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VERTIÈRES, MÉMOIRE D´UN PEUPLE AGONISANT


L´histoire du peuple d´Haiti est marquée par des moments obscures et difficiles de l´esclavage, mais aussi par des moments de gloire et de hauts exploits. L´esclavage a été condmané par l´UNESCO au début du 20ème siècle comme crime contre l´humanité puis ça s´arrête là, sans aucune réparation aux peuples qui en avaient durement souffert dont Haiti. En effet, Haiti a connu plus de trois siècles d´esclavage qui a commencé par l´envahissement des Espagnols en 1492 ce fut le début de l´esclavage dans l´Île d´Haiti qui s´est soldé par le génocide des Indiens. En 1625, les Français  arrivèrent dans l´Île de la Tortue et chassèrent les Espagnols de l´Île, ces derniers sont allés s´établir en Guadeloupe pour la première fois. Il faut aussi rappeler que les Espagnols ainsi que les Français avaient fait ce qui pourrait appeler un lavage de cerveau des Indiens et des Nègres venus d´Afrique leur faisant croire qu´ils ne sont pas des être humains. Christophe Colomb était venu dans l´intention de les christianiser, mais les Français eux-mêmes, continuant les mêmes pratiques esclavagistes, n´ont fait que les chosifier.

Cet article, en mettant l´accent sur la bataille de Vertières,  tend à retracer, rappeler et reconsidérer les hauts faits de l´armée indigène sous les ordres des grands généraux comme Toussaint, Dessalines, Capois, pour ne citer que ceux-là, qui ont pris la lourde responsabilité de conduire ce peuple à son indépendance. Ainsi, notre démarche consistera d´une part à mettre l´accent sur les précédentes batailles sans lesquelles bien entendu il n´y aurait pas de Vertières, comme la bataille de la Ravine à couleuvre, celle de Plaisance, celle de la Crête à Pierrot, celle de Kellola, celle de Port-au-Prince et enfin celle de Vertières, d´autre part,  montrer le sens de la bataille de Vertières aujourd´hui dans la situation actuelle du peuple haitien.

Les précédents ont commencé entre décembre 1801 pour ne prendre fin qu´en 1803 le même mois. En effet, le 23 février 1802 à Ravine à couleuvre dans la commune de l´Ártibonite, l´armée indigène commandée par Toussaint s´engagea dans une bataille sanglante avec l´armée française commandée par le général  Français Donatien Rochambeau. Mais, cette guerre n´a pas eu trop d´impact sur l´armée haitienne en terme de perte d´hommes. Le 5 mars 1802, Toussaint attaqua les troupes françaises commandées par le général Edme Desfourneaux à Plaisance. Cette bataille aurait pu coûter la vie à Toussaint, lorsqu´il apperçut qu´une partie du 9ème régiment de Jacques Maurepas combattait pour la France, alors il s´écria : « Soldats du 9e, oserez-vous tirer sur votre général et sur vos frères ? ». Mais, rejetant cette déclaration, ils ouvraient le feu sur les troupes de Toussaint dont le cheval fut tué. Grièvement blessé à l´épaule, Toussaint se réfugia à Marmelade. Dans la Crête à Pierrot à Petite Rivière de l´Artibonite une bataille opposa l´armée indigène sous la direction de Dessalines et de Lamartinière contre l´armée française commandée par deux potentiels généraux Charles Leclerc et Donatien Rochambeau. Cette bataille s´est déroulée du 4 au 24 mars dans le fort de la Crête à Pierrot. Elle a coûté la vie à plus de 500 hommes dans le camp haitien et 1 200 dans celui de la France. En février 1802 eut lieu la bataille de Kellola  à Port-de-Paix qui était contrôlé par le général Jacques Maurepas avec son 9ème régiment de 2 000 hommes plus 5 000 cultivateurs insurgés. Subitement une troupe française commandée par le général Jean Humbert s´est résolu d´attaquer cette ville. Devant l´armée indigène sa troupe a du se replier, car le général a déjà perdu 400 hommes. Le général Leclerc, apprenant la nouvelle, lui envoya par la mer un renfort de 1 500 hommes. Ce renfort a mis en déroute Maurepas, car il était encerclé. Enfin, après la déportation de Toussaint en France où il mourrut de chagrin le 7 avril 1803 à fort de Joux, Dessalines prit les rênes du commandement de l´armée indigène, il a la lourde responsabilité de concrétiser le grand rêve de ce dernier, celui de conduire ce peuple à l´indépendance. En octobre 1803, il mit le siège à Port-au-Prince avec une armée de 22 000 hommes et força plus tard les Français à se réfugier au Cap-Haitien. Enfin, le 18 novembre 1803, le pays est en branle, l´armée de Dessalines s´acharne à vaincre l´armée française de Napoléon. Après plus d´une journée de feu et de sang, le lendemain, les deux généraux signèrent un accord qui reconnut la victoire de l´armée indigène sur l´armée française et le général Rochambeau, après avoir présenté ses honneurs à Capois en lui donnant un nouveau cheval, obtint un délai de dix jours pour évacuer le fort de Vetières et quiter Saint-Domingue avec ses hommes.

