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HAITI, SEUL PMA DE LA CARAIBE DANS LA PRATIQUE DU JEU INTERNATIONAL D´ÉLECTION-NOMINATION

          Cet article se veut être une réflexion sur la nature des pratiques électorales en Haiti et se propose de faire ressortir l´idée selon laquelle ce n´est pas le peuple, qui, en fait, étant le véritable décideur en toute vraie démocratie, élit ses représentants: Ils lui ont été imposés par l´international qui finance, donc, qui commande les élections et pour lequel elles représentent un intérêt hors pair. Il s´articule autour de deux grandes interrogations:  Le peuple vote-t-il réellement? S´agit-il d´élection ou de nomination?

          Un pays qui n´a pas de souveraineté et d´indépendance économique est un esclave à genou, ce n´est même pas un esclave débout, car celui-ci fait peur au colon quand bien même ils a les fers rouillés dans ses mains, ses chevilles et autour de son cou. Ces deux valeurs fondamentales d´un peuple, Haiti les a perdues immédiatement après la mort de Jean-Jacques Dessalines, jeune combattant, fougeux, visionaire choisi comme premier président de la république d´Haiti pour mener le destin d´un peuple fraîchement indépendant. Mais, une indépendance qu´il ne va pas jouir. Trop intelligent et ambitieux en matière de la défense des intérêts nationaux, il est assassiné deux ans plus tard, soit en 1806. C´était le prix à payer pour son arrogance et son esprit fertile de vouloir doter ce pays de sa réelle souveraineté et de son indépendance politique et économique.
        Après ce drame, Haiti est tombée dans la prostitution politique tant sur le plan national qu´internationale. L´élite coloniale dont Dessalines a voulu combattre sa cupidité et sa soif démesurée pour les domaines coloniaux laissés par les colonisateurs, est la classe dominante d´aujourd´hui formée de dirigeants corrompus qui se plaisent à rire de la misère et de la pauvreté de leur propre peuple. Prostituée professionnelle, elle est de plus en plus convoitée par la France, les États-Unis, le Canada et l´Union Européenne, ses potentiels clients avec qui elle a déjà des contrats exhorbitants qu´elle doit obligatoirement honorer. Ainsi, depuis lors, le peuple haitien, n´étant plus maître de son destin, car le seul et l´unique moyen par lequel passe ce destin, est truqué, nous voulons parler donc du vote libre, est contraint de compter sur l´aide internationale. 
           Les plus corrompus, disons mieux, ceux qui se laissent corrompre, se trouvent dans les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique, en Asie et en Amérique. Pourquoi? Parce qu´il y a un lien étroit entre corruption et pauvreté. Plus on est pauvre, plus on est fragile et vulnérable à des offres alléchantes corruptrices, en d´autres termes, plus on a trop de besoins primaires restant insatisfaits, plus on est faillible à ces offres, donc plus on est susceptible d´être corrompu. Et ceux-là qui financent le savent pertinemment.              Haiti a, depuis le début du 20ème siècle, les dirigeants les plus corrompus de la planète pendant que le peuple gît dans la faim, la famine, la disette, la crasse, la misère et la pauvreté. Partout sur les tribunes internationaux, dans les discours politiques, dans les campagnes électorales, c´est son nom qu´on cite. En Haiti, le peuple n´existe que quand il y a des élections ensuite il est tombé dans l´oubli. Les élections sont faites pour induire le peuple en erreur. Il se fait duper avec son propre bulletin de vote dont il ne connaît pas le prix, et il est utilisé pour faire l´affaire des puissances économiques qui le piétinent d´une part, de celle des dirigeants corrompus qui se complaisent dans sa douleur de l´autre.

