pour l´indépendance et la liberté, mais encore contre le racisme, l´esclavagisme et le colonialisme, ce que les puissances coloniales européennes craignaient, la France en particulier, arriva, à savoir, la contamination des autres colonies américaines, caribéennes et africaines par cette fièvre révendicative et obsessionnelle pour la lutte des droits de l´homme provenant d´Haiti depuis le début du 19ème siècle.

De fait, Haiti a ouvert la voie à l´indépendance et à la liberté pour beaucoup d´autres nations qui, comme elle, ont plus tard pris naissance dans ces combats sociaux, politiques et économiques. La nation haitienne fait face aux questions racistes dès sa naissance, en d´autres termes, le problème du racisme et du colorisme ne manquait pas de susciter des débats et de se trouver au coeur des rivalités politiques, des luttes sociales et des cupidités économiques qui ont régné et règnent encore dans ce pays. Dès l´aube, la constitution haitienne de 1805, la première de la république indépendante d´Haiti, désignée à l´époque sous le nom d´Empire d´Haiti (Art. 1), est claire sur la question de toute forme de discrimination raciale axée sur la couleur et établit, par la suite, une sorte de noirisme dans la société haitienne. En effet, même si l´Art. 14 de ladite constitution concerne plus particulièrement les enfants nés de parents haitiens, il est par contre une disposition légale qui prescrit toute sorte d´acception ayant pour fondement la couleur. Ainsi donc, contrairement à ce que l´on pense, la problématique de race et de couleur surgit simultanément avec l´indépendance haitienne.

Aux États-Unis, les luttes antiracistes n´ont survenu, effectivement, que vers les années 50 et 60 où les noirs américains réclamaient leurs droits plus particulièrement leurs droits de vote. Au Brésil, la constitution de 1988, en son art. 5º, incise XLII, fait du racisme un crime imprescriptible. La loi # 7716 du 5 janvier 1989 le condamne avec la plus grande énergie. Même la France, le pays qui a pendant longtemps institutionalisé le racisme tant en Afrique que dans les Îles caraibes, est parvenue à adopter, depuis la fin du 18ème siècle, des lois contre le racisme et toute forme de discrimination et de préjugé basée sur la race. Le continent africain, lui aussi, se mêle de la partie par le truchement de l´Afrique du sud qui, en 2000, a voté une loi contre le racisme et tout type de propos homophobes susceptibles de susciter la haine raciale ou éthnique. L´accent mis sur ces sociétés se justifie, d´une part, par leur composition sociale mosaique, car c´est là où les noirs sont le plus victimes du racisme, d´autre part à cause des différentes actions révendicatives que ces groupes dits minoritaires ont menées pour combattre le racisme, l´homophobie et la discrimination raciale.

En second lieu, sur le plan international, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1945, il a été adopté une multitude de résolutions, de recommandations, de conventions et de traités en vue de l´élimination du racisme, de l´homophobie et de la xénophobie. L´ONU, l´organisation créée au lendemain des guerres mondiales dans l´objectif de gérer les conflits interétatiques, fait du racisme un sujet d´intérêt international et invite les états-membres à en faire de même. Parmi ces instruments juridiques internationaux contre le racisme, on peut citer la Convention Internationale de 1966 de l´ONU adoptée à New York et qui prescrit toute forme de discrimination axée sur la race, la religion, la couleur, la langue etc. On a ensuite la Convention Européenne de 1950 qui consacre la jouissance des droits de l´homme et des libertés fondamentales sans aucune préférence liée à l´origine nationale, raciale, éthnique ou sociale de la personne. Enfin, il y a le Traité de Rome de 1957 qui est survenu dans les sociétés européennes lors de la réapparition des pratiques discriminatoires et racistes. Tous ces textes internationaux condamnent avec la dernière rigueur et véhémence le racisme sous toutes ses formes. 

Jusque là ce ne sont que de très beaux textes philosophiques qu´il est agréable de lire, de commenter, de critiquer et de contextualiser. Ces textes, se renfermant sur eux-mêmes sous un aspect théorique, restent, cependant, dans la pratique lettre morte. Au Brésil, depuis le vote de la constitution de 1988 et l´adoption de la loi de 1989 à nos jours, le Ministère de la Justice par le truchement de son service appelé Ouvidoria Nacional de Igualdade Racial, a reçu en moyenne 300 cas de dénonciations contre le racisme ou les injures racistes par an. Il est en outre difficile d´évaluer le suivi de ces dénonciations. Or, quand dans une société pluriraciale comme celle du Brésil et des États Unis ou multiéthnique comme celle de l´Afrique du sud où les noirs majoritaires ont des droits réduits; quand le taux d´homicides mensuel, trimestriel et annuel affecte plus la population noire et métisse que la population blanche; quand il y a plus de jeunes noirs incarcérés et entassés dans des prisons et centres de détention que de jeunes blancs; quand dans les fonctions supérieures on y rencontre plus de blancs que de noirs; quand les universités sont débordées plus d´étudiants blancs que de noirs; quand le marché du travail est plus accessible aux blancs qu´aux noirs, alors nous sommes enclins à supposer qu´une sorte de racisme génocidaire se trame subtilement et silencieusement contre une telle population infériorisée et traitée comme minoritaire du fait qu´elle ne détient pas les richesses économiques.

Sur ce, les doutes suivants persistent: peu de cas d´actes racistes ont été repertoriés, rapportés, enrégistrés et poursuivis par devant les instances judiciaires compétentes depuis la création de ces instruments juridiques; il y a une très forte disproportionalité et un déséquilibre total entre le nombre incalculable d´actes racistes et discriminatoires qui se pratiquent chaque jour à travers le monde et le nombre de condamnés pour ces mêmes actes, même si la condamnation concernerait un individu, une institution, un pays, un groupe ou une organisation; les victimes des actes racistes, bien que nombreux, ont très rarement - pour ne pas dire n´ont jamais - bénéficié de réparation et de restitution dans leur dignité, humanité et personalité; enfin, les plaintes déposées contre des personnes racistes, xénophobes et homophobes, qui pour la plupart détiennent de puissants moyens politique et économique, ont très rarement eu des suivis et des conclusions. Tout ceci y compris la manifestation subtile du racisme qui est dangereuse pour le développement de l´être humain tant du point de vue psychologique, spirituel, moral que personnel et social montrent, non seulement que le racisme ne date pas d´hier, mas surtout cette lutte pour l´affaiblir voire le déraciner dans nos pratiques sociales est un long chemin à parcourir et peinera d´aboutir à des résultats positifs.

3. Pourquoi le racisme subtil est-il très dangereux?

Le racisme subtil est celui qui, à cause du laxisme de la société vis-à-vis du racisme physique et visible et sa tolérance à cacher les auteurs de cette pratique répréhensible ayant déjà causé pas mal de dégats, tend à fuir les lois qui condamnent le racisme proprement dit. Le racisme subtil est un acte ignoble qui se concrétise dans la plus profonde obscurité et indifférence. Fuir les lois nationales et internationales prescrivant le racisme traduit la peur d´en subir les sanctions, ce qui veut dire que les racistes subtils opèrent, d´une part, dans l´anonimat, l´hypocrisie, l´obscurité, la discrétion et la dissimulation. D´autre part, le racisme subtil s´exerce dans l´invisibilité, la lâcheté et les propos qui l´accompagnent sont le plus souvent imprécis et inexpressifs. En d´autres termes, le racisme subtil ne se dit pas, ne s´exprime pas, ne s´affiche pas, mais se pratique dans le plus sombre catimini. Il est donc difficile de l´identifier si ce n´est qu´en faisant montre d´une intelligence poussée et approfondie qui invite à se méfier des apparences, à fixer le regard du sujet parlant pour y déceler des traits et signes de ce racisme, à observer les comportements dissimulants, et, enfin, à accorder une attention soutenue plus aux non-dires qu´aux dires trompeurs et bavards. Le racisme subtil même s´il feind on peut toutefois le détecter et le découvrir dans des démarcages, discrétions, silences complices, mutismes volontaires, injures, propos irrespectueux et irrevérencieux, mépris, dissimulations.

Dans les relations interindividuelles, le racisme subtil est à dimension et dominance égocentrique et ethnocentrique. Celui qui en est l´auteur se surestime, se survalorise, est traversé par un égocentrisme à outrance en se croyant être supérieur à l´autre en vertu de sa position sociale, de ses privilèges socio-économiques ou encore de ses influences politiques. A cet effet, cherchant à les dissuader, à les esquiver en ne les commentant pas, le considérant une espèce d´objet, les opinions de l´autre lui importent peu. Dans les discussions, le raciste subtil fait tout pour éviter de se mettre d´accord ou en désaccord avec les idées de celui qu´il cherche à rabaisser et à inférioriser. La loi et les normes sociales n´y peuvent rien. Les dénonciations y référant souffrent de palpabilité. Voilà pourquoi le racisme subtil est dangereux parce que non seulement il tend à tromper la vigilance des lois antiracistes et se pratique dans la plus parfaite ignorance, mais sutout de manière inapperçue il est capable de ratrapper n´inmporte qui en affectant, silencieusement, sa vie morale. La victime du racisme subtil, étant dans l´incapacité et l´impossibilité de le prouver, est appelé à en souffrir toute sa vie et, pis est, à en demeurer une éternelle victime.

