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mercredi 5 octobre 2016

LE RACISME SUBTIL

Résumé

Au-delà du racisme visible qui gagne de l´ampleur à travers le monde, nous côtoyons quotidiennement une sorte de racisme subtil sans s´en rendre compte. Ce type de racisme fragilise la véracité des relations sociales, endommage la qualité de vie sociétale et l´individu qui le ressent et le vit est affecté dans ses dimensions spirituelle, morale, mentale et psychologique. Il est donc aussi dangereux que le racisme visible qui, en dépit des dérives, est quand bien combattu par les dispositions légales à caractère national et international, par les mouvements sociaux antiracistes et dans les médias. L´existence et la rigidité théoriques des lois s´imposent certes, mais les racistes endoctrinés et avérés parviennent quand bien même à les contourner par cette technique de subtilité qu´ils emploient. L´article poursuit donc un double objectif; d´un côté, identifier et comprendre comment se manifeste ce racisme subtil, proposer, en s´appuyant sur l´exemple du cas des étudiants haitiens à l´Unicamp, quelques formules réalistes plutôt que magiques pouvant aider à le démasquer, le surmonter et le surpasser de l´autre.

Introduction

Le racisme s´exerce sous plusieurs formes, qu´il soit visible ou invisible, manifeste ou subtil, perceptible ou imperceptible, direct ou indirect, expressif ou inexpressif, institutionnel ou structurel, c´est un phénomène humain qui nous entoure et avec lequel nous sommes contraints de vivre. La façon dont il est entrain de s´augmenter et de s´empirer dans les sociétés, il appert que nous autres êtres humains soyons loin de le déraciner, l´éliminer et l´anéantir dans nos pratiques sociales et interindividuelles. Sur ce, on peut donc même aller jusqu´à se demander si on naît raciste ou si on le devient, autrement dit, si être raciste est une construction sociale, une culture ou quelque chose d´inné. Si l´on en croit, ce n´est pas un fait avec lequel il faut badiner. Et, bien que le racisme radical, qui est manifestement visible et perceptible ait été et soit de plus en plus durement réprimé de nos jours, il se pratique par ailleurs au milieu de nous cette autre forme de racisme que nous oserions appeler un racisme subtil dont l´imperceptibilité et l´inexpressivité rendent difficiles son identification, sa compréhension, sa condamnation voire sa problématisation.

Ce racisme subtil frappe encore plus facilement et fortement de gens aujourd´hui que le racisme visible dont la croissance et la dégénérescence sont aussi déconcertantes que désastreuses. Beaucoup en souffrent, mais le dénoncent rarement si ce n´est que quand ils en détiennent quelques suspicions disparates qu´ils soutiennent maladroitement. D´autres, malgré leurs lamentations, ne peuvent nullement le faire puisque privés de preuves concrètes. C´est exactement l´un des problèmes du racisme subtil dont nous subissons discrètement et silencieusement les impacts et les contre-coups tels que l´exclusion, le rabaissement, le traumatisme, le stress, la peur, l´isolation, la solitude et l´aliénation intellectuelle, ce qui, par conséquent, compromet le développement social humain.

Le racisme subtil rend, en outre, difficile la fiabilité des statistiques sociales sur la dénonciation des cas de racisme, car il y a tellement d´actes, de comportements, d´attitudes et d´expressions racistes qui se subtilisent entre nous, se dissimulent dans les propos, circulent discrètement et se propagent invisiblement au milieu des relations humaines et sociales que nous sommes enclins à dire que le racisme du monde moderne ou post-moderne aujourd´hui est un racisme subtil qui se pratique plus de manière imperceptible que visible. Et, cette invisibilité et subtilité rendent le racisme encore plus problématique. En effet, d´une part, le racisme subtil représente un défi du point de vue théorique, méthodologique et épistémologique pour les sciences sociales, la sociologie en particulier, d´autre part un défi pour les institutions politiques publiques chargées de rendre justice et pour les groupements collectifs de pression qui combattent le racisme. Néanmoins, malgré tous ces obstacles, cela n´empêche de déceler dans le vivre-ensemble quotidien quelques signes qui peuvent prouver que ce racisme subtil dont nous avons l´intention de traiter existe réellement. Sur ce, l´article a pour objectif de comprendre la manifestation de ce racisme subtil et d´en proposer quelques formules afin de le surpasser.