 Ces batailles sus-mentionnées ne sont pas en réalité les seules, mais elles ont été choisies en raison du fait qu´elles peuvent être immédiatement considérées comme les dernières qui allaient déboucher sur la capitulation  de l´armée française, la victoire de l´armée indigène et la proclamation de l´indépendance nationale sur la place des Gonaives le 1er janvier 1804. A comprendre par ailleurs, que les luttes pour la liberté de Saint-Domingue s´inscrivent dans trois siècles de pandaisons, de suicides, de marronage et de toute forme de résistance. Elles ne se réduisent pas seulement à une question de bataille de Vertières dont les activités commémoratives font rejouir les hypocrites et les machinateurs de cette nation.

Cette année encore, en commémorant cette date, qu´est-ce qu´il faut donc chercher dans  Vertières ? Quel est son sens aux yeux de ce peuple souffrant et agonisant ?

Il n´est d´aucun doute que des milliers de dollars vont être dépensés en l´honneur de ce jour magnanime qui a vu naître cette pauvre nation. Des discours en Créole, en Français, en Anglais et même en Espagnol vont nuire à  l´oreille du peuple, mais pourtant ses souffrances sont amères comme le fiel. 

Je sais que le discours du Président de la République ne changera pas, il sera amère et incompréhensible de la part de la population. Il ne saisira pas de ce moment pour appeler le peuple à un changement de mentalité au contraire lui et ses hôtes se préparent à manger des gâteaux, á s´énivrer du bon vin, à se rassasier des mets délicieux,  puis après ils iront aux toilettes. Je pense que son idée de donner le coup d´envoi pour la reconstitution des Forces armées d´Haiti dissoute par Aristide après son retour en 1994 en ce jour n´est pas du tout la bienvenue, car c´est une manoeuvre pour endormir le peuple et hypothéquer sa destinée. En ce sens je me demande : Comment fêter Vertières fièrement avec la présence de la MINUSTHA sur le sol national ? Comment accepter d´avaler le discours insipide du chef de l´Etat en honneur de Vertières pendant que notre budget national dépend à 70% de l´aide étrangère dont la majeure partie est fournie par les Etats-Unis ?  Comment commémorer Vertières avec ces gens qui vivent toujours dans un état misérable, crasseux et insalubre non loin de la capitale ? Comment fêter Vertiéres avec les 80% des fils du peuple analphabètes ? Enfin, comment rappeler la mémoire de Vertières pendant que les problèmes contre lesquels il a été réalisé restent et demeurent les mêmes ? Je n´oserai jamais dire que Vertières n´a pas eu sa raison d´être, mais à moins que l´on soit un hypocrite, un sans vergogne, un sans scrupule et un sans coeur de vouloir le commémorer dans cet état où se trouve actuellement le pays. Alors, peuple haitien, prépares-toi en ce vendredi 18 novembre 2011 qui se point,  à entendre les mots grotesques, savants, philosophiques et les expressions machiavéliques de tes dirigeants, car tu n´y comprendras rien, de plus c´est la coutume. Quelques heures plus tard, tu retourneras dans ta grotte de misère pour gémir avec tes fils. A vous dirigeants, soyez ivres avec vos poches remplis de pognons verts pendant que le pays sombre dans la pauvreté extrême.