S´il est dangereux, le racisme subtil est pourtant loin d´être fatal. S´il faut le contrecarrer, il est important de ne pas en faire une fatalité, mais un fait social qui nous est imposé. Il est vrai que les lois positives y compris celles relatives au racisme fonctionnent avec des faits et preuves matériels, mais à cause de sa nature il n´est pas facile de soutenir le racisme subtil par des preuves concrètes en vue de faire valoir sa qualité de victime d´un tel acte. On risque même d´être accusé de menteur pour avoir porté de faux témoignages. Et, ce type de délit est puni par la loi. En outre, le problème du concept de racisme subtil c´est qu´il est trop philosophique, immatériel et abstrait, il n´est pas physique, juridique encore moins légal. Donc, c´est un épiphénomène derrière lequel se cache un fait social qui vient de l´extérieur et impose tant à ceux ou celles qui le pratiquent ou le subissent un mode de vie. Néanmoins, on peut l´affronter autrement, pas avec les lois positives préexistantes, mais par l´éducation, l´amour, le respect, la culture, le surpassement de soi, la reconnaissance de soi et de l´autre entant que sujets de droits et porteurs d´identités multiples et plurielles. Car, le combat contre le racisme subtil est à la fois un combat contre soi-même et contre l´autre. D´où toute la complexité et la dangerosité du phénomène.

Le racisme subtil, enfin, contourne les normes sociales et même induit la société, les acteurs et agents sociaux en erreur. Il les bifurque et cherche des racoursis. Il se manifeste dans l´inexpressivité, l´impercebtibilité, l´immatérialité, l´invisibilité et se joue sur l´éloignement et la distanciation en se cachant derrière les apparences, les paroles flateuses et les promesses superflues. Pouvant être rencontré au niveau des pratiques relationnelles des individus entre eux; dans les fréquentations continuelles d´une ambiance culturelle, collective, sociale ou académique; dans les espaçes universitaires plus fréquemment au sein des groupes de travail et d´étude, le racisme subtil affecte, que l´on veuille ou pas, notre train de vie. Si certains refusent d´en parler, d´autres ne cachent pourtant pas leur indignation face à la montée à outrance de cette pratique humaine et sociale qu´on a du mal à comprendre. Nous avons pour preuve d´un tel racisme le cas des étudiants haitiens accueillis à l´Université d´État de Campinas (Unicamp) où, dès leurs premiers instants, ils commençaient à faire face pour la première fois à cette forme de racisme avec lequel ils ne s´habituaient pas auparavant. Néanmoins, au fil du temps, ils ont fini par le saisir et décidé de le vaincre à leur manière.

4. Les étudiants haitiens face à un racisme subtil à l´Unicamp

Le racisme subtil frappe surtout les étudiants noirs à l´Unicamp (africains, brésiliens noirs et haitiens). Nous nous intéressons plus essentiellement à la dernière catégorie. En effet, les étudiants haitiens constituent le premier groupe d´étudiants noirs à avoir été reçu massivement par une université brésilienne, en l´occurrence l´Unicamp, qui, comme l´USP (Université de São Paulo), est une université à réputation élitiste et même raciste. Le racisme qui règne au Brésil est comme un choc psychologique pour les étudiants haitiens qui, se croyant être dans un pays à majorité noire, n´auraient jamais pu imaginer faire face à un tel type de phénomène sans oublier, bien entendu, les multiples agressions verbales et physiques qu´ils endurent chaque jour. C´est quelque chose qui les surprend quoi! Pris au dépourvus par ce racisme subtil, ils ont eu du mal à le comprendre. Or, c´est dans le milieu universitaire, dont nous avons une certaine connaissance et que nous fréquentons plus souvent, qu´ils devaient pour la première fois y faire face. Et, si pendant un certain temps, ils se sont tus non pas par la peur d´être expulsés de l´université, mais par crainte d´être pris pour des hallucinés, le racisme subtil n´a toutefois pas eu raison d´eux.

En effet, en 2011, un groupe d´une quarantaine d´étudiants haitiens, boursiers du gouvernement brésilien, est arrivé à l´Unicamp dans l´objectif d´y continuer et terminer leurs études de premier cycle universitaire. La langue, le portugais brésilien, s´avérait être le premier requis pour s´inscrire dans une discipline scientifique. À cet effet, l´encadrement académique, la compétence des professeurs, la pédagogie et la méthode employées, l´aptitude et l´intelligence des étudiants haitiens, tous impécablement réunis ensemble, ont permis de parvenir avec succès à cette finalité linguistique. Cette étape accomplie, le moment était donc venu de rentrer à l´université. Le racisme subtil, qui leur était jusque là étranger et méconnu, allait être le premier défi auquel ils devaient faire face dès la rentrée universitaire en février 2012. Ce racisme subtil avait quelque chose à voir avec leur accent créole à maintes fois ironisé et se pratiquait discrètement mais paradoxalement dans une ambiance académico-universitaire. Celui-ci se faisait encore sentir dans la fréquentation des salles de cours, mais la situation s´est plus précisément empirée dès l´instant où il fallait constituer des groupes de travail et d´étude qu´ils devaient par la suite rejoindre en compagnie d´autres étudiants brésiliens. Toute stratégie et manoeuvre ont été mises en branle en vue de les mettre à l´écart, les esquiver et les éviter: rejet, éloignement, distanciation, silence, oubli, discrétion etc. Leur expulsion des groupes qu´ils ont malgré tout rejoint n´était pas directe, mais diplomatique . 

Selon le témoignage de plusieurs d´entre eux, il arrive dès fois que des groupes de travail et d´étude - une obligation d´ailleurs de certains professeurs - sont constitués avec un nombre inférieur à celui exigé par ceux-ci, ce, dans l´indifférence totale de les y intégrer. En outre, par le fait de ce comportement raciste pour le mieux qu´on puisse dire absurde et aberrant, certains étudiants haitiens ont obtenu des notes inférieures à la moyenne ou en ont perdu. Sur ce, il est donc important de souligner deux réalités dominantes dans la vie estudiantine de ces derniers: d´un côté la forte probabilité - et ceci s´est effectivement produit - qu´un étudiant haitien se retrouve solitairement perdu au milieu d´un nombre écrasant de jeunes étudiants blancs, surtout qu´au Brésil la communauté noire qui ressent une certaine affinité avec les haitiens et les africains accède de moins en moins à l´université. D´un autre côté, certains professeurs ignorant ou niant l´existence d´une telle réalité imposent une règle commune à tout le monde: celle de réaliser son travail final de cours dans un groupe dans le cas contraire la note y relative peut ne pas être concédée. De plus, il y a des devoirs collectifs dont la note finale est, exclusivement, soit collective, soit individuelle ou les deux à la fois. D´autres plus compréhensifs et conscients de la réalité mettent à disposition de tous les deux possibilités. Ainsi, l´évaluation est individuelle et collective bien que dès fois la seconde l´emporte sur la première.

Le cas des étudiants haitiens doit nous interpeller sur au moins trois réalités concrètes qui se cachent derrière ce racisme, et, auxquelles, de fait, nous ne devons pas nous échapper. C´est que, premièrement, s´ils ne le manifestent pas publiquement, ils s´en plaignent à des particuliers, et s´ils le font c´est que quelque part ce racisme qu´ils subissent malgré leurs efforts intellectuels pour s´assurer un estime social existe, les affecte moralement et les cause des torts. Ils ont dû donc travailler et étudier ardemment afin qu´il ne compromette pas leur rendement intellectuel. Deuxièmement, ils ont compris que c´est en faisant semblant de l´ignorer, d´en faire fi, de faire comme s´il n´existait pas qu´ils arriveraient à vaincre ce racisme subtil qui prend sa source dans les mépris, les éloignements et la distanciation des uns ou des autres sur le campus de l´Unicamp à Barão Geraldo. Enfin, en troisième lieu, ayant surmonté courageusement ces obstacles racistes par l´autoréalisation, ils se sont finalement persuadés qu´en tout cas la meilleure formule de lutter contre cette forme de racisme devant lequel les lois et les institutions judiciaires sont impuissantes, c´est par les efforts intellectuels réalisés dans l´individualité, par l´estime de soi et l´autorespect. Cela leur a valu de fait du succès. Ainsi, par la preuve de leur autoperformance, certains groupes récalcitrants ont été obligés de leur frayer une petite place dans leur rang.

