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LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE HAITI ET LES ÉTATS-UNIS : UN VRAI MENSONGE INTERMINABLE


 Introduction

Comprendre le mensonge et la fiction qui dominent les relations diplomatiques entre Haiti et les Etats-Unis revient à bien appréhender la nature de la politique étrangère des Etats-Unis au cours de la première moitié  du 19ème siècle tant en Amérique latine que  dans la caraibe plus particulièrement en Haiti. Cette politique repose sur une phrase célèbre de l´ancien président américain James Monroe prononcée au Congrès américain en 1823,  disant : ''l´Amérique aux Américains''. C´était peut-être une façon imagée de dire le monde aux Américains, car dans un sens historique l´Amérique aurait symbolisé le monde.  De cette déclaration  qui est devenue  par la suite une doctrine,  découle une volonté des Américains de prendre le contrôle non seulement de l´Amérique, mais aussi du monde. Sur la base cette déclaration, les Etats-Unis défendant leurs intérêts stratégiques et économiques, ont interdit à l´Europe de faire de nouvelles conquêtes en Amérique et d´y établir son hégémonie, pendant qu´eux-mêmes s´immiscent  dans les affaires internes des pays de ce continent, ce en commettant de graves ingérences.

Pour établir un certain équilibre dans ce projet et empêcher un éventuel retour des puissances européennes dans les affaires de l´Amérique, les Etats-Unis s´abstiennent des affaires européennes. Ces derniers en se déclarant chefs de l´Amérique y ont mené une politique d´envahissement de territoires: le Mexique pour lui arracher une grande partie de son territoire et de ses richesses naturelles, les pays de l´Amérique centrale et des Caraibes comme le Nicaragua, la République Dominicaine et Haiti pour y implanter une dictature féroce en prenant leur contrôle économique. Chefs de l´Amérique, ils imposent une suprématie axée sur une démocratique qui n´est autre qu´un idéal et sur un système économique, le capitalisme, qui priorise le profit économique au détriment du bien-être humain.

Cette doctrine a conféré aux Américains un ensemble de droit qui leur aurait permis de fouler le sol de n´importe quel pays de l´Amérique dans le cas où ils constatent que leurs intérêts sont menacés, c´est dans cette perspective qu´ils ont débarqué en Haiti le 19 juillet 1915. Ainsi, l´objectif que nous poursuivons dans cet article est d´essayer de prouver qu´entre Haiti et les Etats-Unis, il n´y a jamais eu de relations diplomatiques à proprement parler, mais plutôt une relation de maître à esclave, d´un monarque à son sujet, une relation de RESTAVÈK dans le vrai vocabulaire haitien, enfin une relation caractérisée par la force. 

1- La politique étrangère américaine de 1939 à aujourd´hui

Au cours de la deuxième  guerre mondiale, les stratèges américains savaient qu´à l´issue des combats, les Etats-Unis deviendraient un Etat fort et puissant, capable d´établir son hégémonie. De 1939 à 1945, le Groupe d’étude Guerre-Paix a produit des analyses et stratégies géopolitiques détaillées démontrant que les USA s´approchaient vers la puissance mondiale. En fait, bien que ce titre de gendarme du monde attribué aux Etats-Unis soit de plus en plus contesté par beaucoup de pays, cela ne leur empêche pas d´imposer leurs règles démocratiques et capitalistes. Les Etats-Unis prétendent protéger le monde en menant un combat contre le téorrisme, la drogue, les armements nucléaires et bio-chimiques. Cependant, les intérêts des Etats-Unis sont les investissements étrangers et non les droits de l´homme, l´amélioration des conditions de vie et la démocratie, qui constituent trois grands éléments fondamentaux pour construire un monde meilleur.