1. Définition du racisme subtil et quelques signes de la preuve de son existence

Par racisme subtil il faudrait entendre des sortes de préjugés et de discriminations à caractère raciste qui se dissimulent et circulent parmi les individus dans le cadre des pratiques et relations sociales. Le racisme subtil est cet infériorisme ou supériorisme basé sur la race, la position sociale, le pouvoir politique, la puissance économique qu´on n´arrive pas à saisir et extraire matériellement ou physiquement dans un environnement interrelationnel; il y a donc une insaisissabilité qui entoure la manifestation du racisme subtil. On peut au moins aborder le racisme subtil de trois manières: soit qu´on le considère comme quelque chose d´ingénieux et d´insignifiant; soit qu´il est subtil par le fait de la difficulté à le saisir et le comprendre; enfin, soit qu´il est subtil à cause de son excessivité à outrance. En somme, le racisme subtil est un culte de la race qui est célébré de manière camouflée, secrète et invisible. Bien qu´il faille faire attention de ne pas trop le politiser et le galvauder, le racisme subtil peut renvoyer à tout type de comportement indésirable d´un individu qui, par de fines et intelligentes astuces, cherche à ravaler l´autre, à l´inférioriser, à le dévaloriser sans même jamais laisser tomber de sa bouche un simple mot ou expression à conotation raciste et discriminante. De même qu´un auteur eut à comparer la politique d´attente à une forme de domination, le racisme subtil peut être également une autre manière d´être raciste sans se faire remarquer.

Des gestes grotesques, soit en public ou en privé, pourraient aider à comprendre un peu la manifestation de ce racisme. En effet, le refus d´un joueur d´échanger son maillot avec un autre sur un terrain de sport; le marronnage à ne pas intégrer un étudiant dans un groupe de travail ou d´étude; l´évitement à ne pas s´asseoir à côté d´une personne, à ne pas commenter ses opinions, à ne pas répondre à ses questionnements dans le cadre d´un débat; la stratégie de faire attendre une personne plus qu´une autre, etc., autant de gestes, peut-être insignifiants, mais capables d´être entre autres quelques signes surnois, indiscrets, invisibles et subtils d´un racisme. Le racisme visible est féroce, ravageur, humiliant et destructeur. Le racisme subtil, ne concernant pas seulement une catégorie d´individus entant que victimes au profit d´une autre entant qu´agresseurs, est, par contre, rongeur, trompeur, et se présente comme une épée à double tranchant qui transperse l´âme. Personne n´assume ni l´un ni l´autre. En somme, pir idiot que puisse être un individu, il ne va jamais se réclamer être raciste ou admettre avoir des idées, des comportements, des attitudes, des visions, des prétentions, des perceptions, des conceptions, des appréciations à allures racistes qu´il dissimule lui-même. Il y va de soi, parce que le racisme de nos jours, surtout le racisme subtil, est un phénomène impersonnel et impersonnifié, autrement dit, la personne individuelle qui en est l´auteur, se faisant invisible, n´y apparaît presque plus.

Cela voudrait-il dire que nous sommes tous racistes ou avons en nous des germes racistes qui dorment ou sommeillent en nous et peuvent, par conséquent, se réveiller à n´importe quel instant? Peut-être ou pas...! En tout cas, même si notre but ici n´est pas de théoriser sur le racisme entant que tel, mais d´attirer l´attention de certains sur l´existence d´un racisme subtil et la façon dont nous croyons qu´il s´opère, il est important de comprendre que si le racisme est un concept qui ne se refère  pas uniquement à la race et à la racialisation, alors tout langage ou toute expression ou toute intention tendant à la supériorisation ou à l´infériorisation d´une personne - une autre forme de déshumanisation et d´inhumanité à l´égard de l´être humain - est par essence raciste. Or, même si le racisme subtil est inexpressif et se manifeste dans l´obscurité et l´invisibilité, il n´est pas sans effet pour autant. Ses effets, aussi néfastes que ceux provoqués par le racisme visible lui-même que les instruments juridiques nationaux et internationaux cherchent à combattre et condamner, nous atteignent à un rythme comme à un autre. On peut dire que le racisme subtil, par sa manière imperceptible d´agir, est à la fois un non-racisme et un racisme. Sur ce, le racisme subtil est celui qu´on ne voit pas alors qu´il est là. On pourrait même le comparer à l´air qui est présent mais non pesant; au vent qu´on ne voit pas alors qu´on le ressent constamment, enfin, à la réalité qui est invisible pourtant réelle. 

2. Les instruments juridiques contre le racisme: une avancée significative mais insuffisante

Le système de racisme européen de l´époque coloniale qui a pendant longtemps aliéné l´esprit humain lui ayant forcé à croire à la suprématie et la supériorité d´une race qui a conquis et détient encore la puissance économique dans le monde. Le racisme, ne pouvant être réduit à sa simple notion de race, ne s´arrête pas là; il s´étend également, selon Larousse, à toute forme d´hostilité et de discrimination systématique à l´égard d´un groupe d´individus déterminé. Depuis les révolutions des peuples colonisés, esclavagisés, déshumanisés et opprimés - Haiti en fut la pionnière dans cette série et allait être suivie par beaucoup d´autres pays - qui ont abouti à la décolonisation, le système raciste occidentalo-européen qui s´est, délibérément, octroyé un droit de chosifier des êtres humains en les transformant en moins que rien, a été vivement ébranlé et combattu, et continue de l´être. Ce combat contre le racisme - il doit en fait le rester de façon plus vive et pragmatique - se fait avec des instruments juridiques nationaux et internationaux qui le classent parmi l´un des crimes les plus terribles.