5. La lutte contre le racisme subtil est-il possible?

Étant donné d´une part son impalpabilité et son immatérialité; l´hypocrisie et la discrétion dans lesquelles il baigne d´autre part, le racisme subtil, paraît-il, est très difficile d´être combattu. D´où deux problèmes majeures. Premièrement, le défi qu´il pose à l´organe judiciaire de rendre justice aux victimes, deuxièmement, le traumatisme, le stress et l´anxiété dont il est la cause et avec lesquels les victimes sont contraints de vivre tous les jours. Ce qui, en conséquence, ralentit le rythme de développement social, économique, intellectuel et culturel de l´individu dans la société. Le chemin à parcourir pour lutter contre ce type de racisme s´annonce d´ores et déjà ardu, long et épineux. Toutefois, quelques formules moins magiques que réalistes pourraient servir. Inspirées de l´expérience haitienne à l´Unicamp, il est important d´y réfléchir un peu.

Une première chose à faire remarquer dans le comportement des étudiants haitiens face au racisme subtil c´est qu´ils ont eux-mêmes puisé dans leur for intérieur des pulsions et élans nécessaires leur permettant non seulement de vaincre ce racisme et d´évaluer leur capacité, mais surtout de s´auto-réaliser dans la plus intime individualité. Il s´agit là d´une résignation, non dans le sens de naiveté, mais ancrée à un ''déjà'', elle traduit une étape déjà franchie. C´est-à-dire, étant déjà là présents au sein d´une société raciste; ayant déjà consenti d´énormes efforts et sacrifices pour y être; ayant été déjà admis à l´une des prestigieuses universités brésiliennes; se sachant être déjà des privilégiés et miraculés; ils se sentaient traversés par le droit de réussir et de se faire valoir, par le sentiment de se souvenir de la cause pour laquelle ils sont là et d´être convaincus qu´ils côtoient d´ores et déjà une place au sein de l´élite intellectuelle en dépit de tout, par le devoir de ne jamais oublier que beaucoup comptent sur eux. Une résignation qui se traduit par cette obsession, cette soif, cette détermination de réussite et ce rêve de devenir quelqu´un, donc, face à un tel ascétisme, rien ne pouvait les arrêter. En tout cela, ils ont fini par se savoir capables de quelque chose, de s´engager seuls avant de penser à aller à la conquête d´un quelconque support ou appui collectif pour parvenir à ce niveau presque de manière narcissique. Cela ils l´ont suffisamment et parfaitement compris.

En fait, il y a lieu de souligner que chaque individu porte déjà en lui ces valeurs sociales et culturelles pour foncer: l´estime de soi, la confiance en soi et le respect de soi. Ce ne sont pas des choses qui viennent spontanément, mais,choses sociales par excellence, elles proviennent de la société. Elle les nourrit, les organise et les construit dans nos pensées. Les étudiants haitiens en avaient fait bon usage. La performance, la compétence et le succès acquis dans l´individualité ne sont certes pas une garantie suffisante pour se faire immédiatement ou obligatoirement accepter par l´autre, mais, d´une façon ou d´une autre, ils auront quand bien même pour effet de permettre à l´individu de s´affirmer et s´imposer à l´autre même si ce dernier ferait semblant de les ignorer. L´impact espéré sera positif et l´essentiel est de ne pas se laisser anéantir, abattre, décourager, vaincre par ce racisme subtil qui cause deux dilemmes à la victime: l´un lié à la justice réparatrice et l´autre à l´intégration sociale. Ce qui veut dire, en somme, que la structure sociale restera opaque aux victimes du racisme subtil ou pas si elles ne font pas des efforts pour le surpasser.

En outre, faire partie d´un groupe, qu´il soit sectariste ou ouvert, ou s´y intégrer permet certes de se développer, s´épanouir, se parfaire, se cultiver, s´éduquer, s´acculturer et se perfectionner en subissant le poids contraignant que ce groupe fait peser. C´est un souhait idéal, car les échanges sociaux y sont toujours énormément fructueux et porteurs de complémentarité, de conflit et de contradiction desquels découlent les meilleures relations sociales harmonieuses. Et ces éléments en plus de participer à la transformation sociale des individus leur aident à construire leurs identités individuelles et collectives. Devant la montée à outrance dans le monde des libertés individuelles et de l´individualisme socialisant, il est clair que l´individu, le centre d´action sociale et moteur du changement social, peut réussir aussi individuellement que collectivement. Donc, il est faux et même illusoire de se croire improductif en dehors des encadrements collectifs. De cela aussi, ils en étaient conscients.

Il y a ici quelque chose qui se conquiert dans ces efforts intrapersonnels, ce que j´oserais appeler une puissance capacitative individuelle de réussir et de voler de ses propres zèles. Ils se le sont donc imposé et l´ont imposé et fait accepter non de manière arbitraire et dictatoriale, mais au fur et à mesure par le dialogue, le débat, l´entretien, la discussion et les efforts intellectuels qui doivent, ipso facto, aller dans un sens participatif et constructif. S´investir et croire dans ses capacités personnelles et individuelles, bien que cela nécessite un certain dépassement de soi et des efforts méditatifs et ascétiques, est un pas vers une acceptation collective, autrement dit, l´acceptation collective ne va pas attendre, elle est une construction et une concrétisation dans le temps et l´espace. Ce temps consacré pour se construire, se former, s´éduquer, se cultiver, se parfaire et se préparer dans la plus secrète individualité n´est pas vain. Il fait partie du processus de socialisation sociale et culturelle. Néanmoins, il est important de ne pas confondre individualisme et isolement. Si on s´isole on se tue socialement et psychologiquement, par contre l´individuation est nécessaire et même fondamentale à l´insertion collective.

Même si l´individualisation dans ce débat reste l´exception tandis que la collectivisation la règle, il ne suffit donc pas de noyer cette individualité dans une sorte de collectivisme à outrance et parfois contre productif. Le collectif est une construction sociologique, une sorte de force sociale invisible mais agissante dont l´effet contraignant ne se fait sentir qu´à l´intérieur du groupe. Il n´existe, par conséquent, que l´individu comme véritable acteur du groupe avec tout ce qu´il comporte de croyance, éthique, valeur et symbole. Sans l´individu il n´y a pas lieu de parler de collectivité encore moins de communauté. Or, si le racisme est souvent perçu comme un phénomène communautariste et sectariste, il est temps de restituer à l´individu cette place d´acteur social et collectif qui lui revient. Cela suffirait-il à mettre un terme au racisme plus particulièrement au racisme subtil? Loin delà! En fait, aucune formule magique ne pourrait prétendre mettre fin à un phénomène aussi complexe et compliqué qu´est le racisme subtil. Par contre, comme on vient de le voir, on peut se doter d´instruments intellectuels nécessaires permettant de l´affronter tout en refusant de s´y rabaisser. Subtil, pourtant fort ancré dans les habitudes et pratiques sociales, ce racisme va le rester tel autant que perdurent les disparités et inégalités sociales.

Devant cette incapacité de la justice de combattre le racisme subtil et les traumatismes dont il est l´auteur chez les victimes, la seule alternative consiste à se plonger dans un exercice altruiste afin d´acquérir les potentialités et ressources nécessaires qui puissent servir à surmonter ce racisme subtil inhumain et humiliant. Cela, entant qu´un recours susbtitutif - voire ultimement reconstructif de la personnalité - à l´impuissance de la justice. Autrement dit, une justice intérieure, intrapersonnelle et individuelle que l´on s´attribue à soi-même comme un curatif à l´inefficace justice institutionnelle. Car, si les dénonciations du racisme manifestement visible avec des preuves les plus matérielles et palpables qui soient trainent encore devant une justice inefficace et inefficiente et, par conséquent, n´aboutissent jamais à des sanctions réelles et réparatrices non seulement pour les victimes, mais surtout pour la société et la crédibilité et la transparence de la justice elle-même, il faut s´attendre au pir dans le cas du racisme subtil.