Dans le laboratoire de la pensée américaine, ces principes constituant le moteur de la survie des peuples, ne sont que de purs slogans idéalistes permettant de pacifier les peuples puisque généralement les intérêts des peuples sont toujours contradictoires aux intérêts des élites riches dirigeantes. Sur ce, voilà ce que rapporte une équipe chargée de la planification politique au Département d´Etat : « Avec seulement 6,3% de la population mondiale, nous représentons près de 50% de la richesse mondiale. […] Dans cette situation, il est impossible que nous n’éveillions pas l’envie et le ressentiment. Notre tâche principale, dans les années à venir, est de mettre en place un système de relations internationales qui nous permette de maintenir ce déséquilibre. […] Nous ne devons pas nous leurrer en imaginant que nous pouvons, aujourd’hui, nous payer le luxe de l’altruisme et de la charité. Nous devrions cesser d’évoquer des principes aussi irréalistes et flous que les droits de l’homme, l’amélioration du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n’est pas loin où nous allons devoir nous positionner en terme de rapport de forces pur. Et moins nous serons alors bridés par des slogans idéalistes, mieux nous nous en trouverons. » (Pentagon Papers, 23 février 1948).

Ce rapport est certain, lorsque nous examinons dans les faits les différentes interventions des USA, les Américains se conduisent comme  un lion dans la diplomatie internationale, seuls leurs intérêts doivent être bien gardés pour qu´ils ne deviennent pas plus méchants qu´on ne l´aurait jamais imaginé. Cependant, c´est ce comportement même qui ne cesse de créer des hantises, des animosités et des haines chez les autres peuples qui sont de plus en plus opprimés. Des milliers de bombardements inutiles dont ils sont les auteurs, rendent la vie très difficile dans certains endroits de l´autre bout du monde, des centaines et milliers d´enfants nés avec une infirmité physique au Japon à cause des effets nocifs des deux bombes atomiques qu´ils ont larguées sur Hiroshima et Nagazakie lors de la deuxième guerre mondiale. La faim, un fléau qui ravage le monde à une vitesse telle qu´on ne pourrait jamais l´imaginer, est loin d´être un problème vital dans l´agenda de la politique étrangère américaine. Beaucoup de prétextes ont été évoqués pour souiller le sol de Panama, d´Irak, de Guatemala, de Nicaragua et d´Haiti. Au lieu d´avoir des amis, ils se font de plus en plus d´ennemis. Dans leurs différentes interventions militaires c´est le mensonge et la force qui triomphent.

Une politique étrangère au-delà des règles

La politique étrangère des USA repose sur la fabrication d´une opinion publique à leur guise en utilisant les médias comme base, sur la guerre qui  est une arme efficace leur permettant de faire mains mises sur les grands domaines tout en  méprisant les règles internationales.  C´est ancrer, en effet,  dans la politique étrangère des Etats-Unis de violer les règles internationales en prétextant défendre la souveraineté américaine, les exemples des Accords de Genève en 1954, du Nicaragua en 1986, du bombardement de l´Irak en 1998 en témoignent. A cet effet, Madeleine Albrigth annonça au Conseil de sécuritpé de l´ONU que les Etats-Unis agiraient multilatéralement s´ils peuvent, et unilatéralement s´il le faut. Car cette zone géographique qu´est l´Irak représente des intérêts vitaux pour les américains. Enfin, une politique étrangère qui fait totalement fi de la morale en ce sens que tout pays qui se mettrait sur une voie de développement se serait déclaré ennemi des Etats-Unis, c´est le cas de la Grenade, du Laos , du Cuba, du Nicaragua, de l´Iran, de la Libye...

En réalité la politique étrangère des Etats-Unis s´est toujours vigoureusement et violemment opposée à ces trois principes : droits de l´homme, démocratisation et amélioration du niveau de vie, car l´aide humanitaire n´a pas forcément et vraiment une mission humanitaire, sa mission est exclusivement militaire. En 1981, en effet, une étude de Lars Schoultz montre qu’il existe une corrélation entre l’importance de la violation des droits de l’homme dans un pays et l’importance de l’aide américaine. Cette aide n’a aucun rapport avec les besoins réels des populations, c’est avant tout une aide militaire qui profite aux forces oppressives. Edward Herman arrive à la même conclusion, mais va plus loin en établissant un rapport entre l’aide américaine et le climat pour l’investissement, c'est-à-dire les opportunités offertes aux milieux d’affaires. Plus les conditions d’investissement sont bonnes, plus les américains apportent leur soutien aux gouvernements étrangers. Enfin, c´est le comportement de toute super puissance, là où elle a ses intérêts, elle agit, là où elle n´en a pas, elle se retire, car la vision est de s´accaparer de la richesse des autres en les maintenant dans une situation de dépedance éternelle. Les grandes puissances n´aiment pas et n´aimeront jamais voir les petits pays se développer, c´est en les dominant qu´elles peuvent conserver leur hégémonie. 