En effet, sur le plan national, beaucoup de pays ont déjà fait des efforts pour se doter d´une législation contre le racisme dont l´efficacité dépend de la rigueur dans l´application stricte et du succès obtenu à partir des procès et des sanctions qui en résultent. En règle générale, toute législation nationale en la matière vise d´une part à protéger la démocratie, prévenir les violences que peuvent causer les propos racistes, de l´autre. Sans vouloir reprendre une chronologie systématique de ces législations, il s´avère qu´à Haiti - en dépit de tout ce qu´elle endure aujourd´hui sur le plan social, politique et économique - a été le premier dans tout le continent américain depuis 1803, pour ne pas dire sur la planète entière, a avoir donné le signal de cette lutte contre le racisme féroce et déshumanisant des colonisateurs européens. Au lendemain des guerres révolutionnaires non seulement pour l´indépendance et la liberté, mais encore contre le racisme, l´esclavagisme et le colonialisme, ce que les puissances coloniales européennes craignaient, la France en particulier, arriva, à savoir, la contamination des autres colonies américaines, caribéennes et africaines par cette fièvre révendicative et obsessionnelle pour la lutte des droits de l´homme provenant d´Haiti depuis le début du 19ème siècle.

De fait, Haiti a ouvert la voie à l´indépendance et à la liberté pour beaucoup d´autres nations qui, comme elle, ont plus tard pris naissance dans ces combats sociaux, politiques et économiques. La nation haitienne fait face aux questions racistes dès sa naissance, en d´autres termes, le problème du racisme et du colorisme ne manquait pas de susciter des débats et de se trouver au coeur des rivalités politiques, des luttes sociales et des cupidités économiques qui ont régné et règnent encore dans ce pays. Dès l´aube, la constitution haitienne de 1805, la première de la république indépendante d´Haiti, désignée à l´époque sous le nom d´Empire d´Haiti (Art. 1), est claire sur la question de toute forme de discrimination raciale axée sur la couleur et établit, par la suite, une sorte de noirisme dans la société haitienne. En effet, même si l´Art. 14 de ladite constitution concerne plus particulièrement les enfants nés de parents haitiens, il est par contre une disposition légale qui prescrit toute sorte d´acception ayant pour fondement la couleur. Ainsi donc, contrairement à ce que l´on pense, la problématique de race et de couleur surgit simultanément avec l´indépendance haitienne.

Aux États-Unis, les luttes antiracistes n´ont survenu, effectivement, que vers les années 50 et 60 où les noirs américains réclamaient leurs droits plus particulièrement leurs droits de vote. Au Brésil, la constitution de 1988, en son art. 5º, incise XLII, fait du racisme un crime imprescriptible. La loi # 7716 du 5 janvier 1989 le condamne avec la plus grande énergie. Même la France, le pays qui a pendant longtemps institutionalisé le racisme tant en Afrique que dans les Îles caraibes, est parvenue à adopter, depuis la fin du 18ème siècle, des lois contre le racisme et toute forme de discrimination et de préjugé basée sur la race. Le continent africain, lui aussi, se mêle de la partie par le truchement de l´Afrique du sud qui, en 2000, a voté une loi contre le racisme et tout type de propos homophobes susceptibles de susciter la haine raciale ou éthnique. L´accent mis sur ces sociétés se justifie, d´une part, par leur composition sociale mosaique, car c´est là où les noirs sont le plus victimes du racisme, d´autre part à cause des différentes actions révendicatives que ces groupes dits minoritaires ont menées pour combattre le racisme, l´homophobie et la discrimination raciale.

En second lieu, sur le plan international, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1945, il a été adopté une multitude de résolutions, de recommandations, de conventions et de traités en vue de l´élimination du racisme, de l´homophobie et de la xénophobie. L´ONU, l´organisation créée au lendemain des guerres mondiales dans l´objectif de gérer les conflits interétatiques, fait du racisme un sujet d´intérêt international et invite les états-membres à en faire de même. Parmi ces instruments juridiques internationaux contre le racisme, on peut citer la Convention Internationale de 1966 de l´ONU adoptée à New York et qui prescrit toute forme de discrimination axée sur la race, la religion, la couleur, la langue etc. On a ensuite la Convention Européenne de 1950 qui consacre la jouissance des droits de l´homme et des libertés fondamentales sans aucune préférence liée à l´origine nationale, raciale, éthnique ou sociale de la personne. Enfin, il y a le Traité de Rome de 1957 qui est survenu dans les sociétés européennes lors de la réapparition des pratiques discriminatoires et racistes. Tous ces textes internationaux condamnent avec la dernière rigueur et véhémence le racisme sous toutes ses formes. 