Réflexions finales

Tenant compte de tout ce qu´on vient de souligner, il y a lieu de comprendre que le racisme subtil n´est ni mythe ni illusion ni imagination, il existe bel et bien parmi nous, l´essentiel est de le déceler afin d´y prêter attention et d´en prendre garde. En dépit des humiliations, des séquelles morales et des traumatismes psychologiques qu´il leur a causé, les étudiants haitiens à l´Unicamp ont fait preuve de courage, de perspicacité, de persévérance, de consistance et de résistance en mettant l´accent sur l´effort individualiste pour le vaincre et ensuite réussir. Jusqu´à présent les résultats académiques qu´ils ont eus montrent qu´ils s´en étaient bien sortis. De fait, ils sont parvenus à s´imposer, à se faire accepter et respecter sur le plan de la performance académique et de la capacité intellectuelle mettant ainsi dans une situation embarrassante ceux-là, racistes subtils ou non, qui doutaient de leur potentialité. Ce sont eux qui m´ont permis de me convaincre qu´un racisme subtil règne à l´intérieur de cet espace universitaire brésilien et peut-être dans tout le Brésil. Ils en sont l´exemple vivant, la preuve concrète et la manifestation réelle. Ils ne sont pas les seules victimes, les brésiliens noirs et les africains font également face à ce mal qui, peut-être, ne tue pas physiquement (suicide), mais ronge, meurtrit, démoralise et traumatise assurément l´intellect et l´être (mort sociale ou psychologique). En résumé, il est important de ne pas se laisser terrasser et démotiver par un racisme de ce genre d´où qu´il vienne et quelle que soit la forme sous laquelle il se manifesterait, car, pour subtil, invisible, dissimulant, imperceptible et inexpressif qu´il puisse être, c´est par l´éducation, le savoir, la connaissance et la culture que cette forme de racisme doit être combattue, comme les étudiants haitiens l´ont prouvé.

Jean FABIEN

Campinas, 5 octobre 2016


samedi 17 septembre 2016

O IMPEACHMENT BRASILEIRO: ENTRE VERDADEIRO E FALSO?

Resumo

No dia 31 de agosto de 2016, ocorreu no Brasil um evento histórico importante com repercussões nacional e internacional: 61 Senadores votaram a favor da cassação definitiva do mandato da presidente Dilma Rousseff, afastada da presidência desde 12 de maio de 2016 no âmbito do processo comumente chamado impeachment. Este evento permanecerá marcante na memória social e histórica do povo brasileiro. Ao longo do acompanhamento do mesmo, há de interrogarmo-nos sobre o que é verdadeiro e falso à medida que tudo pareceu - na defesa, na acusação e no Plenário, onde se interagiam partidários e oponentes da Dilma - verdadeiro e falso ao mesmo tempo. Este verdadeiro falso ou falso verdadeiro se articulou em torno do uso de uma palavra-chave: golpe. Com efeito, os partidários da Dilma - falando do impeachment - denunciaram um golpe, os seus adversários e acusadores contra-atacaram sustentando que não é golpe. Daí o dilema de determinar se o impeachment é golpe ou não. Mas, como ele não pode ser os dois ao mesmo tempo, pois o artigo tem um duplo objetivo: analisar se realmente o impeachment brasileiro - na sua complexidade - pode ser considerado como um golpe; entender se, talvez, o emprego deste conceito não tenha sido excessivo e em que medida esta excessividade influenciou a decisão final do Senado por ter sido tomada por uma esmagadora maioria.

Introdução 

A obtenção da medalha de ouro dos Jogos Olímpicos pela primeira vez na historia futebolística brasileira - uma conquista tão sonhada desde mais que 100 anos - e o impeachment abriram uma outra página na historia contemporânea do Brasil. Com o impeachment o país, por uma outra vez, atraiu as notícias mundiais. Como todo fato histórico, o impeachment brasileiro tem uma origem e ocorreu num contexto social, político e econômico bem peculiar. Gostaríamos de lembrar três cenários históricos fundamentais que deixaram mais ou menos claro um pressentimento original de impeachment. O primeiro começou com a oposição declarada do vice-presidente à Dilma. Com efeito, numa carta enviada à presidente em 2015, Michel Temer deixou claros seus sentimentos de desconfiança e de desconforto dentro do governo dirigido pela senhora e chamou a atenção dela sobre a necessidade de reunificar o país. ''Tenho mantido a unidade do PMDB apoiando seu governo [...]. Isso tudo não gerou confiança em mim. Gera desconfiança e menosprezo do governo[1]''. Segundo este trecho do conteúdo da carta, Temer se sentiu menosprezado e humilhado pela presidente.

O segundo cenário se relaciona, poucos tempos depois, à ruptura, em março de 2016, do PMDB (Partido do Movimento Democrático Brasileiro) com o governo da Dilma lembrando que este partido esquerdista era o melhor aliado íntimo de combate do PT há muito tempo. A partir daí, podemos dizer que Dilma começava a se enfraquecer e estava caminhando, gradativamente, para um processo de destituição. O terceiro elemento que não devemos nos escapar, é este abandono silencioso da Dilma pelo seu próprio partido, o PT (Partido dos Trabalhadores), que ficou calado e passivo durante suas acusações. Ainda muito menos discutido, embora interessante, este aspecto merece uma atenção peculiar. Com efeito, o partido se mostrou desconfiante e indiferente ao caso da Dilma e parecia ser mais interessado a outros assuntos como, por exemplo, uma eventual reforma em vez de um acompanhamento solidário à senhora. Ou seja, o PT procurava afastar-se e fugir de um dos seus líderes em dificuldade por toda parte, porque está querendo salvar sua pele deixando-o afogar.

Dilma mesma a um certo momento sentiu a falta deste apoio. Ela tinha muito pouco apoio deste partido de esquerda que chegou ao poder pela primeira vez com a eleição do Lula em 2003. Enquanto que Dilma estava enfrentando seus acusadores e oponentes, o PT se mostrou muito mole. Era possível observar, ademais, apesar de uma pequena minoria de senadores do PT que a defenderam, uma grande falta do apoio deste partido à Dilma até falar de uma ausência flagrante. Em outras palavras, o PT se afirmou impotente a assumir a defesa da sua própria chefe e a acompanhá-la nas suas adversidades. Portanto, durante o processo de impeachment percebemos que Dilma estava sozinha em frente de um duplo dilema: as acusações pertinentes e dolorosas dos seus adversários e a traição de alguns dos seus antigos e melhores partidários e aliados que a abandonaram num momento crucial em que ela precisava mais deles.

Além desses fatores, o processo de impeachment ocorreu num contexto social, político e econômico difícil para o Brasil: graves crises econômicas; inflações; desempregos; aumento dos produtos alimentares de primeira necessidade; escândalos de corrupção da Petrobras; denuncias contra megaeventos socioculturais com custo altíssimo (por exemplo, os Jogos Olímpicos cujos investimentos custam 51% do orçamento, U$ 4,6 bilhões segundo o jornal Folha); programas sociais do governo dificultados; movimentos sociais; Lula, o líder carismático do PT, perante a justiça enquanto que Dilma tentou nomeá-lo como ministro da Casa Civil, etc. Eram, entre outros, alguns fatos que precederam o impeachment. Não podemos, no entanto, esquecer o papel significativo de uma certa imprensa de direita no Brasil que, nas suas propagandas midiáticas, participou fortemente da desestabilização e do enfraquecimento da Dilma, do seu governo e do seu partido. Assim, enquanto que estamos assistindo um momento muito difícil do PT, o processo de impeachment nos convida a perguntar se não se trata de uma queda consumida ou de um fim deste partido na medida em que dois dos seus líderes principais, Lula e Dilma, estão sendo processados pela justiça brasileira.

O artigo não vai enfatizar todos esses fatores, mas pretende destacar algumas reflexões sobre o impeachment. Para isso, num primeiro tempo, nossa tarefa consistirá em entender o sentido histórico do impeachment que, desde seu início, é qualificado de golpe pelos partidários e advogados da Dilma. Na segunda parte, pretendemos discutir os caráteres legal, constitucional e institucional do impeachment tal como é concebido no campo político brasileiro. Tentaremos, em terceiro lugar, ressaltar dos argumentos da defesa e do discurso de depoimento da Dilma uma certa excessividade no uso do conceito de golpe e buscaremos determinar em que sentido esta excessividade influenciou a decisão final senatorial de 31 de agosto de 2016 de que resultam duas consequências previsíveis importantíssimas: Por um lado, Dilma Rousseff perdeu a comanda definitivamente do país mesmo se, felizmente, ela não seja impedida de exercer por um período de oito anos seus direitos civis e políticos, por outro lado, seu antigo vice-presidente, Michel Temer - suspeitado de ser o principal conspirador e traidor desta destituição - se tornou, automaticamente, o presidente atual do Brasil para assumir o resto do mandato da presidente destituída. Por fim, se a quarta parte quer entender o lógico de votação do impeachment no Senado, num quinto tempo, verificaremos alguns problemas que põe este argumento de golpe.