Une politique de ''diviser pour régner'' qui se veut très forte et constitue une arme efficace entre les mains des Etats-Unis afin de conserver leur hégémonie, leur politique en Amérique Latine plus précisément en Haiti illustrera ce point.


2- La politique des USA en Amérique Latine, particulièrement en Haiti de 1914 à aujourdhui

En Amérique latine, de 1914 à 1933, la politique américaine se fit sentir par des interventions militaires brutales, plus particulièrement en Haiti vers 1919 dans le but de l´établissement d´une dictature féroce, de l´accaparement des richesses, de l´exploitation des ressources, de la main mise politique et de la domination de l´économie, plus précisément les finances.  Lors des élections de Wilson à la Maison Blanche, il avait promis la fin de la politique canonnière, une politique américaine axée autre fois sur la force. Cependant, sur son gouvernement plus de pays de l´Amérique centrale et des Caraibes ont été souillés par les bottes américaines, Haiti, Nicaragua, République Domicaine et Guatemala que sur la présidence de ses prédécesseurs. Au cours des années 1920, la dépendance économique totale des pays de l´Amérique Latine surtout ceux de l´Amérique centrale et des Caraibes augmente aussi bien qu´un sentiment anti-américain. Après la crise de 1929, vers 1933, les Etats-Unis ont réellement changé de stratégie avec Roosevelt qui a eu à l´époque de lourdes missions comme celles de gagner l´opinion publique américaine sur les nouvelles méthodes de politique étrangère, diminuer les dépenses liées à l´occupation, sortir les pays de l´Amérique Latine du sentiment anti-américain et de la politique canonnière en même temps combattre la montée des régimes facistes en Europe ainsi que la rivalité allemande.

Enfin, de toutes ces initiatives portant l´empreinte des Etats-Unis, aucune d´entre elles n´a été porteuse d´aucun progrès ou de développement, car il y a beaucoup de promesses qui n´ont été tenues. En tout cela, seuls leurs intérêts les motivent en ce sens qu´ils utilisent les moyens qui leur semblent toujours contextuellement les plus appopriés, soit la dictature, soit le financement des milices, soit l´embargo ou d´autres méthodes répressives. Cependant, quand la dictature retourne contre eux et devient anti-américaine, ils utilisent tous les moyens nécessaires afin de l´éliminer tel fut le cas des dictatures de Somoza au Nicaragua, de Trujillo en République Dominicaine, de Batista à Cuba et de Duvalier en Haiti. Le paradoxe c´est que le plus souvent les Etats-Unis ont toujours contribué à l´établissement de ces dictatures, mais malheureusement dès fois elles se rétournent contre eux.

Haiti et les USA, deux grands modèles du Nouveau Monde

L´indépendance haitienne et l´indépendance américaine sont deux actes révolutionnaires qui ont simultanément ébranlé l´ordre colonial européen. De ces actes, deux nations ont pris naissance, l´une est forte et parvient à se faire accepter par la communauté des nations, ce fut le cas des Etats-Unis, l´autre hérite  de la culture d´un état faible qui est souvent traité comme un état voyou et délinquant, ce fut le cas d´Haiti. Par contre, il existe une grande différence compte tenu des circonstances dans lesquelles chacun de ces pays ont acquis leur indépendance et de la nature des batailles révolutionnaires qui l´ont précédée. En effet, l´indépendance haitienne proclamée le 1er janvier 1804 est issue de la révolution des esclaves, la classe la plus opprimée à St. Domingue qui a basculé tout un système européen reposé à l´époque sur la colonisation, l´esclavage et la segrégation raciale, l´indépendance américaine fut par contre une révolution élitiste des grands colons dont les intérêts économiques furent mis en jeux. Elle a été engendrée suite aux crises économiques nées des nouvelles taxes imposées par la métropole britannique. Ces nouvelles taxes imposées sans consulter les colons américains,  poussaient ces derniers à s´y opposer catégoriquement et déclenchaient une révolution qui aboutit à la proclamation de l´indépendance le 4 juillet 1776 des treize anciennes colonies britanniques qui constituent les bases de naissance de la nation américaine aujourd´hui.