Jusque là ce ne sont que de très beaux textes philosophiques qu´il est agréable de lire, de commenter, de critiquer et de contextualiser. Ces textes, se renfermant sur eux-mêmes sous un aspect théorique, restent, cependant, dans la pratique lettre morte. Au Brésil, depuis le vote de la constitution de 1988 et l´adoption de la loi de 1989 à nos jours, le Ministère de la Justice par le truchement de son service appelé Ouvidoria Nacional de Igualdade Racial, a reçu en moyenne 300 cas de dénonciations contre le racisme ou les injures racistes par an. Il est en outre difficile d´évaluer le suivi de ces dénonciations. Or, quand dans une société pluriraciale comme celle du Brésil et des États Unis ou multiéthnique comme celle de l´Afrique du sud où les noirs majoritaires ont des droits réduits; quand le taux d´homicides mensuel, trimestriel et annuel affecte plus la population noire et métisse que la population blanche; quand il y a plus de jeunes noirs incarcérés et entassés dans des prisons et centres de détention que de jeunes blancs; quand dans les fonctions supérieures on y rencontre plus de blancs que de noirs; quand les universités sont débordées plus d´étudiants blancs que de noirs; quand le marché du travail est plus accessible aux blancs qu´aux noirs, alors nous sommes enclins à supposer qu´une sorte de racisme génocidaire se trame subtilement et silencieusement contre une telle population infériorisée et traitée comme minoritaire du fait qu´elle ne détient pas les richesses économiques.

Sur ce, les doutes suivants persistent: peu de cas d´actes racistes ont été repertoriés, rapportés, enrégistrés et poursuivis par devant les instances judiciaires compétentes depuis la création de ces instruments juridiques; il y a une très forte disproportionalité et un déséquilibre total entre le nombre incalculable d´actes racistes et discriminatoires qui se pratiquent chaque jour à travers le monde et le nombre de condamnés pour ces mêmes actes, même si la condamnation concernerait un individu, une institution, un pays, un groupe ou une organisation; les victimes des actes racistes, bien que nombreux, ont très rarement - pour ne pas dire n´ont jamais - bénéficié de réparation et de restitution dans leur dignité, humanité et personalité; enfin, les plaintes déposées contre des personnes racistes, xénophobes et homophobes, qui pour la plupart détiennent de puissants moyens politique et économique, ont très rarement eu des suivis et des conclusions. Tout ceci y compris la manifestation subtile du racisme qui est dangereuse pour le développement de l´être humain tant du point de vue psychologique, spirituel, moral que personnel et social montrent, non seulement que le racisme ne date pas d´hier, mas surtout cette lutte pour l´affaiblir voire le déraciner dans nos pratiques sociales est un long chemin à parcourir et peinera d´aboutir à des résultats positifs.

3. Pourquoi le racisme subtil est-il très dangereux?

Le racisme subtil est celui qui, à cause du laxisme de la société vis-à-vis du racisme physique et visible et sa tolérance à cacher les auteurs de cette pratique répréhensible ayant déjà causé pas mal de dégats, tend à fuir les lois qui condamnent le racisme proprement dit. Le racisme subtil est un acte ignoble qui se concrétise dans la plus profonde obscurité et indifférence. Fuir les lois nationales et internationales prescrivant le racisme traduit la peur d´en subir les sanctions, ce qui veut dire que les racistes subtils opèrent, d´une part, dans l´anonimat, l´hypocrisie, l´obscurité, la discrétion et la dissimulation. D´autre part, le racisme subtil s´exerce dans l´invisibilité, la lâcheté et les propos qui l´accompagnent sont le plus souvent imprécis et inexpressifs. En d´autres termes, le racisme subtil ne se dit pas, ne s´exprime pas, ne s´affiche pas, mais se pratique dans le plus sombre catimini. Il est donc difficile de l´identifier si ce n´est qu´en faisant montre d´une intelligence poussée et approfondie qui invite à se méfier des apparences, à fixer le regard du sujet parlant pour y déceler des traits et signes de ce racisme, à observer les comportements dissimulants, et, enfin, à accorder une attention soutenue plus aux non-dires qu´aux dires trompeurs et bavards. Le racisme subtil même s´il feind on peut toutefois le détecter et le découvrir dans des démarcages, discrétions, silences complices, mutismes volontaires, injures, propos irrespectueux et irrevérencieux, mépris, dissimulations.