1. O significado histórico do impeachment brasileiro

O processo de impeachment da presidente Dilma Rousseff já, desde seu início em outubro de 2015, se inscreveu nos anais da historia não somente do Brasil, mas também da historia mundial. Por que? Primeiro, pelo fato de que o Brasil - a despeito de todas as realizações e de todos os progressos sociais e  econômicos nos últimos dez anos do Partido dos Trabalhadores (PT) - não tinha medo nem vergonha de acusar de corrupção, de crime de responsabilidade e de crimes fiscais aquele regime político, que, desde a acessão de Luiz Inácio Lula da Silva ao poder, conseguiu reduzir consideravelmente a pobreza e permitiu ao país se tornar, entre 2012 e 2014, a sétima maior economia mundial. É preciso ter muita coragem e audácia para fazer isso. Em segundo lugar, é pela primeira vez na historia política brasileira que uma presidente envolvida num processo de impeachment, acusada e afastada do seu poder demonstrou tanta perspicácia, coragem, determinação, força e perseverança para ir até o fim na comprovação e na defesa da sua inocência perante um tribunal legislativo que representava o Senado federal brasileiro. 

O terceiro aspecto histórico do impeachment vem de um sentimento pessoal, porque era pela primeira vez da minha vida de jovem que eu assisti, desde o início até o julgamento final, um processo de destituição tão contraditório, confuso e controverso de uma presidente oriunda das eleições democráticas. Ator e construtor da historia, todo ser humano sonharia viver um momento histórico excepcional como este na sua vida. De fato, como o terremoto do Haiti, em janeiro de 2010, o impeachment brasileiro, malgrado sua perplexidade e complexidade, foi um dos grandes momentos históricos marcantes da minha vida que me acrescentou uma compreensão a mais do Brasil. Uma satisfação pessoal certo, mas também uma grande confusão. Satisfação não no sentido de alegria, de contentamento, de comemoração, de festividade, pelo contrário, de profundos confusão e questionamentos sobre o que traduziria realmente este processo. Por fim, o impeachment constitui um momento histórico interessante tanto pelo Brasil como pelo mundo na medida em que desde seu início até seu fim era super difícil identificar quem estava certo ou errado; quem dizia a verdade ou a mentira; quem enganava o povo - a eterna vítima - e quem queria salvá-lo. Era um processo muito duvidoso. 

Em resumo, além da sua historicidade, o impeachment era marcado pelas suas dúvidas e confusões. Era complicado localizar o lugar de onde se sairia a verdade ou a mentira; dissociar o verdadeiro e o falso. À ideia de golpe a acusação e os senadores oponentes à Dilma sempre respondem pela legalidade, constitucionalidade e legitimidade do impeachment defendendo que se trata de um processo que está sendo conduzido sem espírito de passionalidade, de emoção e de injustiça. Eles eram, radicalmente, convencidos que estavam na verdade, a constatação não era diferente no lado dos partidários da senhora. Nesse caso, só a historia - no seu papel de prospectividade - poderá dizer no futuro quem estava certo ou errado, saberá classificar e separar verdade e mentira. Pois, a historia não existe só para explicar o passado nem não se escreve unicamente no passado, ela é também prospecção no futuro da consequência dos atos cometidos no presente. Dito de outra maneira, as ações presentes de hoje, que se tornam passadas pela amanhã, ao entrarem nos anais da historia social e humana, determinam o futuro. Podemos assim dizer que a historia é presente, passado e futuro e o impeachment brasileiro se inscreve num dinamismo histórico e sociológico de falso verdadeiro e verdadeiro falso. 


2. Definição do impeachment e caráteres legal, constitucional e institucional do impeachment brasileiro

O impeachment é um direito concedido pela constituição e pelas leis nacionais ao poder legislativo de acusar o membro de um governo cujos atos são julgados repreensíveis e ilegais. Ele consiste, literalmente, em um processo de destituição que, no caso da comprovação da veracidade dos fatos, tende a cassar, definitivamente, o mandato constitucional e legal de um membro do governo com outras consequências adicionais como perda dos direitos civis e políticos que resultariam dos procedimentos extrajudiciários penais e civis. O impeachment na sua concepção desenvolve uma certa relação com o princípio de Montesquieu que quer que um poder limite um outro poder se este for suspeitado de violar a constituição e as leis. Com efeito, surgido na Grã Bretanha, no século XIV, este processo de destituição constitui um instrumento político e jurídico poderoso nas mãos do parlamento para recordar os grandes governantes do Estado como, por exemplo, presidente e ministros, que podem ser julgados por seus próprios atos inconstitucionais e ilegais. Assim, o primeiro caso de destituição foi sofrido, em 1376, por William Latimer na Inglaterra.

Na legislação brasileira, a constituição federal de 1988, em seu Art. 52 incisos I e II, elabora uma lista de personagens passíveis de ser processados e julgados pelo Senado Federal. As leis definem mais ampla e detalhadamente os crimes que levam a este processo. Com efeito, previsto pela Lei de 10 de abril de 1950 que estabelece os fatos que o exigem, o pedido de impeachment no Brasil é um direito que cabe a qualquer cidadão ordinário (Art. 14) na medida em que este detém provas e testemunhas suficientes para sustentar suas acusações, portanto será admitido um processo em impeachment caso tiveram denuncias dos crimes definidos na lei referente. Segundo esta lei, são crimes de grande gravidade que podem causar um impeachment. Dentre esses crimes a partir dos quais um processo de impeachment pode ser engajado podemos sublinhar crime de responsabilidade, crime contra a existência da união, crime contra a lei orçamentária... Todos esses crimes e outros contidos nesta lei caracterizam a legalidade e a constitucionalidade do impeachment. Todavia, existe ainda no espaço socio-jurídico brasileiro, um debate contraditório muito animado em torno da interpretação da noção de crime de responsabilidade.

Existe tudo um procedimento complexo do impeachment, porém, tentamos resumir aqui seu percurso institucional. Basta, com efeito, após reunir todos os documentos que comprovam os fatos, encaminhar o pedido assim formalmente elucidado e constituído para a Câmara dos Deputados, que é a primeira instância institucional competente para receber um pedido de impeachment e se pronunciar sobre sua admissibilidade. A constituição de um gabinete de advogados no sentido do respeito da juridicidade do processo é muito recomendada porque, às vezes, o acusador pode não dominar todos os termos jurídicos assim como os procedimentos judiciários, nesse sentido, um gabinete de advogados, seja público ou privado, se faz muito importante. Não se trata de uma obrigação feita pela constituição federal nem pelas leis, todavia, na prática jurídica, seria eminentemente necessário fazer isso. Portanto, resumidamente, o impeachment brasileiro começou, legal e institucionalmente, na Câmara dos Deputados. Não foi diferente na Inglaterra quando fora a Câmara dos Municípios que deu início ao processo de impeachment de William Latimer em 1376.

No caso brasileiro, observamos que esta primeira etapa do processo foi respeitada na Câmara dos Deputados que tratou o pedido em impeachment segundo as leis nacionais e seus regimentos internos. Após todos os trâmites legais e formais, os debates contraditórios de uma duração de sete meses que seguem sua aprovação por 367 votos a favor, 137 contra, 7 abstenções e 2 ausências, os deputados encaminharam o pedido de impeachment ao Senado que terá o direito de tomar, em última instância, a decisão final. De fato, pelo que temos observado, o impeachment respeitou, cuidadosamente, os procedimentos formais, legais, jurídicos e institucionais: Os advogados da Dilma asseguraram, plena e integralmente, sua defesa; a acusação por sua vez assumiu seu papel com excelência; por fim, no Plenário onde os senadores se erigiram em juízes os debates contraditórios aconteceram perfeitamente. Na forma, esses procedimentos do impeachment pareceram simples, não obstante, no que diz respeito ao conteúdo, ele era um processo complexo e complicadíssimo à medida em que provocaria debates dialéticos e retóricos entre verdadeiro e falso muito animados. Saber se as regras de imparcialidade, de transparência e de neutralidade foram respeitadas aí é um outro debate.

O impeachment, não só Brasil, mas também nos Estados Unidos e na Inglaterra (onde nasceu) não é um processo tipicamente jurídico nem exclusivamente político. Mas, pelo que temos observado no caso brasileiro, ele era simultaneamente conduzido pelos poderes legislativo e judiciário, ele era os dois ao mesmo tempo. Nesse caso, se trata de um processo que tem uma natureza híbrida no qual se atuam o judiciário e o legislativo contra o executivo. Apesar de ter um caráter híbrido na teoria, na prática, por ter sido conduzido pelas instituições eminente e essencialmente políticas, a saber, a Câmara dos Deputados e o Senado, o impeachment brasileiro teve uma natureza dominantemente política. Isso significa que é preciso ter um sistema político com instituições políticas fortes como, por exemplo, o parlamento e a justiça para que o impeachment não fique somente no papel, mas possa ser efetivamente aplicado quando for necessário.