Sept ans plus tard, soit en 1783, l´indépendance américaine sera reconnue par la Grande Bretagne, tandis que celle d´Haiti n´a pu avoir été reconnue par la France qu´en 1825, soit 21 ans après moyennant une indemnité payée dans des conditions économiques et sociales complètement cruelles. Les débuts des premières expériences gouvernememtales étaient difficiles pour ces deux supers modèles de l´histoire mondiale des révolutions. Les dirigeants américains ont su gérer les animosités qui existaient entre eux et ont construit une nation reposée sur deux grands idéaux politiques qui font jusqu´à aujourd´hui les valeurs des Etats-Unis, savoir l´idéal Républicain et l´idéal Démocratique. De sa part, les premiers dirigeants de l´Etat d´Haiti ont eu beaucoup de mal à s´unir, ils n´ont pas su gérer leur hantise afin de construire un état-nation, car les grandes puissances de l´époque ont semé au milieu d´eux des graines de division, de plus le pays faisait face à un isolement féroce sur le plan des relations internationales. Qu´importe ce que le futur allait réserver à ces deux peuples et les différences dans leur mode de gouvernance, l´important c´est qu´ils représentent les modéles par excellence dans l´histoire de la révolution des peuples en Amérique, particulièrement Haiti, puisque c´est la première république noire indépendante au monde. Ainsi, en sa propre manière, en son style très exceptionnel et en ses capacités chacun de ces deux pays a su agir sous l´égide des principes naturels afin de défendre sa liberté ainsi que sa dignité humaine.

Haiti, une grande puissance ratée

Haiti a raté sa chance de devenir une grande puissance, même quand ce ne serait pas à l´instar des USA, mais sa place parmi les grands pays qui décident de l´avenir de ce monde aurait été incontestable, si elle avait mis de l´odre dans son mode de gouvernance. Après les luttes contre les colonisateurs, Haiti rentrait dans une nouvelle méthode de luttes internes où les nouveaux dirigeants de la nation se sont engagés aveuglément au lieu de se mettre ensemble pour construire un état-nation. Haiti aurait du s´inspirer des modèles américains, plus précisément de la façon dont ils ont résolu leurs différends sans pourtant endommager l´avenir de tout un peuple. Il est vrai que ce sont deux peuples de cultures politiques et d´histoire différentes, mais l´application des mêmes principes aurait produit les mêmes effets. Haiti, mère de liberté pour toutes les anciennes colonies de la terre, est devenue la risée du monde, une honte pour la communauté internationale, car faute de vision et de compétences adéquates, elle n´a pas su se doter d´un modèle d´Etat responsable.

Par ailleurs, la thèse qui voudrait faire croire que les anciennes européennes ou de n´importe quel autre pays de la planète seraient condamnés à rester marginalisés, pauvres et misérables, ne tient plus à mon sens, beaucoup d´anciennes colonies  ont prouvé le contraire. De ce fait, sans vouloir considérer l´exemple des USA, nous connaissons d´autres pays comme le Brésil, ancienne colonie portugaise, l´Afrique du Sud, ancienne colonie anglaise, la Chine, ancienne colonie japonaise, etc. qui ont conquis leur indépendance quelque temps plus tard après Haiti, et sont parvenus aujourd´hui à se faire accepter en se créant une place privilégiée dans le monde. De plus, les actions et la vison de chacun d´eux nous laissent comprendre que le monde n´est plus unipolaire ou bipolaire comme il l´était après la seconde guerre mondiale, mais plutôt multipolaire.