         ''Ti bourik pote chay sanl pa konnen'', telle est la phrase parodiée issue du proverbe créole haitien: ''Chodyè monte sou non timoun li desann sou non gran moun'' chantée par l´un des meilleurs groupes racines haitiens, nous voulons parler de Boukman Eksperyans. Oui, quand le peuple se rend aux urnes, il accepte consciemment ou inconsciemment de jouer le jeu diplomatique international dont on croit qu´il n´est pas trop bien imbu. Ce faisant, il se fait tromper avec son bulletin de vote à la main. On le rend responsable et maître du résultat qui en découlera, pourtant c´est faux. Une fois jeter son bulletin dans l´urne, il devient automatiquement une canaille. Son rôle s´arrête là.
          Mais, il se tue à croire que ce sont les pitances de ses taxes qui ont imprimé ces bulletins. Alors là, il s´est profondément foutu le doigt dans l´oeil, car pas un sou de ses taxes ne se retrouve dans le budget électoral. Et, c´est exactement pour cela qu´il est rejetté une fois qu´il a jeté lui-même son bulletin de vote dans l´urne. Même ses dirigeants ne peuvent rien dire sur ce budget, ils s´en moquent aveuglement, donc ils ne savent pas à combien s´élèvent les dépenses pour les préparatifs électoraux ni ne sont en mesure d´affirmer ou d´infirmer les sommes communiquées par les bailleurs de fonds internationaux après coup. De plus, ils se montrent très moins intéressés à le savoir qu´au bénéfice qu´ils en tirent.
       Pour l´exercice de janvier 2013 à décembre 2014, il est déjà prévu une somme de 30 millions de dollars pour les ''élections'' prévues à la fin de cette année dont les principaux bailleurs de fonds sont les États-Unis, le Canada, l´Union Européeen, le Brésil et le Mexique (le gouvernement haitien comme figurant). Gérée par le PNUD, cette somme n´est pas un cadeau encore moins un don, les États ne font jamais cela. Ce sont des dettes que le pays contracte et qu´il doit payer à un taux exhorbitant allant jusqu´à 35 % l´an, et les pays endettés, comme le montre Jean Ziegler (2005) dans son livre L´Empire de la honte, sont condamnés à devenir de plus en plus pauvres. Les élections sont sous le contrôle de celui qui finance et de ses experts. Seuls les organismes financiers internationaux savent combien coûtent réellement les élections. Les dirigeants haitiens avares, incapables de résisiter à une seule offre d´une agence financière internationale, n´en savent absolument rien. Donc, nous vivons pratiquement dans un pays hypothéqué.

          Le peuple non plus ne sait pas le prix du bulletin de vote qu´il tient gentillement et naivement dans sa main, parce qu´il se croit être dans une vraie démocratie et qu´il a réellement été appelé aux urnes. Absolument non. Il a été convoqué pour accomplir le jeu de l´international.  Donc, le peuple se fait manipuler surtout par ses propres enfants qui, en principe, ont pour mission de conduire son destin. Il n´est pas beseoin de faire une longue historique électorale pour comprendre cela, il suffit de considérer les élections de l´année 2010 qui, d´ailleurs n´étant nullement différente de celles qui ont précédé, ont été un véritable scandale pour le monde. Washington en personne a déclaré gagnant son protégé Joseph Michel Martelly. En dépit du fait que les gens critiquent ce comportement, moi je le trouve très honnête et, tel que j´aurai à le souligner dans les lignes qui vont suivre, il était grand temps que La Maison Blanche montre clairement au monde entier que c´est elle qui mène le jeu politique et économique en Haiti. 