Aliás, a qualificação de golpe (parlamentar ou institucional) que cai sobre o impeachment brasileiro provém, sobretudo, desta predominância política, ou seja, pelo fato de ter sido mais reduzido ao seu aspecto político do que jurídico. Todos os atores nele envolvidos o reconhecem. Mas se, como acabamos de ver no caso brasileiro, todos os procedimentos constitucionais, legais, judiciários, jurídicos, administrativos e institucionais foram, a nosso ver, cumpridos, a saber, a reunião das provas materiais essenciais, o respeito da constituição e das leis, a participação das instituições competentes, o cumprimento impecável do papel da acusação e da defesa, por fim, os debates públicos contraditórios competentemente conduzidos, em que sentido poderíamos chamar o impeachment que ocorreu no Brasil de golpe, seja institucional, parlamentar ou clássico?


3. A ênfase sobre o argumento golpista do impeachment

Desde o início do processo de impeachment, há um aspecto interessante que nos chamou muito atenção, se trata do debate ideológico e conceptual em torno da palavra golpe que foi usada frequentemente, em particular, pela defesa para caracterizar o impeachment. A própria presidente, tanto nas suas diferentes intervenções e entrevistas midiáticas quanto no dia J do seu depoimento (29 de agosto de 2016) no Senado, empregou, repetidamente, o mesmo conceito para assegurar sua defesa perante um Senado nos olhos do qual poderíamos ler uma condenação prévia da senhora. Não podemos contar, assim, quantas vezes esta palavra foi evocada pelos defensores e partidários da Dilma tanto na sociedade como no Senado não para qualificar o processo do impeachment, mas para desqualificá-lo. Talvez, eles estejam certos desde que possuam provas suficientes para mostrar que não há crime de responsabilidade nem pedaladas fiscais cometidos pela senhora para ter o impeachment. É nessa perspectiva que estão defendendo veementemente a tese de golpe: um golpe clássico, parlamentar, judiciário ou institucional na política moderna brasileira como apontaram. Podemos dizer, resumidamente, que se tratava de uma das armas poderosas de combate que a defesa empregava para desmontar a acusação demonstrando a falsidade dos seus argumentos.

3.1. A expressão de golpe no depoimento da presidente Dilma Rousseff no Senado

Os debates já se anunciam muito provocadores e polêmicos entre a defesa e a acusação no Plenário que ia ser investido da presença do personagem chave do processo, a saber, a presidente afastada Dilma Rousseff que está sendo aguardada no Senado no dia 29 de agosto de 2016 às 9h da manhã para poder assumir, pessoalmente, sua defesa, ser ouvida pelo presidente do STF e interrogada pela defesa, pela acusação e pelos senadores, oponentes como partidários. Neste dia, que marcou a quarta sessão da fase do julgamento final do impeachment, o mundo vai saber se Dilma é culpada ou não. Com efeito, no discurso de depoimento da presidente afastada - além de reiterar e reforçar ainda mais fortemente o argumento de golpe - ela defendeu corajosamente sua inocência e denunciou os abusos e a injustiça que, segundo ela, se aplicam contra ela. ''Não cometi os crimes dos quais sou acusada injusta e arbitrariamente[2]'', disse ela. Isto tendeu a justificar, por uma outra vez, seu caráter de guerreira, de combatente incansável, de defensora da democracia.

Podemos ressaltar que o depoimento da presidente, neste dia de 29 de agosto de 2016 no Senado, se articulou em torno de vários pontos dentre os quais três principais chamaram mais nossa atenção: a historia pessoal da senhora, sua luta pela democracia e a denuncia do golpe. Mais uma vez, esta expressão de golpe à qual nos interessamos mais volta e é de uso da própria presidente. Após lembrar de um lado a senhoras senadoras e senhores senadores seu percurso de resistência à ditadura que ela mesma sofreu porque foi presa injustamente enquanto que ela era jovem, do outro lado sua luta incansável pela democracia, ela reconstituiu a historia das diversas tentativas de golpe que os presidentes que a antecederam enfrentaram. Alguns, como João Goulart, conseguiram superar um golpe parlamentarista outros não. Outros ainda, sob a pressão das elites cujos interesses foram ameaçados, se suicidaram. Foi o caso de Getúlio Vargas.

Essa lembrança explica que no Brasil, como nos outros países da América Latina, existe uma cultura política de golpe. golpe militar particularmente. Por ter sido usado pela própria presidente, o conceito de golpe, acreditamos, acabou de ganhar outras conotação, repercussão, consequência e outro significado, portanto, seu uso era suscetível alterar, hipoteticamente, as tendências da votação final. Com efeito, como até seu comparecimento no Senado, a senhora incarnou uma instituição prestigiosa que é a presidência, e como os poderes Executivo, Legislativo e Judiciário se devem respeito recíproco entre eles tanto nas expressões nas ações quanto do ponto de vista ético e moral, pois nos é difícil conceber que um possa qualificar outro de golpista. Seria institucionalizar o golpe. Isso não somente parece muito perigoso pela democracia como também pode ser interpretado como uma espécie de ofensa e ameaça moral às instituições republicanas. Assim, nas palavras da senhora, golpe significaria usar pretextos e falsos argumentos, não ter crimes de responsabilidade respectivamente definidos na constituição, empregar retórica jurídica na base das leis e da constituição para derrubar um governo democraticamente eleito. ''São pretextos para viabilizar um golpe na Constituição. Um golpe que, se consumado, resultará na eleição indireta de um governo usurpador[3]''. Sempre golpe de estado resulta da ruptura histórica e democrática, apontou ela.

O depoimento da presidente, que abriu o quarto dia final do julgamento foi seguido pela etapa interrogatória da defesa, da acusação e dos senadores-juízes (partidários e oponentes) à qual era submetida a senhora. Era igualmente a ocasião para a senhora fazer valer seus direitos como acusadora. A maioria dos senadores-juízes que assistiu seu discurso se sentiu decepcionada e ofendida após ouvir tantas vezes o uso da palavra golpe. O voto final, no dia 31 de agosto, ia refletir esta tendência. Com efeito, após seis dias de debates contraditórios dos últimos momentos do impeachment, uma maioria esmagadora de 61 senadores cassaram o mandato da Dilma, só 20 quiseram que ela fique para continuar a assumir a presidência. No processo do impeachment, os senadores desempenharam um papel de juízes enquanto que a acusação era representada pelos juristas Miguel Reale Jr. e Janaina Paschoal e a defesa assegurada pela Advocacia-Geral da União composta por José Eduardo Cardozo, Nelson Barbosa e Kátia Abreu.

3.2. O argumento de golpe nos argumentais da defesa

A noção de golpe efetuou, com frequência, um certo vai e vem nos vocabulários da defesa ao longo do desenrolamento deste processo. Sem precisar voltar muito atrás do seu uso na Câmara dos Deputados, José Eduardo Cardoso, o advogado da Dilma, já o qualificou várias vezes desta maneira porque, disse ele, ''impeachment sem crime de responsabilidade configura golpe'' (Jornal do Senado, 4 de abril de 2016). As denuncias continuam da mesma forma perante o Senado quando, em 2 de maio de 2016, a defesa declarou: ''do jeito que está sendo feito, o processo caracteriza golpe (Jornal do Senado, 2 de maio de 2106). É claro que o jogo se fazia muito sensível num ambiente em que temos uma acusação que sustenta e uma defesa que recusa. Sem negar os aspectos políticos e politizantes, o fato é que os argumentos de golpe da defesa nos debates ocorridos na comissão especial senatorial não conseguiram convencer a acusação e os senadores-juízes e duvidosos. Na verdade, a acusação não precisava ser convencida e nunca o será porque seu papel é acusar.

Era muito instrutivo assistir estes debates dialéticos e contraditórios em que a retórica e a erudição não se faltaram. Mas, sobre esta estratégia empregada tanto pelos defensores da presidente Dilma Rousseff como por ela mesma segundo a qual o impeachment seria um golpe de estado, estou, cada vez mais, me questionando: Será que era a melhor argumentação estratégica da defesa para, realmente, defender a acusada? Mas, se a acusada fizer a mesma coisa, será que eram, em ambos os casos, as melhores técnica e formula de combate? Qualificando de golpe um impeachment previsto pela constituição, pelas leis nacionais e respeitosa dos procedimentos não seria ofender os Senadores e Deputados? Não seria desvalorizar e cuspir sobre a prestigiosidade das instituições políticas como a Justiça, o Congresso, mesmo o Executivo, cujo, apesar de tudo, Dilma incarnou a figura? O qualificativo ''golpista'' não era forte demais e não seria também uma forma de violência simbólico-verbal contra os juízes-senadores e, assim, um desrespeito à sua função? Interrogando-me dessa maneira, estou me interessado mais em analisar no sentido de que o uso da expressão de golpe foi vantajoso ou desvantajoso pela Dilma e se ele não estaria à origem da sua destituição acelerada. Ou seja, o que aconteceria se não fosse usado tão excessivamente este conceito que parece ter um caráter ofensivo e agressivo para os parlamentares?