Cette réflexion sur le fait qu´Haiti a raté sa chance de devenir une puissance ne doit pas être considérée comme une folie ou une illusion parce que pour conquérir l´indépendance, cela demande beaucoup de détermination, d´énergie et de motivation, elle est plus difficile à faire que construire une état-nation sur la loi et la justice, car elle est la voie qui mène au progrès et au développement, malheureusement elle a été complètement très mal gérée. Plus de deux cents ans plus tard, cette faute est irréparable pour Haiti, car depuis cette indépendance on ne sent aucun signe de changement, Haiti marche de plus en plus à recullon. Il n´existe pas de position statique, soit on avance ou on réculle, soit on progesse ou on regresse, alors dans le cas d´Haiti c´est la regression totale. Donc, il ne faut pas faire de la colonisation un débat stérile dans la situation actuelle d´Haiti ou encore un fardeau, elle en était victorieusement sortie, elle pouvait de même se doter d´un modèle de développement particulier ou s´inspirer d´un autre, car si elle a pu réaliser l´indépendance qui paraissait plus difficile en renversant le système inhumain imposé par l´Europe, elle pouvait de même travailler sur un autre échéquier, celui de camper un vrai pays.

Je sais que sur cet aspect des historiens voudraient susciter un autre débat en évoquant la thèse de la mise en quarantaine ou du boycotage par les supers puissances de la nouvelle nation qui venait de naître. Cependant sans vouloir contredire ces historiens, je dirais que cette mise en quarantaine n´était que partiellement secondaire pour empêcher le développement d´Haiti. En outre, d´une part, un pays anciennement colonisé n´a pas besoin  d´attendre la bénédiction de la communauté internationale pour se mettre en marche, de plus qu´est-ce que c´est que  la communauté internationale sinon qu´une pure fiction juridique, elle n´existe pas réelement, d´autre part, parlant de mise en quarantaine, à mon humble c´est une fausse thèse, car Haiti entreprenait des relations commerciales clandestines avec le Danemark, les Etats-Unis, l´Angleterre et l´Allemagne surtout en matière d´armement. Par ailleurs, dans l´histoire diplomatique haitienne, Haiti a toujours eu le comportement d´un Etat gracié, c´est-à-dire la façon dont les dirigeants agissent c´est comme une faveur qu´un pays ferait à Haiti en choisissant d´entreprendre des relations avec elle.  Un esquisse historique des relations haitiano-américaines nous en dira plus.

3- Esquisse historique des relations entre les Etats-Unis et Haiti de 1804 à nos jours

Au lendemain de l´indépendance, Haiti était mise à l´écart par la communauté internationale parce qu´elle représentait une inffluence dangereuse pour les autres colonies. Dans le nord des Etats-Unis, même après leur indépendance, il y eut de l´esclavage, l´esclavage a été institutionnalisé  au nord des Etats-Unis, donc Haiti qui a fait une révolution contre l´esclavage, n´aurait jamais de relations harmonieuses avec les Etats-Unis, c´est un premier aspect. Le Second aspect, la France, grande puissance de l´époque, avait interdit aux autres pays d´enteprendre une quelconque relation avec cette nouvelle nation ayant été qualifiée de rebelle. Mais, le Danemark, l´Allemagne, l´Angleterre et les Etats-Unis entreprenaient des relations clandestines avec Haiti sans poser aucun acte de la reconnaissance de son indépendance. Ces relations clandestines ont duré plus de 50 ans. Le troisème aspect prend en compte le fait que pour les noirs américains du nord, Haiti constituait une terre d´asile et un symbole d´abolition de l´esclavage, de 1807 à 1861, beaucoup de noirs américains  se sont  immigrés en Haiti à la recherche de la liberté. De 1804-1864 les relations entre ces deux grands pays indépendants de l´Amérique furent marquées par le ton d´un état fort (Etats-Unis) qui tappe sur un état faible (Haiti). En 1825, la France a reconnu l´indépendance d´Haiti, mais les Etats-Unis en ont fait peu de cas. Pourquoi ? Il est clair qu´entre ces deux modèles il y a eu toujours une hypocrisie, un torchon qui brûle et il n´y a jamais eu effectivement de bonnes relations diplomatiques parce qu´ils s´étaient opposés farouchement  à l´indépendance haitienne, ce fut toujours un rapport de force qui dominait les relations entre les Etats-Unis et Haiti.