          En fait, le peuple ne vote pas, il est ridiculisé, bafoué, traîné dans la boue, car ce n´est pas lui qui, en définitive, choisit ceux qui vont le diriger. Il a été utulisé par des mains nationale et internationale pour donner l´image d´un vote démocratique qui vient d´être organisé. Si même ses dirigeants ne connaîssent pas combien coûtent réellement les élections, à plus forte raison lui, qui est quotidiennement traité comme inculte, analphabète et ignorant. S´il ne connaît pas la somme dépensée, il sait par contre le prix à payer: son destin de peuple. De plus, ce ne sont pas les haitiens qui organisent les élections, c´est l´OEA et les résultats sont proclamés par Washington qui, par élégance politique, les communique aux canailles dirigeantes haitiennes. Sur ce, le peuple se laisse prendre dans un piège dont il découvrira la gravité plus tard. Mais, généralement il la découvre trop tard, car ces mercenaires se sont déjà installés. Le Palais national vient de chanter pour eux en leur offrant tous les honneurs et accueils protocolaires que cela impose. Il faudra attendre quelque temps encore. Combien de temps cela va-t-il durer? Personne ne sait.
          Mais, croit-on que le peuple n´est pas imbu de ce qui se passe? Ce serait une erreur gravissime d´y croire. Il le sait, bien qu´enchaîné et alliéné mentalement, le peuple haitien est pourtant conscient de cette situation, mais hélas, il ne peut que se plaindre, car ce sont ses propres fils qui le font souffrir et le maltraitent. Il n´y peut rien. L´étranger contrôle l´appareil életoral et proclame les résultats dont il estime correct, ce sous la complicité des sans scrupules haitiens, car en retour, ils en bénéficient de fortes sommes qu´ils envoient garder dans les banques à l´extérieurs les plus protégées à travers le monde, aux États-Unis, en France et en Suice. 

          Qui finance commande, c´est le dicton que tout commun des mortels rumine et le refrain qu´il chante à longueur de journée. Et cela, étant vrai, n´est un secret pour personne puisque c´est un principe économique universel qui s´applique partout à travers le monde, en Afrique, en Asie et Amérique. Mais, le plus déconcertant c´est lorsqu´on refuse, dans le cas d´Haiti, de nous dire la vérité: ce sont les pays occidentaux qui nomment leurs propres dirigeants dans les pays pauvres comme le nôtre. Ce sont eux qui décident qui doivent rester ou partir. On se met à mentir au peuple en faisant semblant de l´appeler aux urnes, tandis qu´en fait, un choix lui a déjà été imposé au préalable contre son gré. Après avoir marché des quilomètres de route pour trouver son centre de vote sachant remplir son devoir de citoyen, il est fatigué et épuisé. Ce n´est pas juste. De quel devoir de citoyen parlons-nous lorsqu´on sait pertienemment que le choix du peuple n´est jamais respecté, au lieu de cela on le lui impose toujours un autre qui passe suivant les intérêts de la communauté internationale.

          Ceux qui aspirent au pouvoir en Haiti ne le sont pas parce qu´ils ont un programme ou une vision de changement, mais, en se présentant généralement comme des sauveurs, ils veulent devenir soit président, députés, sénateurs et autre, dans le but de venir se plonger dans le luxe souillé marqué du sang du peuple qui les attend en se mettant non au service de celui-ci, mais de ceux par qui ils auront été nommés. Bien avant cette opération, plusieurs se sont fait acheter d´où l´origine de cette pluie de promesses qui n´en finit pas. Donc, le politicien, est d´abord un grand commerçant qui vend son produit en en tirant un énorme profit avant la livraison.
        Cette décision de participer à ce processus d´élection-nomination ne provient pas d´une conscience des problèmes réels dont souffre le peuple, mais une motivation de faire fortune au détriment des malheureux dont, en règle générale, l´espérance de vie ne dépasse pas 50 ans. En Haiti, il n´existe pas d´élection, il existe des élection-nomination, et cela dure depuis plus d´un siècle. Selon le principe en droit administratif, le nommé est un surbordonné qui, étant soumis à une autorité hiérarchique supérieure, peut être révoqué à n´importe quel moment par celle-ci. Dans les pays où règne un minimum État de droit, il y a tout une procédure administrative plus ou moins longue à respecter avant d´en arriver là. Mais, en Haiti, c´est nettement le contraire, puisque celui même qui prétend être un supérieur hiérarchique n´est en fait qu´un surbordonné, il reçoit l´ordre en amont et est tenu de l´exécuter sinon il risque lui-même son poste. Ainsi, les chefs d´État et de gouvernements qui se sont succédés en Haiti se sont retrouvés dans cette catégorie. En Haiti le peuple a faim, il est privé de nourritures tandis que ses dirigeants sont affamés de pouvoir politique parce qu´il est source de corruption.