As palavras têm seu sentido. Cada conceito é, geralmente, polissêmico. Não temos a pretensão de fazer um curso de técnica de uso dos conceitos a estes eminentes, competentes e combatentes advogados que defenderam brilhantemente a Dilma. Mas, com o qualificativo de golpistas atribuído aos senadores estamos percebendo que ele acelerou mais rapida, severa e colericamente a destituição da Dilma Rousseff. Gostaríamos de considerar um pressuposto fato único para tentar desenvolver nossa argumentação. Trata-se das variações dos votos dos senadores desde a aceitação do relatório do senador Antonio Anastasia até o julgamento final. Esta escolha se justifica pelo fato de que o Senado era a última instância a decidir se deve condenar ou inocentar a acusada do processo de impeachment. É, além disso, a instância perante a qual a defesa poderia jogar todas as cartas para tentar impedir que sua decisão seja a favor da continuação do processo. Daí a pergunta seguinte: Como e por que no último dia do julgamento final mais senadores do que nunca votaram contra a presidente enquanto ela precisava de menos que 54 votos para se ver restabelecida no seu cargo?


4. Análise da votação do impeachment no Senado

Após ter passado 7 meses na Câmara dos Deputados, o processo de impeachment contra a presidente Dilma Rousseff chegou, finalmente, em abril de 2016, ao Senado Federal - lembrando que cada uma dessas instâncias legislativas decide separadamente em plena independência e autonomia e, também, a decisão de uma não afeta a da outra. O Senado tem que decidir da admissibilidade do relatório da Câmara dos deputados a fim de determinar se sim ou não se continuará o processo. Para isso, em abril de 2016, foi eleita uma comissão especial de impeachment senatorial para estudar e avaliar o relatório da Câmara dos Deputados. No caso o Plenário aceitar o relatório da comissão, o processo de impeachment vai prosseguir, ele será suspenso no caso contrário. Infelizmente, após a audição de muitos eminentes peritos e testemunhas tanto na defesa como na acusação, os senadores-comissários chegaram à conclusão de que o relatório dos deputados é constitutivo de provas materiais suficientes para que o impeachment se prossiga. De fato, em maio de 2016, em sessão não plenária 15 contra 5 senadores aprovaram o relatório apresentado pelo senador Antonio Anastasia.

Embora estejamos confusos sobre os critérios de votos dentro de uma comissão especial senatorial de impeachment formada por 21 titulares e 21 suplentes, podemos estabelecer que com 15 contra 5 a maioria não era tão grande. Todavia, a defesa tinha a plena responsabilidade de buscar oportunidades favoráveis para conseguir o arquivamento do processo nas comissões ou em qualquer etapa em que ele esteja. Não tendo conseguido, então, o processo prossegue ao Plenário que terá a prerrogativa de apreciar o relatório. Chegando ao Plenário - aí é o princípio de 2/3 que se aplica - o relatório provocou ainda outros debates durante os quais a defesa e os senadores aliados da Dilma continuam defendendo o argumento de golpe. O Senado em sessão plenária teria que aprová-lo ou rejeitá-lo. Assim, uma aprovação significaria automaticamente o afastamento da Dilma por 180 dias, por outro lado, abriria um processo para o seu julgamento.

De fato, em 12 de maio de 2016, o Senado composto de 81 senadores, reunido em sessão plenária, se pronunciou com 55 (2/3 + 1) (67,9%) votos a favor e 22 (27,16%) contra sobre o relatório da comissão senatorial para a abertura do processo de impeachment. Este voto afastou, de maneira provisória, Dilma Rousseff do poder por 180 dias como foi previsto. Consequentemente, se inicia, primeiro, o processo de seu julgamento, segundo, o Brasil entra numa fase política transitória assumida desde a mesma data pelo vice-presidente como previsto na constituição federal e, terceiro, o STF assume agora o processo de julgamento. Vimos que com dois votos a menos (53), Dilma teria podido escapar a este afastamento provisório, porque precisava-se só 54 senadores para aprovar o relatório. O que significa portanto que não faltou muito para que o processo tenha sido suspenso. Podemos atribuir esta decisão do Senado à uma pré-destituição porque se a defesa não tem conseguido impedir o impeachment nestas fases que chamamos preliminares, pois lhe será mais difícil fazê-lo nos dias do julgamento, fase definitiva. Também, esta decisão, embora não definitiva, traduzia uma certa convicção dos senadores de que Dilma deverá ser julgada por crimes cometidos.

Com efeito, o afastamento da presidente foi seguido por três meses de debates no Senado, e, entre 9 e 10 de agosto de 2016, 59 (2/3 + 5) senadores decidiram que Dilma Rousseff vá à fase de julgamento final contra 21. Esta decisão dissipou todas as dúvidas e colocou fim ao mistério para saber se ela ia sim ou não ao julgamento final. Se tornou assim claríssimo que a acusada será efetivamente julgada pelo Senado. A fase deste julgamento final, assumida pelo STF, teve por objetivo condenar Dilma ou inocentá-la definitivamente. A presença desta instituição judiciária permitiu atenuar um pouco os aspectos políticos dominantes do processo e lhe confere um certo caráter jurídico-judiciário legítimo. 

Em comparação à votação de 12 de maio, estamos constatando que, na de 10 agosto para determinar o julgamento, a acusação e a oposição obtiveram 4 votos a mais. No dia do afastamento da senhora presidente, dentre o número de 81 senadores, 77 têm, manifestamente, expressado seu voto enquanto que quatro ficavam indecisos ao se terem abstido. Se a votação determinante da entrada da Dilma em julgamento era mais que a do seu afastamento, resulta que a defesa não conseguiu convencer e ganhar a confiança até dos senadores duvidosos. Entretanto, a oposição e a acusação, por sua vez, conseguiram ganhar 4 votos a mais. O que significa que suas argumentações convenceram ainda mais pessoas e, talvez, a percentagem vá crescendo no mesmo ritmo. Em outras palavras, se, de um lado, estes 4 senadores eram duvidosos, é que estavam perplexos e sua convicção no ar no que diz respeito aos argumentos das duas partes. Do outro lado, se eles foram ganhados pela defesa, isso poderia complicar o processo esperando seu eventual arquivamento.

O que estamos constatando é que a votação final era muito maior do que todos os outros votos no Senado desde o início do processo. O que explica isso? Talvez, aspectos múltiplos, plurais e complexos. Porém, na nossa apreciação, gostaríamos de sublinhar alguns elementos. Primeiro, a defesa e a Dilma não conseguiram libertarem-se da ideia de golpe, lhes era um tipo de obsessão. Um argumento inconsistente e ofensor para os maiores senadores-juízes. Em segundo lugar, os senadores oponentes que recusam o argumento de golpe eram maiores que os partidários, e o número em vez de diminuir, crescia cada vez mais. Devemos considerar também, em terceiro lugar, que a defesa falhou no seu papel de predileção de convencer. por fim, mesmo se fosse difícil avaliar o conteúdo das argumentações que ela apresentou, o resultado final era bastante suficiente para entender esta fraqueza e impotência das mesmas.

Todavia, se a defesa perdeu de um lado, ela conseguiu alguma coisa do outro: Segundo sua demanda, a votação pela perda dos direitos políticos aconteceu separada, isso resultou na notação de 42 senadores a favor e 36 contra. O que faz com que Dilma, apesar de ser destituída da presidência, possa continuar a exercer seus direitos políticos, porque precisava-se de 54 votos a favor para perder esses direitos. Em outras palavras, a presidente Dilma Rousseff poderá assumir cargos políticos como se candidatar às eleições presidenciais. Se segundo alguns senadores, este procedimento de votação separada pela perda dos direitos político da presidente era inconstitucional e ilegal, ele era, no entanto, favorável à Dilma por quem o impeachment era puro pretexto para destituí-la por não ter cedido às chantagens. No seu discurso de depoimento, ela deixou claro entender que o impeachment era o preço a pagar por sua honestidade e seu rigor na gestão das coisas públicas, tais qualidades eram um verdadeiro obstáculo aos interesses das elites econômicas conservadoras brasileiras. Assim, desde o início do processo, a ideia de golpe além de convencer ninguém, apresenta alguns problemas.