Devant les pressions des Français sur Haiti pour payer l´indemnité, ce qui constitue un autre crime après plus de deux siècles d´esclavage, les Etats-Unis qui prétendent défendre les intérêts des pyas de l´Amérique se sont tus. Pourquoi ? Parce qu´ils ont leurs intérêts dans ce paiement d´indemnité directement ou indirectement. En payant cette indemnité, Haiti s´appauvrit et dès lors l´occasion leur sera offerte de prendre le contrôle économique du pays, ce fut un plan très bien réfléchi, analysé et traité dans le laboratoire de la pensée américaine. Il se peut être difficile d´établir leur implication directe, mais leur silence a dit indirectement que cette indemnité réclamée par la France représentant 10 années fiscales pour Haiti, allait inévitablement plongé Haiti dans une grande pauvreté qui lui obligera à être dépendant. De plus, ce ne fut pas leurs affaires, il y a un proverbe haitien qui dit ceci :'' Zafè kabrit pa zafè bèf '' c´est-à-dire l´affaire des petits  pays n´est pas celle des grandes puissances autrement dit une grande puissance comme les Etats-Unis ne se serait jamais mise en face de la France pour défendre la cause d´Haiti en dénonçant ce crime. Les intérêts des grands sont souvent similaires, donc parfois  implicitement ils s´entendent pour exploiter les petits pays. Entre autre, le commerce d´armes que les Etats-Unis faisait avec Haiti dans la plus parfaite clandestinité témoigne de ce comportement. 

Depuis plus de 60 ans, les relations haitiano-américaines ne furent porteuses d´aucun progrès, d´aucun espoir, d´aucun signe de développement et d´aucune marche vers l´amélioration de ces relations. En effet, en 1915, devant la menace de leurs intérêts, les Etats-Unis ont envoyé des Marines qui ont pris de force le contrôle des institutions haitiennes. En 1934, bien que la majorité des Marines se soit retirée d´Haiti, la domination américaine demeure à  tel point que de 1957-1971 ils ont appuyé la dictature duvéliérienne. En 1991, prévoyant que leurs intérêts économiques et politiques allaient être en jeu avec l´arrivée d´Aristide à la magistrature supême d´Haiti, ils ont administré un coup d´état qui l´a brutalement renvesé et s´est exilé aux Etats-Unis. Ce coup d´état a porté une junte militaire ayant à sa tête le Géneŕal Raoul Cédras à prendre le contrôle du pays, dès lors ils ont imposé un ambargo à Haiti. A la fin, ce même Cédras a reçu une forte somme d´argent des Etats-Unis évaluée à plus d´un million de dollars pour accepter le retour négocié du président Aristide dans le pays en 1994. Cédras en tant qu´agent de la CIA a été chargé d´administrer ce jeu diplomatique des Etats-Unis.

C´est ainsi que les Etats-Unis mènent son jeu dans les pays sous-développés. Toujours présents et très actifs dans la vie politique et économique d´Haiti, ils se sont vigoureusement opposés à Aristide qui n´a pas tenu ses promesses faites pour que son retour ait été possible. De ce fait, ils ont financé des milices tant à Port-au-Prince qu´à Gonaives pour commettre des crimes odieux afin de forcer le président Aristide à laisser le pouvoir en 2004. Cette fois, l´argent CIA à la tête de ce mouvement d´insurrection fut Guy Philippe, un ancien commissaire de la Police. Devant les massacres et les crimes, les manifestations populaires et les pressions de la communauté internationale principalement des Etats-Unis, Aristide a du se demettre de ses fonctions de président pour s´exiler en Afrique du sud en février 2004.