      Mais, nous vivons dans une république de mensonge et d´hypocrisie avérée qui sont dévenus, depuis bien longtemps, une pratique politique normale en Haiti. Je me demande pourquoi l´international, au lieu de se cacher derrière les haitiens  effrontés et crapuleux, ne se déclare pas ouvertement et officiellement le seul vrai maître d´Haiti. Ainsi, le monde entier saura clairement qu´Haiti n´est plus un pays indépendant, dans ce cas il n´y aurait que de vraies nominations, pas des élections-nominations masquées et tout le monde serait tranquille. Pourquoi, au lieu de dépenser ces sommes dans une élection qui ne l´est pas, l´international ne nomme plus directement, plutôt que de gaspiller l´énergie dans une nomination sous le couvert d´élection. Des conséquences d´une telle décision, je m´en moque absoluement, l´essentiel est que le peuple sache dans quel système il évolue, quels sont ces acteurs avec qui il a affaire, qu´il sache clairement cette hétérogéneité qui existe entre l´être et l´avoir, entre le dire et le faire, entre celui qui donne des ordres et celui qui les exécutent, enfin, qu´il se rende compte des rapport de cause à effet et se convainc qu´il n´y a pas en fait d´incompatibilité entre la politique de dette mortifère que lui impose les bailleurs de fonds internationaux et l´état miséreux et ignominieux dans lequel il patoge.

         L´ABC économique nous apprend que l´on ne peut dépenser que selon que l´on gagne. Toute dépense supérieure au revenu génère une valeur négative qui n´est autre qu´une dette contractée automatiquement par rapport à ce que l´on gagne, ce quel que puisse être le montant. Si l´État prévoit une rentrée de 10 gourdes, alors il est irrationnel, absurde, cruel et impitoyable qu´il ait déjà une dépense prévisionnelle de 100 gourdes. Et les autres 90 gourdes d´où viendront-ils? Il sera obligé de s´endetter, en fait, de se suicider économiquement. Car, bien sûr, le FMI et la banque mondiale ne se feront pas prier pour pretter à l´État haitien cet excédant, mais cette dette est une arme de destruction massive (Ziegler, 2005).  C´est son arrêt de mort sur le plan de développement économique. Les pays pauvres, en s´endettant, deviennent plus pauvres, en revanche ils enrichissent les pays riches. Pour éviter la dette, je pense que la formule est simple: réduire les dépenses en accordant la priorité à des choses qui relèvent réellement et effectivement de l´ordre prioritaire. Gérér l´État c´est quasiment la même chose que de gérer une famille. Les recettes familiales servent généralement à la nourriture, au logement, à l´éducation et aux soint médicaux, voilà quatre grands besoins fondamentaux qui absorbent les revenus d´une famille aussi simple soit-elle. 

          Toutefois, il se peut bien que, à un moment donné suivant les circonstances inflationnelles, les dépenses peuvent outrepasser les revenus. Ce sont des cas exceptionnels qui peuvent arriver, et, qui, de fait, arrivent, mais l´essentiel c´est de se redresser rapidement pour ne pas trop s´endetter. Il m´est difficile d´accepter que l´État haitien se complaît à s´endetter pour son bon plaisir. Je dis pour son plaisir parce qu´il me paraît bel et bien possible que l´État haitien puisse réduire ses dépenses, accomplir le nécessaire, le prioritaire et l´urgent avec le peu que lui procurent les recettes fiscales nationales. Quoi de plus cruel quand on sait qu´un pays pauvre comme Haiti compte dans ses rangs les familles Duvalier, Aristide et autres qui ont dillapidé des fonds publics alors que les enfants meurent de malnutrition, les mères accouchent dans des conditions sanitaires précaires, les hopitaux sont privés de matériels, pas d´école, pas d´accès à l´eau potable, pas d´électricité? La corruption est un cancer pour les pays pauvres. 

