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lundi 14 mars 2016

PROFONDÉMENT CONSTERNÉ, JE ME RECOURS AU SILENCE!

Il est dit: ''Qui ne dit mot consent''. Cette expression peut toutefois ne pas être vraie dans la mesure où, tellement consterné et abattu, ne pas dire mot peut avoir le sens de recul ou d´opposition sous une forme silencieuse à des choses qui se pratiquent, ce, dans des circonstances bien particulières. Quand on est si profondément consterné, tel que je le sens aujourd´hui, il est préférable de s´accorder quelques temps de silence en ne disant mot, sinon de recul afin de mieux observer et comprendre ce qui se passe autour de soi. En effet, ce silence est causé par ce qui s´était produit le lendemain du 7 février, soit le 14, où un sénateur est devenu président provisoire d´une transition faite à la césarienne. C´est ce que j´appelle, malheureusement, une saleté politique. Je me garde de revenir sur cet accord signé entre MM. Priver et Martelly, parce qu´à force de le reprendre, il est susceptible de l´élever à une valeur qu´il ne mérite pas. Toutefois, il traduit la pratique continue de la politique malsaine du ''ôte-toi que je m´y mette'' qui sévit depuis la mort du père de l´indépendance, Jean-Jacques Dessalines.

Je tenais à préciser cette nouvelle stratégie afin de, non seulement, exprimer mes profonds sentiments d´indignation et d´opposition aux agissements des politiciens haitiens qui vont à l´encontre de notre Haiti chérie, mais surtout, de ne laisser planer aucun doute sur ce silence qui est à la fois un choix et une imposition. Je n´ai de choix que de me taire si je voudrais avoir des jours meilleurs. Ainsi donc, de peur que plus d´un ne jugent mal, inapproprié ou infondé mon silence dans le contexte politique d´après-Martelly, il est important de signaler que durant cette transition, je me réserve le droit de ne piper mot, de ne produire aucune réflexion critique sur cette conjoncture politique indigeste qu´est la transition. Personne ne sait réellement quand elle se terminera, mais tant qu´elle perdure mon silence se maintiendra. De plus, j´ai horreur des transitions en Haiti parce qu´elles nous apportent trop de regressions calamiteuses. Elles traduisent le plus souvent une absence totale d´ordre, de droit et démocratie. Je me sens très mal à l´aise d´en parler quand elles deviennent le mal nécessaire à choisir parmi les grands maux.

Cette transition peut s´avérer pire que le règne de Martelly qui m´a été un véritable rêve cauchemardesque. Néanmoins, des deux maux un, il aurait fallu qu´au départ de M. Martelly cette transition soit assurée non pas par une institution si problématique qu´est ce Parlement, peuplé d´individus sur qui planent des soupçons et des doutes, c´est regrettable!, mais par des regroupements et associations sociales et politiques, qui forment la société politique, avec l´accompagnement de l´opposition démocratique qui a durement travaillé à faire obstacle aux mauvaises actions de M. Martelly. Ces derniers auraient eu pour mission principale d´inicier la révolution sociale tant souhaitée. Mais, hélas! tout est survenu à l´envers. On peut dire que du 7 au 14 février 2016 il y a eu un auto-kidnapping d´État. Celui-ci a été et est largement avantageux aux petites élites oligarchiques conservatrices et complètement désavangeux aux masses populaires qui gisent dans la misère, la crasse, l´insalubrité, la pauvreté chronique. Ceci ne peut que susciter l´amertume de tous ceux qui ont un peu de bon sens: Je suis profondément abattu, offusqué et bouleversé par cette politique indécente qui se pratique en Haiti. 

Enfin, je ne crois pas qu´avec cette transition Haiti ait emprunté la voie d´un mieux être. Bien au contraire, tout a été biaisé, truqué, manipulé en amont au profit des intérêts des uns et des autres en excluant toujours ceux du peuple. Je suis convaincu, par conséquent, qu´Haiti vient de râter une occasion en or d´inicier une révolution sociale pour en finir avec les politiques malvéantes au détriment des masses populaires et entrevoir l´issue d´une Haiti meilleure. Pauvre Haiti! Je doute que tu sois condamnée à subir continuellement les âffres de tes propres fils inconscients et aveugles des vrais problèmes qui te rongent l´esprit et te ruinent l´âme. Puis que l´espoir fait vivre, et, vivre avec l´espoir fait partie de l´espérance de l´humanité et s´avère une attitude sage et intelligente à adopter, alors nous formulons l´espoir et avons la forte espérance qu´un jour il surgira d´entre nous des gens qui, en faisant des nécessités des masses pauvres la priorité des politiques publiques, aborderont les vrais problèmes de cette société malade dans tout son compartiment.

Jean FABIEN


Campinas, 14 mars 2016