De l´occupation américaine passant par les gouvernements successifs de transition à caractère militaire et par la présidence de M. Préval en 2005 jusqu´à aujourd´hui, on assiste à un Washington qui  s´immisce clairement et visiblement dans les affaires internes d´Haiti, ses ordres ne passent plus par les dirigeants haitiens, ils sont donnés directement, ce avec de menaces  assez graves dans le cas de refus. La récente élection de 2010 ayant porté M. Martelly à la présidence d´Haiti en témoigne, à cause de quelques comportements que l´oncle Sam n´a pas toléré chez M. Préval, Washington a eu sa revanche de lui en écartant son candidat M. Jude Célestin. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les Etats-Unis se sont comportés une fois de plus comme des occupants, des milliers de soldats américains ont investi le sol haitien en prenant le contrôle de l´aéroport international Toussaint Louverture et le leadership gouvernemental haitien via les ONG. VoiLà la nature malheureuse des relations entre Haiti et les Etats-Unis.

A la vérité il faut comprendre que les Etats-Unis n´ont jamais manifesté aucune volonté d´aider Haiti, leurs différentes interventions en Haiti ont été faites strictement dans leurs intérêts comme dit le dicton :'' les grandes puissances n´ont que des intérêts ''. Par ailleurs, honnêtement il faut admettre que malheureusement les dirigeants haitiens ont toujours créé des conditions favorables à ces modes d´interventions et de dominations étrangères, à cet assistanat dont Haiti continue de subir et à cette dépendance économique totale de la communauté internationale, ce depuis la naissance de ce pays.

4- Implication de l´occupation américaine dans la situation politique et économique actuelle d´Haiti

Il serait irrationel voire irréaliste de notre part de réduire la situation politique et économique actuelle d´Haiti à l´occupation américaine qui n´a duré que 19 ans. Sur le plan de la présence physique,  c´est la plus longue période de domination et d´exploitation américaine que Haiti n´ait jamais connue, cependant, depuis 1805 la présence des Etats-Unis  se faisait toujours sentir dans la politique haitienne comme nous venons de le prouver dans les paragraphes ci-dessus. Entre autre, nous pensons que ces occupations physiques dont Haiti a été victime de la part des Etats-Unis en 1915, en 2004 puis en 2010, ont eu de sérieuses répercussions graves sur la situation politique et économique actuelle d´Haiti, c´est ce que nous nous proposons de faire ressortir. 

L´occupation américaine d´Haiti s´inscrit dans un contexte d´histoire nationale c´est-à-dire les évènements ayant précédé cette époque ont facilité les Américains à envahir Haiti. En effet, Après l´indépendance proclamée le 1er janvier 1804, les dirigeants haitiens avaient du mal à créer un état fort, prospère et progressiste, ils se sont, au contraire, engagés dans des luttes mesquines pour le pouvoir pendant que la majorité de la population attend désespéremment un mieux être. Isolée sur le plan international et paralysée sur le plan national, Haiti a connu un siècle de troubles le plus inimiginable. La mort du premier président de la République d´Haiti, Jean-Jacques Dessalines, le 17 octobre 1806, seulement deux ans après l´indépendance, a laissé des traces indélébiles dans la politique haitienne, une politique de '' Otes-toi que je m´y mette ''. Une politique qui prévaut la destruction de l´autre et de la haine de l´haitien contre son frère en faveur d´un soit-disant blanc.