Dans les relations interindividuelles, le racisme subtil est à dimension et dominance égocentrique et ethnocentrique. Celui qui en est l´auteur se surestime, se survalorise, est traversé par un égocentrisme à outrance en se croyant être supérieur à l´autre en vertu de sa position sociale, de ses privilèges socio-économiques ou encore de ses influences politiques. A cet effet, cherchant à les dissuader, à les esquiver en ne les commentant pas, le considérant une espèce d´objet, les opinions de l´autre lui importent peu. Dans les discussions, le raciste subtil fait tout pour éviter de se mettre d´accord ou en désaccord avec les idées de celui qu´il cherche à rabaisser et à inférioriser. La loi et les normes sociales n´y peuvent rien. Les dénonciations y référant souffrent de palpabilité. Voilà pourquoi le racisme subtil est dangereux parce que non seulement il tend à tromper la vigilance des lois antiracistes et se pratique dans la plus parfaite ignorance, mais sutout de manière inapperçue il est capable de ratrapper n´inmporte qui en affectant, silencieusement, sa vie morale. La victime du racisme subtil, étant dans l´incapacité et l´impossibilité de le prouver, est appelé à en souffrir toute sa vie et, pis est, à en demeurer une éternelle victime.

S´il est dangereux, le racisme subtil est pourtant loin d´être fatal. S´il faut le contrecarrer, il est important de ne pas en faire une fatalité, mais un fait social qui nous est imposé. Il est vrai que les lois positives y compris celles relatives au racisme fonctionnent avec des faits et preuves matériels, mais à cause de sa nature il n´est pas facile de soutenir le racisme subtil par des preuves concrètes en vue de faire valoir sa qualité de victime d´un tel acte. On risque même d´être accusé de menteur pour avoir porté de faux témoignages. Et, ce type de délit est puni par la loi. En outre, le problème du concept de racisme subtil c´est qu´il est trop philosophique, immatériel et abstrait, il n´est pas physique, juridique encore moins légal. Donc, c´est un épiphénomène derrière lequel se cache un fait social qui vient de l´extérieur et impose tant à ceux ou celles qui le pratiquent ou le subissent un mode de vie. Néanmoins, on peut l´affronter autrement, pas avec les lois positives préexistantes, mais par l´éducation, l´amour, le respect, la culture, le surpassement de soi, la reconnaissance de soi et de l´autre entant que sujets de droits et porteurs d´identités multiples et plurielles. Car, le combat contre le racisme subtil est à la fois un combat contre soi-même et contre l´autre. D´où toute la complexité et la dangerosité du phénomène.

Le racisme subtil, enfin, contourne les normes sociales et même induit la société, les acteurs et agents sociaux en erreur. Il les bifurque et cherche des racoursis. Il se manifeste dans l´inexpressivité, l´impercebtibilité, l´immatérialité, l´invisibilité et se joue sur l´éloignement et la distanciation en se cachant derrière les apparences, les paroles flateuses et les promesses superflues. Pouvant être rencontré au niveau des pratiques relationnelles des individus entre eux; dans les fréquentations continuelles d´une ambiance culturelle, collective, sociale ou académique; dans les espaçes universitaires plus fréquemment au sein des groupes de travail et d´étude, le racisme subtil affecte, que l´on veuille ou pas, notre train de vie. Si certains refusent d´en parler, d´autres ne cachent pourtant pas leur indignation face à la montée à outrance de cette pratique humaine et sociale qu´on a du mal à comprendre. Nous avons pour preuve d´un tel racisme le cas des étudiants haitiens accueillis à l´Université d´État de Campinas (Unicamp) où, dès leurs premiers instants, ils commençaient à faire face pour la première fois à cette forme de racisme avec lequel ils ne s´habituaient pas auparavant. Néanmoins, au fil du temps, ils ont fini par le saisir et décidé de le vaincre à leur manière.

4. Les étudiants haitiens face à un racisme subtil à l´Unicamp

Le racisme subtil frappe surtout les étudiants noirs à l´Unicamp (africains, brésiliens noirs et haitiens). Nous nous intéressons plus essentiellement à la dernière catégorie. En effet, les étudiants haitiens constituent le premier groupe d´étudiants noirs à avoir été reçu massivement par une université brésilienne, en l´occurrence l´Unicamp, qui, comme l´USP (Université de São Paulo), est une université à réputation élitiste et même raciste. Le racisme qui règne au Brésil est comme un choc psychologique pour les étudiants haitiens qui, se croyant être dans un pays à majorité noire, n´auraient jamais pu imaginer faire face à un tel type de phénomène sans oublier, bien entendu, les multiples agressions verbales et physiques qu´ils endurent chaque jour. C´est quelque chose qui les surprend quoi! Pris au dépourvus par ce racisme subtil, ils ont eu du mal à le comprendre. Or, c´est dans le milieu universitaire, dont nous avons une certaine connaissance et que nous fréquentons plus souvent, qu´ils devaient pour la première fois y faire face. Et, si pendant un certain temps, ils se sont tus non pas par la peur d´être expulsés de l´université, mais par crainte d´être pris pour des hallucinés, le racisme subtil n´a toutefois pas eu raison d´eux.