         Une activité aussi souveraine que soient les élections doit être protégée d´une main mise étrangère, les pays qui se disent amis d´Haiti doivent se garder de ne pas y mêler, et toute autorité étatique constituée doit veiller à ce que les étrangers ne s´immiscent pas dans les affaires internes relevant de l´intérêt national, car c´est le destin de tout un peuple, de tout une nation qui est menacé. De mon vivant, je n´ai jamais entendu ni vu un ambassadeur haitien à l´étranger prendre position ou se prononcer sur les affaires de la politique interne et nationale du pays où il représente Haiti, même pas en république dominicaine, notre plus proche voisin voire dans les autres pays. Pourtant, les ambassadeurs étrangers en Haiti peuvent oser de décider qui est haitien et qui ne l´est pas. 
          Qu´est-ce que c´est qu´un budget électoral pour qu´Haiti soit incapable de l´assumer seul au point qu´il faut l´appui des bailleurs étrangers tels que mentionnés ci-dessus. Cela ne fait pas notre honneur en tant que nation si réellement nous en sommes une. Si même pour ce qui est le plus élémentaire et fondamental, pour ce qui constitue notre dernier recours en terme de notre image de peuple, pour ce qui peut au moins nous garantir un simple minimum de souveraineté, il nous faut l´appui de l´étranger, alors honnêtement ce n´est pas une attitude digne d´un peuple, il vaut mieux livrer le pays entièrement à lui dans la mesure où nous sommes incapables d´atteindre même nos besoins les plus primaires. Ce n´est pas normal. Quelque chose vraiment ne va pas en Haiti et ce pays n´arrêtera jamais de me surprendre.

          Il est temps que s´arrête cette comédie d´élection qui est en fait une nomination, pas même une sélection, car le processus sélectif obéit presque aux mêmes principes que l´élection. Le peuple est analphabète certe, mais il est loin d´être bête. Il voit tout, il comprend tout. Les élections-nomination, nous n´en voulons pas, et s´il y avait réellement des hommes dans ce pays, tant que cette pratique perdure, il ne devrait y avoir jamais de candidat pour aller se faire ridiculiser. Quand est-ce qu´en matière d´élection, Haiti recouvrera-t-elle cette souveraineté et cette indépendance vilipendées, souillées et bafouées? Ce n´est pas pour aujourd´hui ni demain, mais l´acte décisif c´est maintenant. Il devrait passer par une attitude d´honnêteté et d´une vraie conscience. La grande question est de savoir s´il est réellement possible à Haiti de sortir de cette tutelle électorale? Oui, mais à une seule condition qu´elle se libère de cette tutelle économique pendant que les dirigeants doivent cesser de mentir au peuple tout en ayant le courage de lui dire la vérité. De quelle vérité il s´agit? Que ceux-là qui sont au pouvoir, à commencer par le président, n´ont pas été mandatés par le peuple et qu´ils agissent pour le compte de l´international. Ce sera un acte de grandeur d´homme. Ainsi, le peuple saura, dans le futur, comment se comporter face à de telle situation. Quoi de plus révoltant, regrettant et frustrant pour un peuple que d´assister impuissamment à la violation et à l´irrespect de sa volonté exprimée à travers ses votes! 