Le débarquement des marines américains en Haiti a eu lieu dans l´après-midi du 19 juillet 1915 dans les rades de Mariani à Bizoton, le Washington est arrivé à Port-au-Prince quelques heures plus tard. Les Américains ont pris prétexte de la mort du président Vilbrun Guillaume Sam pour envahir Haiti, mais en réalité ce sont leurs intérêts économiques et politiques qu´ils étaient venus défendre. Lors de ce débarquement, ils allaient faire face à une résistance de paysans armés de haches, de fusils, de pierres, de bâtons, de machettes, de coûteaux, etc. menée par Charlemagne Péralte et Bénoit Battravile. Après l´assassinat de ces deux chefs de fil, les paysans se sont résignés à accepter l´occupation, mais la lutte prit une nouvelle forme. Si les paysans se sont affaiblis dans leurs luttes armées, les écrivains haitiens de leur part n´ont pas cessé de lutter contre cette occupation avec leur arme intellectuelle la plus célèbre à savoir leur plume. Tous les secteurs de la vie nationale n´avaient caché leur indignation, mais la soi-disante classe politique haitienne avait approuvé l´occupation. Ainsi, durant ces 19 ans amères, les haitiens comme d´autres étrangers n´ont pas cessé d´écrire des articles pour dénoncer ouvertement les actes de brigandage engendrés par les Etats-Unis, la dispora haitienne avait aussi apporté son aide jusqu´à ce qu´enfin ils partent physiquement en 1934, mais jusqu´en 1946 les institutions comme l´aéroport, la douane, la finance qui constituent le bastion économique d´Haiti étaient encore sur le contrôle des Etats-Unis.

Le premier acte posé par les Etats-Unis après la  prise du contrôle des ports, de l´aéroport et de la finance, fut  l´amendament de la constitution de 1902. Trois ans après s´être installés, une constitution rédigée par les Etats-Unis fut présentée à l´assemblée nationale tenue de la ratifier sans porter aucune modification. Les Etats-Unis ont forcé le peuple haitien à avaler cette constitution de 1918 en l´enfonçant dans son gorge avec la pointe de leur fusil. 

Enfin de compte, il suffit de regarder l´état actuel d´Haiti pour se faire une idée de la nature des aides que les Etats-Unis prétendent lui octoyer, s´il ne s´agit pas réellement d´une aide empoisonnée. De 1805 à nos jours les relations dites diplomatiques entre Haiti et les Etats-Unis se résument par la domination politique et économique, le pillage, l´exploitation abusive des richesses et réserves naturelles du pays, le financement de projets bidons, l´envahissement du marché national par des ONGs, l´humiliation aux dirigeants haitiens par des menaces de mettre fin à leur visa américain, enfin ume main sur tous les grands domaines représentant la clef de développement du pays. Cet article vient d´exposer le caractère infructueux des relations haitano-américaines ne faisant que l´enfoncer dans son état de pauvreté. Cependant, je ne dis pas qu´ils en sont la cause, mais ils en sont un des responsables, car depuis plus de deux siècles de relations quelque chose aurait du être changé dans la vie de ce peuple misérable. Un auteur eut à dire ''Si on ne peut pas aider quelqu´un, tâche de ne pas le faire souffrir''. Les Etats-Unis ne peuvent ou ne veulent pas réellement aider Haiti, de ce fait ils la font souffrir. Dessalines savait ce qu´il disait en affirmant que ces pays sont les machinateurs de notre destinée et tant qu´ils restent dans nos murs, ils seront la cause de nos malheurs. Malheureusement on le prenait pour un fou et on oublie sa qualité de visionnaire malgré ses faiblesses intellectuelles. Aujourd´hui, la délivrance voire le développement d´Haiti dépend de son choix à tenir ou à lâcher ces relations paralytiques. Je crois qu´après ce laps de temps, le moment est venu pour qu´on cesse de mentir au peuple haitien, il n´y a pas de relations diplomatiques entre Haiti et les Etats-Unis, si relation il en existe, elle ne peut être que de nature dominatrice. Mais, je vois plutôt une main de fer, un poids lourd, un fardeau pesant entrain d´enfoncer le pays. C´est l´histoire qui m´a octoyé un mandat authentique pour parler de la sorte. Ce serpent destructeur et vénimeux qui paralyse le pays en prétendant l´aider ne se symbolise pas seulement par les USA, ce serpent contient trois têtes: les Etats-Unis, la France et le Canada, les deux autres têtes feront l´objet d´une autre analyse.

Campinas, 11/07/2012

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