En effet, en 2011, un groupe d´une quarantaine d´étudiants haitiens, boursiers du gouvernement brésilien, est arrivé à l´Unicamp dans l´objectif d´y continuer et terminer leurs études de premier cycle universitaire. La langue, le portugais brésilien, s´avérait être le premier requis pour s´inscrire dans une discipline scientifique. À cet effet, l´encadrement académique, la compétence des professeurs, la pédagogie et la méthode employées, l´aptitude et l´intelligence des étudiants haitiens, tous impécablement réunis ensemble, ont permis de parvenir avec succès à cette finalité linguistique. Cette étape accomplie, le moment était donc venu de rentrer à l´université. Le racisme subtil, qui leur était jusque là étranger et méconnu, allait être le premier défi auquel ils devaient faire face dès la rentrée universitaire en février 2012. Ce racisme subtil avait quelque chose à voir avec leur accent créole à maintes fois ironisé et se pratiquait discrètement mais paradoxalement dans une ambiance académico-universitaire. Celui-ci se faisait encore sentir dans la fréquentation des salles de cours, mais la situation s´est plus précisément empirée dès l´instant où il fallait constituer des groupes de travail et d´étude qu´ils devaient par la suite rejoindre en compagnie d´autres étudiants brésiliens. Toute stratégie et manoeuvre ont été mises en branle en vue de les mettre à l´écart, les esquiver et les éviter: rejet, éloignement, distanciation, silence, oubli, discrétion etc. Leur expulsion des groupes qu´ils ont malgré tout rejoint n´était pas directe, mais diplomatique . 

Selon le témoignage de plusieurs d´entre eux, il arrive dès fois que des groupes de travail et d´étude - une obligation d´ailleurs de certains professeurs - sont constitués avec un nombre inférieur à celui exigé par ceux-ci, ce, dans l´indifférence totale de les y intégrer. En outre, par le fait de ce comportement raciste pour le mieux qu´on puisse dire absurde et aberrant, certains étudiants haitiens ont obtenu des notes inférieures à la moyenne ou en ont perdu. Sur ce, il est donc important de souligner deux réalités dominantes dans la vie estudiantine de ces derniers: d´un côté la forte probabilité - et ceci s´est effectivement produit - qu´un étudiant haitien se retrouve solitairement perdu au milieu d´un nombre écrasant de jeunes étudiants blancs, surtout qu´au Brésil la communauté noire qui ressent une certaine affinité avec les haitiens et les africains accède de moins en moins à l´université. D´un autre côté, certains professeurs ignorant ou niant l´existence d´une telle réalité imposent une règle commune à tout le monde: celle de réaliser son travail final de cours dans un groupe dans le cas contraire la note y relative peut ne pas être concédée. De plus, il y a des devoirs collectifs dont la note finale est, exclusivement, soit collective, soit individuelle ou les deux à la fois. D´autres plus compréhensifs et conscients de la réalité mettent à disposition de tous les deux possibilités. Ainsi, l´évaluation est individuelle et collective bien que dès fois la seconde l´emporte sur la première.

Le cas des étudiants haitiens doit nous interpeller sur au moins trois réalités concrètes qui se cachent derrière ce racisme, et, auxquelles, de fait, nous ne devons pas nous échapper. C´est que, premièrement, s´ils ne le manifestent pas publiquement, ils s´en plaignent à des particuliers, et s´ils le font c´est que quelque part ce racisme qu´ils subissent malgré leurs efforts intellectuels pour s´assurer un estime social existe, les affecte moralement et les cause des torts. Ils ont dû donc travailler et étudier ardemment afin qu´il ne compromette pas leur rendement intellectuel. Deuxièmement, ils ont compris que c´est en faisant semblant de l´ignorer, d´en faire fi, de faire comme s´il n´existait pas qu´ils arriveraient à vaincre ce racisme subtil qui prend sa source dans les mépris, les éloignements et la distanciation des uns ou des autres sur le campus de l´Unicamp à Barão Geraldo. Enfin, en troisième lieu, ayant surmonté courageusement ces obstacles racistes par l´autoréalisation, ils se sont finalement persuadés qu´en tout cas la meilleure formule de lutter contre cette forme de racisme devant lequel les lois et les institutions judiciaires sont impuissantes, c´est par les efforts intellectuels réalisés dans l´individualité, par l´estime de soi et l´autorespect. Cela leur a valu de fait du succès. Ainsi, par la preuve de leur autoperformance, certains groupes récalcitrants ont été obligés de leur frayer une petite place dans leur rang.