5. O problema do argumento de golpe

Por golpe devemos entender a maneira inconstitucional e ilegal de conquistar o poder sem passar pelas eleições normais derrubando o governo legitima, legal e constitucionalmente reconhecido. Preparado, geralmente, num perfeito segredo com a cumplicidade de uma parte da sociedade política e da sociedade civil um golpe resulta da traição, da conspiração e do uso da força. Uma das características do golpe é que ele é surpresa e surpreende sempre a população e aqueles que o sofrem. Falar de golpe quando três poderes estavam se envolvendo num processo que respeitou as prerrogativas constitucionais e legais é incompreensível e problemático. Qualificar de golpe um processo que durou exatamente 11 meses é também chamar, direta ou indiretamente, de golpistas deputados, senadores-juízes, presidente do STF, símbolo do poder judiciário. Era possível e previsível que uma tal qualificação detone a decepção e a cólera dos senadores. Além disso, é compreensível esperar que um tal termo de golpe seja usado por uma defesa que está executando um trabalho de profissionalismo jurídico, porém, quando vier de uma presidente é outra coisa. O argumento de golpe usado de maneira reforçada e enfatizada pela presidente no dia do seu julgamento final era visto como uma provocação, porque colocou em questão a competência das instituições legislativa e judiciária. Desde o início do processo o argumento de golpe, sendo confuso, enviou, de fato, uma mensagem errada sobre o funcionamento institucional e político do Brasil.

A tese de golpe acusa uma certa ambiguidade na medida em que podemos supor que as duas partes estavam dizendo a verdade e que seus argumentos tenderam a confundir golpe e injustiça. Ela era, por outro lado, de difícil apreensão à medida que se confirmam os caráteres constitucional, institucional, legal e legítimo do impeachment. Se após ter sido apreciado, estudado e analisado por todas essas prestigiosas instituições como a Câmara dos Deputados, o Supremo Tribunal Federal, o Senado, o impeachment é qualificado de golpe, é que o Brasil está mergulhando numa crise de governabilidade, de corrupção e de descredibilidade institucional gravíssima. Os brasileiros se mostrariam, por assim dizer, desconfiantes nas instituições públicas brasileiras e o resultado desta desconfiança seria a agravação da vida social do povo e a instabilidade. Ademais, o golpe não é uma instituição, é uma ação brutal que, embora preparada, se cumpre na espontaneidade. Ou seja, golpear alguém é mandá-lo embora brutalmente do poder sem que este tenha o direito de defender suas opiniões. Num golpe não há tempo para discussões sabedoras, dialéticas e intelectuais como isso ocorreu no impeachment brasileiro. 

Outro problema que provoca a ideia de golpe é que ela tem uma conotação fortemente política e politizante. Se, realmente, não tivesse crime de responsabilidade, entendemos que era mais plausível falar de injustiça que golpe. Não estamos defendendo se houve golpe ou não. A defesa poderia certamente ter razão, porém, o que observamos é um uso excessivo e abusivo e, às vezes, incorreto e ambíguo do conceito de golpe que comprometeu muito a fiabilidade, a confiabilidade e a credibilidade dos argumentos da defesa apesar da sua força. 
Os senadores veem na palavra de golpe reiterada muitas vezes pela senhora presidente e seus partidários uma ofensa tanto a eles como pessoas físicos e eleitos quanto à instituição que eles representam e, também, uma ameaça à democracia e às outras instituições políticas da república. Eles se sentiam assim atacados na sua dignidade, autoridade e capacidade de ser dirigentes do país. Assim, se deveríamos ver no impeachment brasileiro um golpe é que Brasil está inovando alguma coisa que ainda não existe em nenhum país do mundo no sentido de que os golpes que a historia clássica mundial nos ensina e que aconteceram na América, na Europa e na Ásia são amiúde violentos, militares e surpreendentes, portanto, não obedecem  a todas essas etapas pelas quais passou o impeachment.

Alguns adversários da Dilma como, por exemplo, a senadora Simone Tebet, criticam a tese de golpe da defesa. 

Eu acho engraçado que aqueles que falam em defesa da democracia não falaram que foi golpe o impeachment do ex-presidente Collor. Aliás, eles o provocaram. Nem que foram golpe as inúmeras tentativas de impeachment contra Itamar [Franco] e contra Fernando Henrique Cardoso, diz ela (Jornal do Senado, 29 de abril de 2016).  

A ideia de golpe no contexto do impeachment brasileiro nos faz cair numa armadilha de retórica enganosa, perigosa, cansativa e desvantajosa para a sociedade e as instituições. A periculosidade da tese de golpe é que ela é muito perplexa e confusa e tende a desconfigurar, esconder e desnaturalizar a realidade. A tese de injustiça intervém também e nos parece mais razoável, porque a justiça em si não é sempre justa. Agindo com olhos fechados, ela condena, acidentalmente, inocentes em lugar de criminais. Embora isso aconteça raramente num sistema de justiça forte, não se trata de acreditar cegamente na infalibilidade da justiça. O impeachment, talvez, possa ser injusto e traduza uma grande injustiça contra a presidente Dilma, mas assimilá-lo ao golpe de estado fragiliza a construção da democracia e da governabilidade no Brasil.

Da mesma maneira que os olhos do mundo inteiro ficavam brilhando sobre o Brasil nos momentos da Copa das Confederações (2013), da Copa do Mundo (2014) e das Olimpíadas e Paraolimpíadas (2016), os quais megaeventos deram ao Brasil uma grande visibilidade internacional, a comunidade internacional estava assistindo atenciosamente o processo do impeachment que, agora, do ponto de vista histórico e processual, já se inscreve na memória do povo brasileiro mesmo se seus efeitos vão continuar a se fazer sentir. Além destes eventos esportivos e culturais, acreditamos que, nos últimos dias do mês de agosto de 2016 após as Olimpíadas, o impeachment atraiu muitas atenções e provocou muitas interrogações e dúvidas no Brasil e no mundo, porque se tratava de tudo um sistema social, político, diplomático, econômico e jurídico em perigo. Nesse sentido, tanto na escala nacional como internacional, o futuro social, político, econômico e diplomático do Brasil dependia muito do resultado deste processo. Em resumo, a vida dos brasileiros e estrangeiros (empreendedores capitalistas sobretudo) estava na mão do impeachment. 


Considerações finais

Não podemos concluir este artigo sem sublinhar, em primeiro lugar, uma das ideias defendidas pelos partidários da Dilma durante este processo: É que se ela for cassada e que Temer assuma o poder, este se tornaria ilegítimo e usurpador de poder, pois o povo não votou nele, votou na Dilma. Nos é difícil entender esta ilegitimidade de um vice-presidente que a constituição nacional brasileira reconhece como sucessor imediato e direto do presidente eleito em caso de ausência, de morte, de impedimento e de destituição. É verdade que o povo brasileiro votou diretamente na Dilma, não no Temer, mas num sistema de presidencialismo - como nos Estados Unidos e no Brasil - o vice-presidente é eleito juntamente com o presidente e o substitui automaticamente em um dos casos supramencionados. Mesmo se no campo intelectual político brasileiro ainda não haja unanimidade sobre a natureza do sistema político brasileiro, mas a partir deste processo é claro entender que o Brasil adota como regime político o presidencialismo que, aliás, parece ser um dos regimes políticos que permite evitar a lacuna institucional.

Em segundo lugar, o fim do impeachment brasileiro nos deixa ainda numa grande perplexidade, incerteza, confusão  no que diz respeito à natureza imparcial e neutra dos senadores. Além disso, ele suscitou em cada indivíduo vivendo no Brasil uma improbabilidade do futuro do país. Pelo que percebemos, o senadores desempenharam um papel de juízes, mas, ao longo do processo eles apareceram muitas vezes com um comportamento de acusadores e oponentes através das suas expressões. Nesse caso, parecia que Dilma era previamente condenada e não precisava se defender nem ser defendida. Ou seja, os senadores eram juízes e partes ao mesmo tempo e poderíamos mesmo salientar que eles foram atravessados por uma certa obsessão de condená-la. Portanto, apesar de seus caráteres constitucional, legal e institucional é possível questionar a imparcialidade e a neutralidade dos atores do processo de impeachment brasileiro. Todavia, se devermos deixar de lado todo fanatismo, partidarismo, sentimentalismo, propagantismo, populismo e emocionalismo, podemos dizer que o impeachment brasileiro foi marcado por uma relação de força e traduz, a despeito de tudo, a potência, a capacidade e a força de um poder de limitar as ações do outro.

Jean FABIEN                                             

Campinas, 17 de setembro de 2016



[1] O conteúdo integral da carta de Michel Temer está disponível em: http://g1.globo.com/politica/noticia/2015/12/leia-integra-da-carta-enviada-pelo-vice-michel-temer-dilma.html. Acesso em: 15. Set. 2016.
[3] Ibid