          Avant de conclure cet article, je pense que je dois, non seulement, à moi-même, mais surtout, à ceux qui me liront, cette confession. Je dois avouer que je me suis laissé entraîner dans le jeu de manipulation de la politique internationale qui se fait en Haiti à travers les élections-nomination. En effet, j´ai décidé, ce pour la première fois dans ma vie, d´aller voter pour un candidat au cours des ''élections'' présidentielles et législatives qui se sont déroulées en 2010. J´ai fait des sacrifices énormes, pour avoir, d´une part, laissé chez moi parcourant des quilomètres de route avant de retrouver mon centre de vote, mis plus de 2 heures de temps de marche à la recherche de ce centre que je suis parvenu finalement à dénicher. Ce faisant, j´avais une certaine conviction que mon vote et celui de mes confrères seront respectés.  En prenant cette décision, deux raisons m´animaient. Premièrement, je voulais, dans un futur pas trop lointain, avoir la conscience tranquile et propre de ce qui pourrait découler de ce soi-disant processus électoral. En fait, je n´avais pas tort et je m´en lave les mains. Je peux haut et fort proclamer que j´ai fait ce qu´il fallait pour empêcher que le pir arrive. La deuxième raison est le sentiment d´avoir cru être entrain d´accomplir un devoir de citoyen. Sur cette dernière, je me suis trompé et je m´en repens. 
          J´ai appris plusieurs choses de cette expérience, mais je choisis d´en partager quelques-unes. C´est que, premièrement, suivant ce qui résultait de cette élection, j´ai fini par comprendre qu´en effet, en Haiti, le principe américain one man one vote est impunément violé par ceux-là mêmes qui chez eux il est d´application stricte, deuxièmement, la volonté du peuple haitien a été piétinée et les dirigeants l´ont accepté comme tel. En troisième lieu, le vox populi vox dei est totalement absente de la réalité juridique haitienne, c´est la voix de Washington qui prime. Quantrièmement, il n´existe pas de peuple souverain en Haiti, seuls sont souverains les étrangers, les ''élections'' sont un véritable moyen pour que l´international puisse mieux gouverner, telle est la justification de son attention si soutenue accordée à ce processus de telle sorte qu´il se montre, au moindre signal, toujours prêt à le financer, car il sait ce qu´il représente pour lui: sa véritable machine de domination. Par conséquent, leçon apprise nécessite une prise de position: tant que je ne suis pas convaincu de l´indépendance économique d´Haiti, de ce que c´est l´État haitien qui organise et finance effectivement les élections, de ce qu´il y a une struture électorale indépendante, propre, évaquée de tout soupçon, non contrôlé par les barons internationaux et crédible, alors je ne me laisserai pas échauffer pour une seconde fois en tant qu´électeur encore moins un candidat.

         Somme toute, les dirigeants de mon pays ne peuvent continuer à se fourvoyer ou à se foutre des citoyens moyenant qu´ils ne les respectent pas. Si tout pays riche a un budget très riche parce qu´il en a les moyens et les ressources pour qu´il en soit ainsi, alors ceci doit être tout aussi valable pour un pays pauvre: Un État pauvre doit avoir un budget pauvre, je dirais même très pauvre, et non pas, comme c´est le cas d´Haiti, un budget riche-pauvre (budget de nature pauvre par rapport à celui des pays riches, mais qui enrichit les corrompus en Haiti) pour faire la fortune de ceux qui s´enrichissent au détriment de leurs propres frères. il faut réduire le budget national de l´État en réduisant aussi la dette et en mettant un terme au luxe, créer une institution électorale permanente et indépendante qui, n´étant pas contrôlé par l´OEA, a son propre budget, réduire les dépenses électorales tout en utilisant les ressources humaines disponibles (professeurs, étudiants, écoliers, fontionnaires publics et les citoyens par le biais d´un appel général à l´exercice des devoirs civiques), informatiser le système de vote électoral par la création du vote électronic et du comptage des bulletins de vote de façon automatique, cette informatisation doit être l´oeuvre exclusive de techniciens informaticiens haitiens recrutés parmi nos meilleurs, sur cet aspect, nous pouvons nous inspirer du modèle brésilien, pour qu´en fin les élections en Haiti soient de réelles et bonnes élections, et que le vote du peuple soit l´unique moyen et l´arme suprême dont il sert pour choisir ses mandataires. Je rêve de pouvoir un jour faire confiance aux institutions de mon Haiti.



CAMPINAS, 21/09/2014



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