5. La lutte contre le racisme subtil est-il possible?

Étant donné d´une part son impalpabilité et son immatérialité; l´hypocrisie et la discrétion dans lesquelles il baigne d´autre part, le racisme subtil, paraît-il, est très difficile d´être combattu. D´où deux problèmes majeures. Premièrement, le défi qu´il pose à l´organe judiciaire de rendre justice aux victimes, deuxièmement, le traumatisme, le stress et l´anxiété dont il est la cause et avec lesquels les victimes sont contraints de vivre tous les jours. Ce qui, en conséquence, ralentit le rythme de développement social, économique, intellectuel et culturel de l´individu dans la société. Le chemin à parcourir pour lutter contre ce type de racisme s´annonce d´ores et déjà ardu, long et épineux. Toutefois, quelques formules moins magiques que réalistes pourraient servir. Inspirées de l´expérience haitienne à l´Unicamp, il est important d´y réfléchir un peu.

Une première chose à faire remarquer dans le comportement des étudiants haitiens face au racisme subtil c´est qu´ils ont eux-mêmes puisé dans leur for intérieur des pulsions et élans nécessaires leur permettant non seulement de vaincre ce racisme et d´évaluer leur capacité, mais surtout de s´auto-réaliser dans la plus intime individualité. Il s´agit là d´une résignation, non dans le sens de naiveté, mais ancrée à un ''déjà'', elle traduit une étape déjà franchie. C´est-à-dire, étant déjà là présents au sein d´une société raciste; ayant déjà consenti d´énormes efforts et sacrifices pour y être; ayant été déjà admis à l´une des prestigieuses universités brésiliennes; se sachant être déjà des privilégiés et miraculés; ils se sentaient traversés par le droit de réussir et de se faire valoir, par le sentiment de se souvenir de la cause pour laquelle ils sont là et d´être convaincus qu´ils côtoient d´ores et déjà une place au sein de l´élite intellectuelle en dépit de tout, par le devoir de ne jamais oublier que beaucoup comptent sur eux. Une résignation qui se traduit par cette obsession, cette soif, cette détermination de réussite et ce rêve de devenir quelqu´un, donc, face à un tel ascétisme, rien ne pouvait les arrêter. En tout cela, ils ont fini par se savoir capables de quelque chose, de s´engager seuls avant de penser à aller à la conquête d´un quelconque support ou appui collectif pour parvenir à ce niveau presque de manière narcissique. Cela ils l´ont suffisamment et parfaitement compris.

En fait, il y a lieu de souligner que chaque individu porte déjà en lui ces valeurs sociales et culturelles pour foncer: l´estime de soi, la confiance en soi et le respect de soi. Ce ne sont pas des choses qui viennent spontanément, mais,choses sociales par excellence, elles proviennent de la société. Elle les nourrit, les organise et les construit dans nos pensées. Les étudiants haitiens en avaient fait bon usage. La performance, la compétence et le succès acquis dans l´individualité ne sont certes pas une garantie suffisante pour se faire immédiatement ou obligatoirement accepter par l´autre, mais, d´une façon ou d´une autre, ils auront quand bien même pour effet de permettre à l´individu de s´affirmer et s´imposer à l´autre même si ce dernier ferait semblant de les ignorer. L´impact espéré sera positif et l´essentiel est de ne pas se laisser anéantir, abattre, décourager, vaincre par ce racisme subtil qui cause deux dilemmes à la victime: l´un lié à la justice réparatrice et l´autre à l´intégration sociale. Ce qui veut dire, en somme, que la structure sociale restera opaque aux victimes du racisme subtil ou pas si elles ne font pas des efforts pour le surpasser.

En outre, faire partie d´un groupe, qu´il soit sectariste ou ouvert, ou s´y intégrer permet certes de se développer, s´épanouir, se parfaire, se cultiver, s´éduquer, s´acculturer et se perfectionner en subissant le poids contraignant que ce groupe fait peser. C´est un souhait idéal, car les échanges sociaux y sont toujours énormément fructueux et porteurs de complémentarité, de conflit et de contradiction desquels découlent les meilleures relations sociales harmonieuses. Et ces éléments en plus de participer à la transformation sociale des individus leur aident à construire leurs identités individuelles et collectives. Devant la montée à outrance dans le monde des libertés individuelles et de l´individualisme socialisant, il est clair que l´individu, le centre d´action sociale et moteur du changement social, peut réussir aussi individuellement que collectivement. Donc, il est faux et même illusoire de se croire improductif en dehors des encadrements collectifs. De cela aussi, ils en étaient conscients.

Il y a ici quelque chose qui se conquiert dans ces efforts intrapersonnels, ce que j´oserais appeler une puissance capacitative individuelle de réussir et de voler de ses propres zèles. Ils se le sont donc imposé et l´ont imposé et fait accepter non de manière arbitraire et dictatoriale, mais au fur et à mesure par le dialogue, le débat, l´entretien, la discussion et les efforts intellectuels qui doivent, ipso facto, aller dans un sens participatif et constructif. S´investir et croire dans ses capacités personnelles et individuelles, bien que cela nécessite un certain dépassement de soi et des efforts méditatifs et ascétiques, est un pas vers une acceptation collective, autrement dit, l´acceptation collective ne va pas attendre, elle est une construction et une concrétisation dans le temps et l´espace. Ce temps consacré pour se construire, se former, s´éduquer, se cultiver, se parfaire et se préparer dans la plus secrète individualité n´est pas vain. Il fait partie du processus de socialisation sociale et culturelle. Néanmoins, il est important de ne pas confondre individualisme et isolement. Si on s´isole on se tue socialement et psychologiquement, par contre l´individuation est nécessaire et même fondamentale à l´insertion collective.