Vertières nous rappelle sur le plan physique les humiliations, les tortures,  l´esclavage de l´homme au détriment de l´homme, les souffrances endurées, les blessures, les amputations, les trahisons, les haines contre ses proches, ect. A présent Vertières doit nous rappeler aussi que sur le plan économique et politique nous sommes un peuple agonisant. Mais en dépit de tout cela, il peut nous rappeller d´un autre côté la gloire et la victoire sur l´esclavage, la ségragation raciale et la colonisation. Il nous permet de nous souvenir du fougue,  de l´énergie et de la détermination avec lesquels nous combattions contre les Français. Malgré notre misère, notre pauvreté et notre domination par les puissances étrangères d´aujourd´hui, nous devons puiser dans Vertières nos forces pour nous sortir delà. Nous devons cesser de répéter que nous sommes un grand peuple, mais nous devons prouver que nous le sommes vraiment à travers nos actions. Arrière les Blancs qui viendront se rire de  nous à l´occasion de cette festivité, qui viendront nous cracher leurs propos répétitifs et hypocrites. Car, ils savent que notre souveraineté est entre leurs mains.  Otez-les du milieu de nous ! Tant qu´ils sont parmi nous, ils seront toujours notre malheur. Il revient à nous de donner un sens à cette fête, de la traduire dans notre réalité actuelle et de nous en servir afin de transformer notre caractère vis-à-vis du monde entier. Il nous reste à faire une seconde bataille de Vertières, celle-ci sera mentale.  La première a été faite pour nous débarasser de la présence physique des Français et nous avons mis du temps á le faire, de même il nous faudra encore mettre du temps pour faire celle qui doit être mentale. Qu´importe le temps, le plus important c´est de commencer. Il est clair que ni Toussaint ni Dessalines n´avait réfléchi même une seconde sur le temps qu´il leur faudra pour libérer leurs frères, le plus important pour eux c´était de commencer, comme dit le proverbe : '' l´avenir en dira le reste ''.

Somme toute, il est important de commencer cette bataille mentale de Vertières maintenant, aujourd´hui même, elle sera appelée ainsi parce qu´elle a commencé le jour même de la commémoration du 208ème anniversaire de la bataille de Vertières. Pourquoi ne pas marquer ce jour par cette action sublime mes chers compatriotes ? Pourquoi ne pas faire de ce jour un autre Vertières d´un point de vue mental dans notre vie de peuple ? Vertières c´est quand même notre mémoire, le symbole de notre misère ainsi que de notre agonie. Cependant, cette agonie ne doit pas affaiblir son sens en nous. Vertières est notre fierté et notre exploit, ce n´est ni un cadeau ni les dons de toute sorte avec lesquels l´étranger nous bombarde aujourd´hui, c´est l´ouvrage de nos mains, le sang de nos veines, la sueur de nos fronts,  le tableau légendaire héritant de notre peinture, en fait l´oeuvre de plus d´un siècle de résistance.

Une fois de plus, je ne cesse de remercier mes lecteurs dont moi personnellement, pour l´intérêt qu´ils accorderont à lire ces paragraphes à l´aube de la commémoration du 208ème anniversaire de la bataille de Vertières. Puissent ces propos et ces réflexions inscrits dans cet article révolutionner votre esprit afin d´avoir une autre Haiti.

                                                                                                                                     Campinas, 17 novembre 2011

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