Même si l´individualisation dans ce débat reste l´exception tandis que la collectivisation la règle, il ne suffit donc pas de noyer cette individualité dans une sorte de collectivisme à outrance et parfois contre productif. Le collectif est une construction sociologique, une sorte de force sociale invisible mais agissante dont l´effet contraignant ne se fait sentir qu´à l´intérieur du groupe. Il n´existe, par conséquent, que l´individu comme véritable acteur du groupe avec tout ce qu´il comporte de croyance, éthique, valeur et symbole. Sans l´individu il n´y a pas lieu de parler de collectivité encore moins de communauté. Or, si le racisme est souvent perçu comme un phénomène communautariste et sectariste, il est temps de restituer à l´individu cette place d´acteur social et collectif qui lui revient. Cela suffirait-il à mettre un terme au racisme plus particulièrement au racisme subtil? Loin delà! En fait, aucune formule magique ne pourrait prétendre mettre fin à un phénomène aussi complexe et compliqué qu´est le racisme subtil. Par contre, comme on vient de le voir, on peut se doter d´instruments intellectuels nécessaires permettant de l´affronter tout en refusant de s´y rabaisser. Subtil, pourtant fort ancré dans les habitudes et pratiques sociales, ce racisme va le rester tel autant que perdurent les disparités et inégalités sociales.

Devant cette incapacité de la justice de combattre le racisme subtil et les traumatismes dont il est l´auteur chez les victimes, la seule alternative consiste à se plonger dans un exercice altruiste afin d´acquérir les potentialités et ressources nécessaires qui puissent servir à surmonter ce racisme subtil inhumain et humiliant. Cela, entant qu´un recours susbtitutif - voire ultimement reconstructif de la personnalité - à l´impuissance de la justice. Autrement dit, une justice intérieure, intrapersonnelle et individuelle que l´on s´attribue à soi-même comme un curatif à l´inefficace justice institutionnelle. Car, si les dénonciations du racisme manifestement visible avec des preuves les plus matérielles et palpables qui soient trainent encore devant une justice inefficace et inefficiente et, par conséquent, n´aboutissent jamais à des sanctions réelles et réparatrices non seulement pour les victimes, mais surtout pour la société et la crédibilité et la transparence de la justice elle-même, il faut s´attendre au pir dans le cas du racisme subtil.

Réflexions finales

Tenant compte de tout ce qu´on vient de souligner, il y a lieu de comprendre que le racisme subtil n´est ni mythe ni illusion ni imagination, il existe bel et bien parmi nous, l´essentiel est de le déceler afin d´y prêter attention et d´en prendre garde. En dépit des humiliations, des séquelles morales et des traumatismes psychologiques qu´il leur a causé, les étudiants haitiens à l´Unicamp ont fait preuve de courage, de perspicacité, de persévérance, de consistance et de résistance en mettant l´accent sur l´effort individualiste pour le vaincre et ensuite réussir. Jusqu´à présent les résultats académiques qu´ils ont eus montrent qu´ils s´en étaient bien sortis. De fait, ils sont parvenus à s´imposer, à se faire accepter et respecter sur le plan de la performance académique et de la capacité intellectuelle mettant ainsi dans une situation embarrassante ceux-là, racistes subtils ou non, qui doutaient de leur potentialité. Ce sont eux qui m´ont permis de me convaincre qu´un racisme subtil règne à l´intérieur de cet espace universitaire brésilien et peut-être dans tout le Brésil. Ils en sont l´exemple vivant, la preuve concrète et la manifestation réelle. Ils ne sont pas les seules victimes, les brésiliens noirs et les africains font également face à ce mal qui, peut-être, ne tue pas physiquement (suicide), mais ronge, meurtrit, démoralise et traumatise assurément l´intellect et l´être (mort sociale ou psychologique). En résumé, il est important de ne pas se laisser terrasser et démotiver par un racisme de ce genre d´où qu´il vienne et quelle que soit la forme sous laquelle il se manifesterait, car, pour subtil, invisible, dissimulant, imperceptible et inexpressif qu´il puisse être, c´est par l´éducation, le savoir, la connaissance et la culture que cette forme de racisme doit être combattue, comme les étudiants haitiens l´ont prouvé.

Jean FABIEN

Campinas, 5 octobre 2016